A force de ténacité, de motivation et de travail, le GMT de Christophe Guyot est parvenu à s'imposer au Mans sur la Yamaha n°94, avec une avance de... 20 secondes sur la Suzuki officielle n°1 du roi Méliand ! Compte rendu.
Yamaha, qui ne s'était pas imposée au Mans depuis 14 ans, a franchi la ligne d'arrivée en tête hier sur le circuit Bugatti grâce au talent et à la motivation de David Checa, William Costes, Sébastien Gimbert et Christophe Guyot, l'instituteur devenu pilote et team manager, déjà vainqueur en 2001 sur Suzuki privée.
Contrairement à l'édition mouvementée de l'an dernier (lire Moto-Net du 4 avril 2004), les officielles n°1 et 2 du Suzuki Endurance Racing Team de Dominique Méliand ne sont pas parvenues à rattraper totalement l'avance de la 94...
Retour sur la 28ème édition des 24 Heures Moto, qui a débuté par des essais pluvieux mais qui, pour la première fois depuis 5 ans, s'est déroulée sans l'ombre d'une goutte de pluie !
Jeudi 14 avril
Première séance d'essais qualificatifs. La Yamaha n°94 du GMT devance la Suzuki n°2 du SERT grâce à ses nouveaux Pirelli sur la piste rendue glissante par la pluie. "Quand nous avons vu la pluie, on a eu un moment d’inquiétude car nous n’avions jamais pu réaliser de tests sur le mouillé", explique Christophe Guyot. "Mais nous avons rapidement constaté que les pilotes étaient à l’aise et que les temps s’amélioraient de manière régulière".
Pirelli semble en effet avoir beaucoup investi aux côtés du GMT, en leur fournissant la structure du championnat du monde de Superbike, les ingénieurs et les techniciens italiens et pas moins de 600 pneus à tester !
De son côté, le SERT inaugure la toute nouvelle GSX-R 2005, mais a remplacé le nouveau pot en titane au look très controversé (lire Moto-Net du 15 septembre 2004) par une plus classique et sonore sortie Devil.
Vendredi 15 avril
Deuxième séance de qualifications. Sur piste séchante, la R1 du GMT décroche la pole en 1'40.063 grâce au bon choix de pneus slick. "On s'en est bien sorti concernant le choix de pneus sur piste séchante", se félicite Sébastien Gimbert.
La GSX-R n°1 du SERT a pourtant été constamment à l’attaque, Matthieu Lagrive réalisant le meilleur chrono des essais en 1'38.623, mais ne décroche que la seconde position. "C'est toujours dommage de laisser la pole s'échapper", regrette Dominique Méliand, "mais ce qui compte maintenant, c'est la course !"
La Kawasaki officielle n°11 arrache la troisième place sur la grille, devant la deuxième Suzuki du SERT. Le team Kawasaki Fuchs affiche des ambitions très sérieuses et ne se satisfait pas de cette troisième place pourtant prometteuse au départ : "moralement, on est un peu déçu de ne pas être plus haut sur la grille", explique le team manager Jean-François Gay...
En catégorie Stocksport, la Kawasaki n°49 du team Scratch Moto Angers partira première de la catégorie, en cinquième position sur la grille.
"Si la chance est de notre côté, nous avons tous les atouts pour la victoire", espère Christophe Guyot qui avoue s'être "fait un petit plaisir supplémentaire en roulant comme pilote remplaçant". Et pour l’anecdote, "la moyenne des quatre pilotes nous laisse en pole position", précise l'ancien vainqueur de l'édition 2001.
Midi. Sur l'autoroute A10 en direction du Mans, les motos sont plus nombreuses au Relais Calmos de Saint-Arnoult qu'à grande vitesse sur la voie de gauche. Tout le monde roule plutôt tranquille, même en Hayabusa.
14h00. Le dernier relais motard avant le Mans, tenu par une association indépendante depuis 24 ans, accueille des figures typiques des 24 Heures, comme ces deux compagnons en side-car avec leur drôle de remorque, qui font le trajet depuis la Marne pour la seizième année !
Aux abords du circuit, les forces de l'ordre se livrent à de nombreux contrôles, fouilles de véhicules et autres contrôles d'alcoolémie, nouvelle politique de sécurité oblige. Sympa l'accueil...
18h00. La traditionnelle visite publique des stands récompense ceux qui ont choisi d'arriver sur le circuit dès aujourd'hui. Posters dédicacés à tous les étages, sous une météo toujours très variable entre soleil et pluie...
"On va tout faire pour avoir une belle course demain", promet Christophe Guyot. "Sur le papier, la moto et les pilotes sont un peu au dessus", nous confirme un technicien du GMT, "mais c'est long 24 heures, il peut se passer beaucoup de choses"... Mais la dernière édition 2004, remportée par le SERT suite à une casse d'embrayage du GMT qui avait dominé la course pendant 23 heures, est dans tous les esprits à la veille du grand départ...
Samedi 16 avril
10h30. Soleil et ciel bleu accueillent le départ du warm up pour une revue de l’état des forces en présence le Jour J à moins de 5 heures du départ.
Le scénario des essais qualificatifs se reproduit et Sébastien Gimbert sur la Yamaha n°94 confirme sa pole.
A l’affût juste derrière, les incontournables Suzuki numéro 1 et 2 du SERT gardent leur place habituelle en haut du pavé, mais sont précédées par le désormais célèbre challenger : le GMT 94, champion du monde d’endurance 2004 mais qui n’a encore jamais gagné les 24 Heures du Mans sur Yamaha...
11h30. "La Kawasaki a autant de chances de gagner cette année que le SERT ou le GMT", estime de son côté Bertrand Sebileau qui continue à se remettre de son grave accident. "En performances pures, la moto est au niveau. Seul le choix des pilotes et les aléas de la course peuvent faire la différence"...
15h00. Tous les acteurs de cette formidable épopée qui débute se sont placés au millimètre prêt sur la grille de départ. Instants magiques d’intensité, de concentration et de stress avant le rush des pilotes vers leurs montures disposées en épi, face à eux, sur l’autre versant de la piste...
L'équipage de la CBR n°5 du team National Motos, une des trois Honda en course, rend hommage à Franck Gebelin, qui a trouvé la mort vendredi suite à son accident sur le circuit Carole...
Le départ, toujours aussi spectaculaire au Mans, est donné sous un soleil radieux. Les Kawasaki surprennent tout le monde en partant à trois motos devant : la n°11 emmenée par Julien Da Costa devant la n°8 de David Morillon et la n°49 de Frédéric Moreira en Stocksport, devant les machines du SERT et du GMT 94 !
15h10. La démonstration de force des Verts est de courte durée : dès le troisième tour, Matthieu Lagrive sur la Suzuki n°1 vient s’intercaler à la seconde place. Julien Da Costa lui offre une magnifique résistance et les deux pilotes fournissent un duel de très belle facture. Da Costa, désormais derrière Lagrive, multiplie les assauts sans parvenir à passer. La Suzuki n°2 est alors troisième au général et la Yamaha n°94 championne du monde en quatrième position.
15h20. La première chute de cette 28ème édition, heureusement sans gravité, revient à la Suzuki n°18 des sapeurs pompiers qui part en glisse dans le virage de la Chapelle.
15h45. Da Costa sur la Kawasaki n°11, toujours à l’attaque derrière le leader, chute à grande vitesse au freinage de la chicane Dunlop alors qu’il entamait son 21ème tour. Blessé à la cheville droite, le bras brûlé et la main enflée, il est transféré à l’hôpital. Sa chute intervient juste après son record du tour à 1'39.992. La moto ne repartira pas... En catégorie Stocksport, c’est la Kawasaki n°49 de Scratch Moto Angers qui mène le bal, en quatrième position au général. La Yamaha n°99 du team EMS Acropolis Bikersdays est alors 6ème et 2ème Stocksport.
15h58. La Yamaha n°94, jusque-là troisième, parvient à dépasser la Suzuki n°2 à la faveur du changement de pilote de cette dernière et se lance à la poursuite de la numéro 1, qui tient la tête 15 secondes devant.
16h01. La Suzuki n°110 rentre au stand par la voie de sécurité : panne d’essence due à son pilote qui a fait un tour de trop au moment de céder sa place !
Tout se passe bien pour l’équipe du n°72 : malgré un vent de panique au premier ravitaillement, après deux heures de course les jeunes élèves de l’école Junior Team Suzuki occupent la 9ème place, 3ème de la catégorie Stocksport.
16h15. La seule Aprilia en course, la n°76 de notre confrère Zef Enaut de Moto Journal, Fred Bolley et Julien Enjolras chute au passage du Garage vert, alors que Julien venait tout juste de prendre son relais. Le bicylindre repart dans les profondeurs du classement...
16h33. La Yamaha n°94 revient très fort sur la Suzuki n°1 du SERT, à 3 secondes seulement de la machine de tête... Deux minutes plus tard, son retard n'est que d’1 seconde 9 ! Le GMT grignote 5 dixièmes de seconde par tour...
16h41. Le superbe duel se poursuit entre la n°1 et la n°94 : la Yamaha semble pouvoir passer, notamment dans le virage de la Chapelle, mais reste en embuscade dans la roue de la Suzuki. Le ciel se couvre petit à petit et la météo annonce des averses... En passant à fond dans la ligne droite des stands, David Checa lève le bras et fait un petit signe à son écurie. La raison pour laquelle il ne double pas Stéphane Chambon est donc qu'il s'apprête à passer le relais à William Costes au prochain passage !
16h54. Alors que David Checa sur la 94 s’attaquait en vain à la Suzuki n°1 pour lui ravir la première place, c’est enfin chose faite à la faveur du ravitaillement au 68ème tour !
16h57. Chute de notre chouchoute Magalï Langlois au guidon de la Yamaha n°67. Elle se retrouvera en dernière position à 19h00, après avoir changé tout l’arrière de la moto et réparé les carters avant. Légèrement blessée, Magalï laisse sa place à Fabienne Migout.
17h30. Petite pause ravitaillement dans l'une des nombreuses buvettes du circuit. Deux sandwichs et 2 boissons : 14,50 euros... Bienvenue au Mans ! Pendant ce temps, la Yamaha n°94 ravitaille elle aussi et repart en seconde position. Le bon rythme de la Suzuki n°1 lui permet de reprendre la tête.
18h07. Chute de la Suzuki n°7, suivie quelques minutes plus tard par la n°72 pilotée par Thomas Métro, alors troisième de la catégorie Stocksport.
18h35. La n°1 aux mains de Matthieu Lagrive est à 2 secondes de la 94 emmenée par Sébastien Gimbert. Une minute plus tard, l'écart n'est plus que de 0,9 seconde.
A plus de 20h de l’arrivée, le suspens est déjà lancé : alors que la 94 s’apprête à ravitailler, l'écart entre les machines de tête est de 0,6 sec et la Suz passe au freinage du Garage vert ! La 94 en profite pour changer ses pneus et Checa repart à 41 secondes de la Suzuki de tête.
18h50. La Suzuki n°1 s’arrête à son tour au stand. Stéphane Chambon repart à 5 secondes de la Yamaha n°94 qui a repris la tête ! Chute de la Suzuki GSX-R n°131 de Yann Mahé. Moto disloquée mais pilote indemne.
19h05. Premier coup de théâtre : la Yamaha de tête n°94 rentre aux stands, platine de repose-pied gauche cassée suite à une vis défectueuse ! Elle repart en troisième position à 35 secondes du leader. Quinze minutes plus tard, elle a déjà repris 5 secondes au leader du SERT.
19h37. Chute de la Suzuki numéro 110 qui s'arrête au stand et repart très vite. La meilleure Honda, la CBR n°6 qui occupait la septième place, s’arrête aux stands après une chute et repart après avoir perdu neuf places. Contrairement aux Suzuki officielles, les trois Honda au départ ne sont pas soutenues officiellement par l'importateur - tout comme la Yamaha du GMT. Elles sont engagées par les concessionnaires National Motos (n°5 et 6) et DAP Moto (n°91), mais "bénéficient quand même d'un certain support technique", précise Bernard Rigoni, responsable des activités racing chez Honda France. "La CBR a encore un léger déficit de puissance mais elle bénéficie d'un très bon châssis", explique-t-il. "L'objectif est de rester au contact des leaders sans les laisser partir trop loin, pour pouvoir profiter des aléas de l'endurance"...
19h46. Retour en piste de la Suzuki n°72 suite à la chute de Thomas Métro plus d’une heure et demi auparavant. Elle repart dernière mais rentre à nouveau au stand dix minutes plus tard, fourche et tés abîmés... Elle n’en repartira pas
19h53. La Suzuki n°72, vainqueur de la catégorie Stocksport en 2004, abandonne officiellement après avoir tenu son rang parmi les dix premiers en début de course. Coup de chapeau et bon courage à cette équipe formidable âgée de 19 à 23 ans !
20h27. William Costes sur la Yamaha n°94 reprend la deuxième place à la Suzuki n°2 dans la ligne droite des stands. Quelques minutes plus tôt, David Checa battait le record du tour en 1’39’’886 ! La Suzuki n°1 reste leader avec 90 secondes d’avance.
21h08. Sortie de la safety car pour la première neutralisation de la course : 150 m avant le passage du Chemin aux Boeufs, la Suzuki n°70 pilotée par Emmanuel Fichet a chuté à haute vitesse. L'équipe médicale du circuit craignant un traumatisme crânien et une fracture de la jambe, le pilote est évacué vers le centre hospitalier du Mans.
La Suzuki n°1 du SERT a toujours une avance d’une minute sur sa poursuivante du GMT. Derrière, la seconde Suzuki officielle accuse 45 secondes de retard à la troisième place.
22h17. Une nouvelle chute au virage du raccordement affecte Anthony Moreno sur la Yamaha n°57 du team Moto LTG. Le pilote est commotionné, mais son état n'inspire pas d'inquiétude.
22h53. La Kawasaki n°49 rentre aux stands quasiment en roue libre, à la limite de la panne d'essence... La 99 ravitaille au même moment, tout comme la Suzuki n°2 toujours en troisième position.
23h00. Kitagawa reprend la piste après un arrêt éclair de la Suzuki n°1. La Yamaha du GMT prend les commandes de la course avec près de 9 secondes d'avance... "David Checa vient de faire un relais fabuleux sur la 94", reconnaît Dominique Méliand, le patron du team Suzuki : "on essaie de contenir tout ça, il reste beaucoup de temps et je pense que ça va bien se passer. Nos chronos suivent à peu près ce qui est prévu dans notre tableau de marche, mais il faut reconnaître que Checa a fait très fort et on espère que leurs relais suivants seront moins bons", poursuit le maître jusque-là incontesté de l'endurance...
23h04. Après son "relais fabuleux", David Checa cède la 94 à William Costes. La Suzuki n°1 reprend les commandes avec 35 secondes d'avance. La n°2 est toujours en embuscade à un tour de la moto de tête, suivie par la Kawasaki n°8 à six tours du leader et la n°49, première des Stocksports deux tours plus loin devant la Honda n°5 de National Moto.
23h53. La Suzuki n°1 rentre au stand de la n°2 pour un dégraissage du bras oscillant. La Yamaha n°94 en profite pour reprendre la tête avec deux tours d'avance sur la n°2 ! La Suzuki n°1 repart très vite aux mains de Matthieu Lagrive en 3ème position à 1'38 de la Yamaha de tête.
Minuit. Après 311 tours, la n°94 toujours en tête s'arrête au stand pour ravitailler. Sébastien Gimbert prend le relais. Seules la Yamaha du GMT et la Suzuki n°1 du SERT tournent en 1'41 régulier.
La Kawa n°8 occupe toujours la 4ème place devant sa petite soeur Stocksport n°49 et la Honda n°5 de National Moto. La Yamaha n°67 de Magalï Langlois, Fabienne Migout et Manu Lentaigne a abandonné tout comme la n°57, la Suzuki n°70 du team Trail, la 77, la 131, la 72 du Junior Team, la 84, la 92 et la Kawasaki officielle n°11.
Côté village, on déplore un triste accident aux abords du circuit. Lors d'une séance de run sauvage, un motard a perdu le contrôle de sa moto et a percuté un groupe de spectateurs. Plusieurs véhicules de secours et un blocage de la circulation dans toute la zone sont nécessaires pour porter secours aux victimes.
Dimanche 17 avril
00h18. Le GMT tient toujours la tête avec un tour d'avance sur la Suzuki n°2 et deux tours sur la n°1. Un beau doublé de Kawasaki ZX-10R occupe les 4ème et 5ème avec la n°8 de Bolliger à sept tours du leader et la 49 de Scratch Moto Angers, belle première Stocksport deux tours plus loin, devant la Honda n°5 et la n°6 de National Moto qui s'est inclinée devant la Yamaha n°99. Toutes deux tournent en 1'43, soit 3 secondes plus vite que la Honda n°91 de Dap Moto qui occupe la 11ème place devant la Yamaha d'Endurance Moto 38. L'objectif de Bernard Rigoni est en passe d'être tenu. La nuit est froide, mais la pluie tant redoutée ne devrait finalement pas faire son apparition avant 20h00... soit cinq heures après le drapeau à damiers !
00h24. La Suzuki n°10 d'Infini Team rentre subitement au stand après avoir chuté à la Chapelle et repart à la 21ème place quelques minutes plus tard.
00h53. Arrêt express de la n°2 aux mains d'Olivier Four qui fait signe que tout est OK. La n°1 emmenée par Matthieu Lagrive, décidément en très grande forme, s'empare du meilleur tour en course en 1'39.774 ! Elle s'arrête également au stand puis reprend immédiatement la piste aux mains de Stéphane Chambon. Les deux machines de guerre du SERT repartent à l'assaut de la Yamaha du GMT !
01h17. La Honda n° 5 du team National Motos Playstation 2 poursuit sa progression et vient s'infiltrer à la cinquième place entre les Kawasaki n°8 (quatrième au général) et n°49 (sixième au général et toujours première de la catégorie Stocksport).
01h27. La Yamaha R1 n°130 du jeune team sarthois Challenge Performance est toujours en course et pointe à la 28ème position. L'équipe, soutenue par la préfecture de la Sarthe, souhaite sensibiliser le public motard sur le danger que représente la vitesse sur le réseau routier, à travers le slogan "Danger Hors Piste" apposé sur son carénage. Plus précisément, le team composé pour moitié de jeunes lycéens et apprentis souhaite "promouvoir l'ouverture de circuits adaptés pour une pratique sécurisée de la vitesse".
01h38. La safety car entre en piste pour la deuxième fois alors que la Suzuki de tête entamait son 369ème tour, suite à l'incident impliquant la Yamaha n°14 qui a vu sa jante sortir de son moyeu à pleine vitesse dans la ligne droite des stands ! Au même moment, la Suzuki n°10 d'Infini team est également victime d'une chute à cause de ses pneus neufs juste après son passage au stand, provoquant une fuite d'huile au bord de la piste. Verdict : abandon sur casse de la boîte de vitesses...
01h49. La course reprend. La menace de la Suzuki n°1, revenue à la faveur du safety car sur sa consoeur n°2, se concrétise immédiatement par un dépassement juste avant le ravitaillement prévu des deux machines du SERT.
02h27. La GSX-R n°18 des Sapeurs pompiers est toujours en course malgré la frayeur du début : une chute à la 16ème minute due à un décrochage de la roue arrière, la première chute des 24 Heures 2005 ! "On a manqué de temps pour se préparer et nos derniers réglages se sont faits en direct pendant la course", explique le team manager. En revanche, les hommes du feu grappillent de précieuses secondes lors des ravitaillements, grâce à une rigueur sans faille d'organisation et de discipline. Depuis, la moto remonte doucement et progresse d'heure en heure en tournant dans des temps honorables de 1'45.000 à la 26ème place.
02h51. Chute sans gravité de la Yamaha n°41 du team Delétang au Chemin aux Boeufs. Fabien Sohier ramène sa machine à la poussette. La Suzuki n°1 remonte petit à petit sur la Yamaha n°94 du GMT qui compte toujours deux tours d'avance. Arrêt express de la Suzuki n°2 qui repart toujours en troisième position.
02h56. Le GMT, qui tourne en 1'41.640, rentre au stand et repart immédiatement, pourchassé par la machine n°1 du SERT qui reprend la piste aux mains de Matthieu Lagrive.
03h00 : mi-course ! La pression ne se relâche pas d'un pouce entre les machines du trio de tête, qui alignent des tours réguliers entre 1'41 et 1'42 en pleine nuit, avec 12 heures de course dans les pattes, sur une piste froide mais sèche. Le GMT conserve une légère avance d'un tour, mais rien n'est joué...
03h10. Fabien Sohier arrive au stand en poussant sa R1 n°41, passablement amochée. La Yamaha d'Endurance Moto 38, en 9ème position, ravitaille et repart immédiatement.
03h12. La n°94 signe un chrono légèrement moins bon en 1'44.160, alors que les deux Suzuki du SERT sont en 1'41.800. L'ouverture officielle de la chasse au GMT semble avoir été déclarée par les hommes de Dominique Méliand, mais les pilotes de l'instit' le plus rapide du monde répliquent immédiatement en assénant un 1'41.270 de fort belle tenue. A 12 heures de l'arrivée, les trois machines de tête se tiennent dans un mouchoir de poche...
03h17. A neuf tours du leader, la Kawasaki n°8 de Bolliger continue sa très belle prestation (1'43.349), suivie à deux tours par la Honda n°5 (1'42.772) et la Kawasaki n°49 Stocksport (1'42.389). Viennent ensuite la Yamaha n°99 à 14 tours du GMT, la Honda n°6 dans le même tour, la Yamaha n°38 et la Suzuki n°27 cinq tours plus loin.
03h21. Les Suzuki n°1 et 2 sont toujours légèrement plus rapides que la Yamaha du GMT (1'41.850 pour la n°1 contre 1'42.110 pour la n°94). Quelques spectateurs tentent de trouver le sommeil sur les bancs de la tribune principale, régulièrement bercés par le splendide grondement sourd de l'Aprilia n°76 en avant-dernière position, qui fait vibrer les stands à chacun de ses passages dans la ligne droite.
03h25. La Honda n°6 ravitaille mais s'accroche à sa 8ème place, tandis que la n°5 conserve sa cinquième place. La troisième Honda en course, la n°91 de Dap Moto, s'arrête au stand et rétrograde de la 11ème à la 18ème position. Les trois machines de tête sont les seules à tourner en 1'41 régulier.
03h46. Chute de la ZX-10R n°96. Le pilote, indemne, va tenter de rallier son stand alors que le froid s'est installé sur le circuit : 3,8 degrés. Mais c'est la fin de la course pour cette écurie qui annonce son abandon trente minutes plus tard.
04h15. La Yamaha n°41 du team Delétang rentre à l'intérieur de son stand, la chute de 02h54 semble avoir laissé des traces au niveau du support de carter moteur... c'est l'abandon. Jean-Marc Delétang rend hommage au "chef", Dominique Méliand, qui a "inspiré beaucoup de jeunes teams comme celui de Christophe Guyot, qui aujourd'hui arrive à maturité. C'est la course, nous apprenons"...
04h38. En tête de la course, les heures passent et le rythme ne faiblit pas. Les deux Suzuki poursuivent la Yamaha en réalisant des chronos impressionnants. Mais le GMT leader ne se contente pas de résister, il se permet même d'aligner les meilleurs chronos au tour ! 1'40.290 à cette heure avancée de la nuit contre 1'41 pour la Suzuki n°1, soit deux tours d'avance pour la Yamaha maintenant... "Oui ça se passe bien pour l'instant", nous confirme Christophe Guyot dans le stand du GMT, "mais ils sont là et rien n'est fait !", tempère-t-il en désignant son voisin de stand : le SERT.
04h53. Arrêt de la Honda n°6 pour un "problème technique". Mais c'est une fausse alerte, la moto change de pilote et repart très vite.
04h58. Changement de pilote à l'occasion du ravitaillement de la Suzuki n°1. Stéphane Chambon, qui laisse le guidon à Keiichi Kitagawa, cherche du regard Dominique Méliand et reçoit un signe de tête approbateur du "chef" : le relais effectué est satisfaisant, la chasse au R1 peut reprendre !
En revanche, la Yamaha n°137 s'immobilise dans son stand après avoir été ramenée à la poussette par son pilote. Elle repartira 45 mn plus tard, alors que la Kawasaki n°35 abandonne après avoir tenté de continuer avec deux pilotes suite à son accident de 19h20.
05h00. Pendant que Paris s'éveille, les pompiers procèdent à un ravitaillement impeccable sur leur Suzuki n°18 qui poursuit sa belle aventure et pointe désormais à la 22ème position.
05h22. La Suzuki n°2 donne tout ce qu'elle peut et ne tourne qu'à 4 petits dixièmes de son meilleur temps au tour ! Rien n'est fait et quoi qu'il advienne, le SERT vendra chèrement sa peau... D'autant que la Suzuki n°1 vient de tourner en 1'40.700 !
05h27. Chute de l'Aprilia n°76, heureusement sans gravité pour le pilote, qui rentre au stand mais doit abandonner pour cause "d'embrayage cramé". Déception pour l'équipage de notre confrère Zef Enaut...
05h34. Nouvelle chute, toujours sans gravité pour le pilote : celle de la Yamaha n°19 du team Slider Endurance en catégorie Stocksport, qui rentre aux stands sans éclairage.
05h30. La Suzuki n°12 est en difficulté dans son stand avec des problèmes d'ordre électrique : le feu arrière reste éteint malgré le changement de l'éclairage et de la batterie.
05h57. Chute de la Yamaha n°14 à la courbe Dunlop. Marek Svoboda ramène la machine au stand. La Suzuki n°1 rentre quelques instants à l'intérieur de son stand avant de ressortir très vite, plaquettes de frein changées, pour être confiée à Matthieu Lagrive.
06h07. C'est l'heure où les chutes se multiplient, comme à chaque édition. La fatigue, l'aube et son humidité commencent à faire leur effet. La Yamaha n°19 tombe à nouveau à hauteur de la chicane Dunlop. Cinq minutes plus tard, même chute au même endroit pour la Yamaha n°3, qui repart également mais chute à nouveau encore une fois au même endroit un quart d'heure plus tard ! Elle repart mais subit un retard de plus de 8 minutes en repassant par son stand.
06h33. On prend les mêmes et on recommence : troisième chute en trois quarts d'heure pour la n°3, toujours au passage Dunlop, quasiment au même endroit à chaque fois ! Incroyable, mais "jamais 2 sans 3" n'a jamais été aussi vrai... Nouveau retour au stand pour le team Phase One endurance !
06h37. Nouvelle chute à cet endroit particulièrement traître, l'une des zones les moins abritées du circuit. La Honda n°6 se fait à son tour avoir dans la chicane Dunlop et quelques secondes plus tard, c'est la Suzuki n°53 pilotée par la dernière femme encore en course, Patricia Bodard, qui chute exactement au même endroit alors que la Honda n'est pas encore repartie pour rejoindre son stand.
06h45. La Honda n°6 repart après les réparations au stand sans avoir perdu sa neuvième place. Les premières lueurs du jour commencent à poindre.
07h05. La Yamaha n°38 perd des places, immobilisée à cause d'un problème d'échappement, alors que la n°130 est rentrée dans son stand pour changer l'embrayage et le sélecteur de vitesse. Même punition pour la Honda n°6 dont le séjour au stand se prolonge après sa deuxième chute. Quelques minutes plus tard, les motos n°38 et n°6 repartent dans le petit matin.
07h20. Au guidon de la Yamaha n°94 du GMT, David Checa le Terrible s'octroie un nouveau record de la piste : 1'39.620 !
07h38. Arrêt de la Suzuki n°2 aux mains de Guillaume Dietrich qui transmet le relais à Olivier Four. Quelques instants plus tard, arrêt hyper express de la machine de tête aux mains de David Checa qui laisse la place à William Costes. La Yamaha du GMT vient de tourner en 1'40.190 après plus de 16 heures de course.
07h47. Ravitaillement de la Yamaha n°99, toujours deuxième Stocksport derrière la Kawasaki n°49 et septième scratch. Chute de la Suzuki n°27 aux mains de Frédéric Bernon au poste 9, dans le virage du Garage vert. Sonné, le pilote est évacué sur civière.
07h55. Les spectateurs endormis commencent à émerger peu à peu. La vague de froid sec se durcit encore sur le circuit Bugatti : 2 degrés malgré un soleil radieux. Le SERT s'apprête à réceptionner sa machine de pointe, la Suzuki n°1. Frédéric Bernon reprend la piste au guidon de la n°27.
08h00. Keiichi Kitagawa remplace Stéphane Chambon sur la Suzuki n°1 et s'élance à la poursuite de la Yamaha n°94 du GMT, qui fait toujours la course en tête à sept heures de l'arrivée...
"Nous n'avons connu aucun problème et les pilotes ont maintenu un bon rythme de manière constante", explique Christophe Guyot. "Pour nous, le bilan est déjà très positif : on maîtrise sur la piste et dans les stands et David Checa a même battu le record de la piste ! Contrairement à l'an passé, on a vraiment l'impression que cette année le résultat est entre nos mains... On subit moins, on gère calmement et c'est déjà une victoire en soi. Mais la course n'est pas finie, il reste encore sept heures... D'ici l'arrivée, il peut se passer n'importe quoi, mais quoi qu'il en soit il n'y aura pas de déception pour nous".
08h03. "La nuit s'est bien passée, nous n'avons pas eu de gros soucis à part en début de soirée", observe également de son côté Dominique Méliand : "maintenant on est en deuxième et troisième position, à l'affût derrière la 94, et on essaie de faire ce qu'il faut pour la remonter si possible"...
08h23. Arrêt de la Suzuki n°7 du D Team qui repart aussitôt avec Bertrand Roch à la place de Yann Sotter.
08h26. Ravitaillement et changement de pneus pour la Suzuki n°44. La Yamaha n°99 conserve sa deuxième place au classement Stocksport et septième au général. "La 49 est supérieure en ce sens que son équipage est beaucoup plus homogène que le nôtre", explique le team manager. Une homogénéité qui apparaît plus que jamais comme l'élément clé de cette 28ème édition des 24 Heures : avec ses trois pilotes hors pair et son excellente ambiance au sein du team, à la fois studieuse et décontractée, la Yamaha du GMT est en train de rouler vers sa victoire...
08h31. "La course n'est jamais gagnée avant le drapeau à damiers, on l'a bien vu l'an dernier !", rappelle Sébastien Gimbert qui a "bien dormi" et se dit "prêt à refaire encore de bons relais ! Tous les trois on a super bien roulé, l'équipe a vraiment bien travaillé, la moto est performante et elle le prouve ! J'espère qu'on sera à l'arrivée à 15h00, mais maintenant il ne faut pas se laisser déconcentrer, il faut faire attention aux attardés, il faut veiller à tout"...
08h34. Arrêt au stand de la Suzuki n°2. Olivier Four prend le relais et poursuit la chasse à un tour de sa grande soeur et à trois tours de la Yamaha de tête. Pierrot Lerat-Vanstaen soigne un avant-bras brûlé dans le stand de la Honda n°6. Arrêt de la Yamaha n°94 après 612 tours pour un changement de pneus avant et arrière. Deux tours la séparent toujours de sa première poursuivante...
08h42. Arrêt au stand de la Kawasaki n°49 de Scratch Moto Angers qui repart à la sixième place scratch et toujours première des Stocksports. Chez National Moto, "Bruno Bonhuil prendra le guidon de la Honda n°6 dans 12 tours", prévoit le team manager Christian Lavieille.
08h46. La Kawasaki n°24, troisième Stocksport et neuvième scratch, rentre directement au stand. Il y a "quatre heures de travail pour réparer la machine" mais le team manager assure que l'équipe va faire le nécessaire afin de finir les 24 Heures "pour les mécaniciens et pour le fun". Rien ne bouge en tête de la course. On se surprend à espérer l'un de ces coups de théâtre retentissants dont les grandes épreuves d'endurance ont le secret...
09h01. Cafouillage au stand de la Suzuki n°1 lors du ravitaillement et grosse colère du team manager au moment où Matthieu Lagrive s'apprête à prendre son relais sans ses brassards... Dans l'urgence, Keiichi Kitagawa double son relais de façon totalement imprévue. Au total, une bonne dizaine de précieuses secondes sont perdues : à six heures de l'arrivée, alors que les deux machines de tête se tiennent dans un mouchoir de poche depuis le début de la nuit, on vient peut-être d'assister à un tournant important de la course... Au même moment, la Yamaha n°28 emmenée par Eric Larrieu a brutalement quitté la piste et cassé un bracelet de collier de fourche.
09h14. Après un arrêt de 26 mn pour cause d'embrayage cassé, la R1 n°37 du team Cognage repart en piste mais s'arrête à nouveau quelques minutes plus tard.
09h39. La Yamaha du GMT, qui tient la tête de la course depuis 340 tours après 13 changements de leader, s'arrête pour un nouveau ravitaillement et passage de relais à David Checa.
09h53. Arrêt ravitaillement et changement de pilote pour la Yamaha n°38, qui empile les tours après les petits soucis de la nuit, notamment avec la selle. La Suzuki n°9 prend l'échappatoire au virage de la Chapelle, victime d'un problème électrique alors qu'elle occupait la 27ème place. Yves Genestier doit la ramener à pieds au stand.
10h00. Dans son 658ème tour, la Suzuki n°1 repasse au stand pour ravitailler. Keiichi Kitagawa, après son double relais imprévu, laisse enfin le guidon à Matthieu Lagrive. Le japonais est épuisé.
10h13. Problème d'embrayage toujours pas réglé pour la Suzuki n°134. La Yamaha n°130 souffre d'un problème de boîte, la cinquième ne passe plus.
10h34. Chute de la Yamaha n°37 et arrêt de la Yamaha n°94 pour le passage de relais à William Costes lors du 680ème tour. La Honda n°6 s'arrête dans l'échappatoire de la Chapelle : problème technique et séance de poussette vers les stands, alors qu'ils n'étaient plus que deux pilotes valides. La moto ne repartira pas...
11h09. Drapeau jaune au Chemin au Boeufs. La Suzuki des potes n°53 rentre au stand aux mains d'Arnaud Bonnière.
11h25. Courte montée d'adrénaline dans le stand du SERT où Olivier Four vient de rentrer la Suzuki n°2, mais il repart presque immédiatement. Il s'agissait en fait d'une "bricole", explique Dominique Méliand, mais d'une "bricole emmerdante car il a fallu enlever de l'huile sur la moto. Il reste encore 3 heures et demi, rien n'est perdu ! On ne va pas abattre nos cartes tout de suite !"
11h35. Court arrêt au stand de la Yamaha n°94. William Costes cède le guidon à Sébastien Gimbert qui repart toujours en tête. "C'est mieux que l'an dernier car on a un peu plus d'avance. Mais tout peut arriver ! On reste vigilant, on essaye de garder le rythme tout en ménageant notre moto", explique le pilote.
11h40. Arrêt de la Kawasaki n°8 pour changement de plaquettes. Quelques minutes plus tard hélas la chaîne casse, tandis que la Suzuki n°65 de Motobox est arrêtée dans la ligne droite des stands, victime d'une casse moteur sans préavis : c'est l'abandon... Neutralisation de la course préventive, au cas où de l'huile se soit répandue sur la piste.
12h00. La Suzuki n°2 rentre au stand pour un changement d'échappement en profitant de l'intervention du pace car. La Suzuki n°29 atterrit dans le bac à graviers de la courbe Dunlop.
12h06. C'est maintenant la Suzuki n°1 qui passe au stand et repart aux mains de Matthieu Lagrive. Quelques minutes plus tard, la R1 n°37 est en difficulté au niveau du poste 1 alors que la Kawasaki n°49, toujours leader de la catégorie Stocksport, ravitaille au stand.
12h40. La R1 n°94 du GMT passe à son tour au ravitaillement, tout comme la ZX10-R n°16 de Raffin Moto.
12h50. Chute de la Yamaha 46 dans le bac à gravier du côté du virage de la Chapelle. Le pilote a été percuté mais la moto repart.
13h04. Ravitaillement carburant et changement de pilote pour la Suzuki n°2. Craig Coxhell part pour son relais. Quelques minutes plus tard, même procédure pour la Suzuki n°1 qui repart aux mains de Kitagawa. La Honda n°91 est bloquée à son stand mais finit par repartir en 12ème position.
13h39. Passage de relais pour le GMT. William Costes s'élance au guidon de la Yamaha n°94.
13h50. Instant de frayeur chez les supporters du GMT : la Yamaha n°94 vient de rentrer aux stands pour un arrêt imprévu ! En une fraction de seconde, tout le monde revoit la casse d'embrayage de la 94 dans la dernière heure de course, qui lui avait coûté la victoire l'an dernier... Fausse alerte : la R1 repart immédiatement après le simple resserrage d'une "vis de carter" qui laissait passer un peu d'huile. Avec un écart de 31 secondes entre la Yamaha leader et sa poursuivante du SERT, le suspens est définitivement relancé à un peu plus d'une heure du drapeau à damiers...
14h00. Ravitaillement pour la Suzuki numéro 2, suivi quelques minutes plus tard par celui de la n°1 : Matthieu Lagrive prend le guidon pour jouer le tout pour le tout et tenter de rattraper la Yamaha n°94 qui tourne en 1'40.700 aux mains de William Costes, mais qui devra encore faire un ravitaillement d'essence... Interrogé sur le point de savoir si la Suzuki n°1 devra elle aussi repasser par les stands avant l'arrivée, Dominique Méliand esquive : "Ah ah, c'est la devinette, vous verrez bien !"
14h08. Dernier ravitaillement pour la Honda n°5 qui occupe une belle quatrième place. "L'objectif est atteint", estime Sébastien Scarnato.
14h15. La tension est presque palpable entre les deux stands voisins du GMT et du SERT. Leurs deux machines tournent en 1'41.7 en tête de la course, avec 30 petites secondes de retard pour la Suzuki...
14h17. La Kawasaki n°49, leader en catégorie Stocksport, rentre au stand précipitamment pour cause de chaîne détendue et important dégagement de fumée... On craint un instant une boîte cassée, mais la moto ressort vite des stands et conserve sa première place dans sa catégorie.
14h20. Dans le stand du GMT, David Checa piaffe en attendant de prendre le dernier relais de la 94... La Yamaha toujours en tête s'arrête pour son dernier ravitaillement et David Checa reprend les commandes pour le finish !
14h22. Catastrophe pour le Scratch Moto Angers et énorme renversement de situation dans la catégorie Stocksport : un tour seulement après être repartie, la Kawasaki n°49 se remet à fumer et oblige le pilote à retourner au stand ! La Yamaha n°99, juste derrière, en profite pour s'emparer de la première place de la catégorie Stocksport à 30 minutes de l'arrivée !
14h25. A 35 minutes de l'arrivée, la Yamaha n°94 du GMT a 34 petites secondes d'avance sur la Suzuki n°1 du SERT...
14h36. Dernier ravitaillement pour la Suzuki n°2 et le nouveau leader de la catégorie Stocksport, la Yamaha R1 n° 99.
14h40. Drapeau jaune aux Esses bleus : la n°49 est arrêtée, elle ne terminera pas... Une bien triste fin pour Scratch moto Angers qui a mené la catégorie Stocksport une bonne partie de la course. La n°53 est au ralenti.
14h55. Le visage tendu, baigné par le soleil sur la voie des stands, Christophe Guyot jette un oeil furtif à sa montre et peine à réprimer un sourire tandis que dans le stand du SERT, Dominique Méliand a le regard fixé sur les écrans de contrôle... La plupart des concurrents commencent à aborder la ligne droite des stands en wheeling. Les journalistes s'agglutinent devant le stand du GMT... L'heure de la délivrance a bientôt sonné !
15h00. David Checa, qui franchit enfin la ligne d'arrivée en vainqueur, peut comme prévu dédier cette victoire à son grand-père, disparu il y a quelques jours. La Yamaha du GMT devance les Suzuki n°1 et 2 du SERT qui se placent respectivement sur les deuxième et troisième marches du podium, et Yamaha s'impose aussi en catégorie Stocksport grâce à la R1 n° 99 du team Acropolis Bikersdays EMS, devant la Yamaha n°33 de Décibels Endurance et la Kawasaki n°49 de Scratch Moto Angers.
"Cette victoire est vraiment l’aboutissement d’une histoire humaine extraordinaire", résume Christophe Guyot : "après notre titre de champion du monde d’endurance en 2004, nous avions tout investi pour remporter ces 24 Heures et c’est vraiment la somme de motivation, de compétences et d’expérience qui nous ont mené sur la plus haute marche du podium. Je suis heureux pour les pilotes qui se sont donnés à fond, pour Yamaha qui n’avait plus gagné en endurance depuis 14 ans, pour Pirelli dont c'était la première expérience et qui nous ont donné toute satisfaction et pour tous les fidèles qui nous suivent depuis le début. Dès le week-end prochain, nous partons avec David Checa disputer une manche du Championnat du monde de Superbike et notre prochain objectif cette année sera le Bol d’or en septembre".
Avec un retard de... 20,459 secondes, la Suzuki n°1 rate la première marche du podium avec le plus petit écart jamais constaté à l'arrivée des 24 Heures depuis leur création en 1978. Un constat d'autant plus rageant pour le SERT qu'il s'agit grosso modo du temps perdu lors du cafouillage des brassards sur la n°1, mais telle est la dure loi de l'endurance...
"Je félicite le GMT mais je tiens à dire que je leur accorde une revanche", conclut Dominique Méliand...
Félicitations au GMT et à l'ensemble des concurrents, et rendez-vous en septembre à Magny-Cours pour un Bol d'Or 2005 qui s'annonce âprement disputé !
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