Comme en Espagne il y a une semaine, Juha Salminen (Finlande-KTM), Johnny Aubert (France-Yamaha), Ivan Cervantes (Espagne-KTM) et Christophe Nambotin (France-Gas Gas) remportent les deux manches portugaises du championnat du monde d'enduro. Compte rendu.
Comme en Espagne il y a une semaine, Juha Salminen ( Finlande-KTM), Johnny Aubert (France-Yamaha), Ivan Cervantes (Espagne-KTM) et Christophe Nambotin (France-Gas Gas) remportent les deux manches portugaises du Championnat du Monde d'Enduro. Et les quatre pilotes s'affirment chacun dans leur catégorie comme les prétendants les plus sérieux aux titres.
L'épreuve portugaise, qui s'est tenu ce week-end à Marco de Carnaveses, est traditionnellement considérée par les pilotes d'enduro comme l'une des plus difficiles de la tournée mondiale.
Cette année, la région de Marco de Carnaveses accueillait pour la première fois un Grand Prix d'enduro. Or le Motor Clube do Marco n'a pas failli aux pronostics en traçant un circuit de 55 km à parcourir trois fois, très typé enduro, sur un terrain très sec avec de nombreux passages empierrés et "trialisants".
E1 : Juha Salminen domine et Marc Germain se réveille !
Dans la catégorie E1 (125cc 2T et 250cc 4T), Juha Salminen ne fait pas de quartier en remportant son troisième Grand Prix consécutif : il prouve définitivement que les deux précédentes saisons passées aux Etats-Unis ne lui posent aucun problème de réadaptation à l'enduro européen !
L'écart se creuse donc dangereusement pour ses adversaires, car le pilote finlandais est déjà à 42 points du second, Cristobal Guerrero.
Samedi, Marc Germain fait une belle seconde partie de journée en signant deux "scratches" en spéciale et s'offre son premier podium du championnat avec la seconde place à 1 seconde 37 centièmes du redoutable Christobal Guerrero.
Malheureusement, dimanche est un autre jour pour Marc qui termine 5ème. Quant à l'espagnol Guerrero, il confirme son ambition de challenger l'ensemble des concurrents. Surprenant en Espagne par sa combativité, le pilote du team UFO Corse prend la deuxième place dimanche après avoir bataillé toute la journée avec Bartosz Oblucki.
Si la catégorie est bel et bien dominée par Juha Salminen, la concurrence est rude pour rentrer dans les cinq premiers et les places se jouent au centième près ! Ainsi, dimanche, moins de 10 secondes séparaient le 2ème (Guerrero) du 5ème (Marc Germain). La moindre erreur de pilotage coûte très cher...
E2 : seconde victoire pour le crossman devenu enduriste
En catégorie Enduro 2 (250cc 2T et 450cc 4T), Johnny Aubert tire avantage de sa rapidité dans les sections roulantes, comme la plupart des anciens crossmen venus à l'enduro.
Or cette année non seulement Johnny va vite, mais il a prouvé ce week-end qu'il avait su combler son manque d'expérience en franchissements et en technique de pilotage enduro.
"J'essaye d'attaquer au maximum dans les spéciales où je me sens à l'aise et de ne pas perdre de temps ailleurs", indique le pilote français : "ça me réussit, donc je vais continuer comme çà ! Je pense que j'ai bien travaillé l'hiver dernier, j'ai bossé sur mes points faibles de 2006 et je pense aussi que j'attaque plus que les autres".
Le tracé du GP du Portugal ne le plaçait pourtant pas en favori, mais Johnny Aubert a remporté les deux jours devant les leaders de 2006. Mika Ahola (Finlande-Honda), toujours aussi régulier, se place second samedi et dimanche.
Quant à l'ancien trialiste Stéphan Merriman (Australie-Aprilia), il a trouvé un terrain à sa mesure dans les pierres portugaises et alterne les places de 3ème et de 4ème avec le champion en titre Samuli Aro, moins à l'aise sur ce type de terrain.
Le français Rodrig Thain (Suzuki) fait une belle 5ème place samedi, mais il casse malheureusement sa chaîne dimanche et doit abandonner dans le premier tour après avoir réalisé le 3ème temps de la spéciale extrême...
Fabien Planet (KTM), déçu de ses 7ème et 5ème places, prévoit d'ici l'Italie de rouler en France afin de reprendre confiance et d'affiner les réglages.
Quant à Emmanuel Albepart (HM-Honda), pilote du top 5 en championnat de France, il squatte la dixième position tout le week-end en gagnant quatre places par rapport au GP d'Espagne. Interrogé par Moto-Net.Com, Emmanuel explique que "le tracé était beaucoup plus enduro et plus dur qu'en Espagne, avec notamment 2 CH "trialisants". Il y a eu beaucoup de casses et d'abandons, il fallait mieux être prudent ! Dimanche j'ai calé deux fois en spéciale et j'ai au moins perdu 20 secondes. Je suis plus à l'aise sur ce type de parcours très enduro que sur les circuits rapides. J'ai fait un meilleur Grand Prix qu'en Espagne, mais je sens que je ne suis pas encore à mon niveau du championnat de France : j'ai moins d'attaque. La pression d'être sur le WEC doit y être pour quelque chose, mais je pense avoir les moyens d'aller chercher une place dans les 7-8".
E3 : Sébastien Guillaume refait surface
Dans la catégorie E3 des grosses cylindrées (+ de 250cc 2T et + de 450cc 4T), Sébastien Guillaume, malchanceux depuis le début du championnat, a enfin pu faire parler la poudre samedi en exprimant tout son talent : une journée mouvementée avec notamment une belle bagarre avec Ivan Cervantes.
Les deux hommes sont restés au coude à coude jusque dans l'avant-dernière spéciale, puis le dénouement s'est opéré en faveur de l'espagnol qui l'emporte de 6 petites secondes...
"La journée a été dure, il a fait très chaud, les spéciales et les liaisons sont très exigeantes", explique Cervantes : "Sébastien Guillaume était le plus fort et je pensais qu'il était impossible de le battre mais à la fin il a commis une erreur dont j'ai profité". Enfin Marko Tarkkala, avec 28 secondes d'écart, prend la 3ème place du samedi.
Dimanche, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas : Ivan Cervantes s'impose sans discussion avec plus de 38 secondes sur Tarkkala et une minute sur Sébastien Guillaume. Champion en titre des petites cylindrées, l'espagnol s'avère également être un redoutable pilote au guidon de son imposante KTM : mener une grosse cylindrée sur un parcours jonché de pierres et trialisant ne lui pose aucun problème !
Vainqueur des deux GP ibériques, il détrône donc son coéquipier MarkoTarkkala et prend la première place du classement provisoire.
Le pilote Gas Gas Fred Bolley, champion du monde de MX 250cc en 1999 et 2000, fait ses débuts en enduro international. Mais Fred apprend vite et signe sur ce GP du Portugal très physique et très sélectif une belle quatrième place le samedi, puis s'offre à plusieurs reprises le deuxième temps scratch en spéciale.
Dimanche, Fred chute à deux reprises dans la spéciale en ligne : il perd une poignée de précieuses secondes et termine 9ème... "Winner" dans l'âme, le champion du monde n'est visiblement satisfait que sur un podium : "quatrième c'est pas trop mal, mais je veux faire mieux, bien qu'il me manque beaucoup d'expérience par rapport aux pilotes de tête... Dimanche, j'ai chuté dans la ligne et j'ai perdu pas mal de temps à sortir la moto de la boue. J'ai encore du mal avec les spéciales, c'est un peu compliqué pour moi de rentrer tout de suite très vite sur un circuit inconnu et dont les traces changent à chaque tour ! En cross on va très vite, mais sur des circuits connus", explique-t-il à Moto-Net.Com.
Junior : Christophe Nambotin persiste et signe !
Dans la catégorie Junior, tous les regards sont tournés vers le pilote Gas Gas Christophe Nambotin... Vainqueur du GP d'Espagne la semaine dernière, le junior français a gagné là où personne ne l'attendait !
Venu du moto cross, il estimait lui même que le parcours roulant espagnol lui était favorable (lire Moto-Net.Com du 2 mai 2007) et il imaginait à peine pouvoir renouveler sa performance !
Pourtant, pour la deuxième fois consécutive, Christophe a répondu présent et s'est révélé très fort également dans le technique. Samedi, il s'impose avec 25 secondes d'écart devant le trialiste Tom Sagar (GBR-KTM). Joakim Ljunggren prend la troisième place à 30 s du pilote Gas Gas.
Dimanche, Christophe remporte six spéciales sur dix. Joakim Ljunggren réagit et termine second à 6'97 du français. "J'ai remporté le GP avec moins de facilité qu'en Espagne", explique Christophe Nambotin interrogé par Moto-Net.Com : "la course a été plus difficile et plus éprouvante, et j'ai été un peu pénalisé en fin de journée par le physique. Dimanche, j'ai bien vu que Joakim y croyait et qu'il a été surpris que je tienne jusqu'au bout ! C'est un pilote très physique et c'est son point fort"...
La révélation de l'enduro français se rapproche dangereusement du pilote suédois, qui voit son avantage accumulé lors du GP de Suède s'éroder à chaque manche...
Christophe Nambotin a l'intention de bien se préparer physiquement pour les manches italiennes, qui sont annoncées comme très dures avec de nombreuses spéciales.
Marc Bourgeois (Husqvarna), très attendu en début de saison, a pour sa part moyennement commencé son championnat. "En Espagne, je connaissais encore mal la 125cc Husqvarna et nous avons changé le cylindre le samedi soir", précise-t-il à Moto-Net.Com : "au Portugal, j'ai fait une grosse chute samedi dans la spéciale cross et j'ai perdu 3 minutes, alors que j'étais dans les cinq premiers. Dimanche, je finis 4ème mais en réalité j'ai fait un très mauvais premier tour et j'ai tout mis pour remonter de la 15ème à la 4ème place !Je sais que je n'ai plus droit à l'erreur si je veux faire un bon classement final"... Marc est actuellement 6ème au classement provisoire.
Les pilotes ont maintenant une quinzaine de jours pour se préparer à la quatrième épreuve du Maxxis FIM WEC 2007 : ils se retrouveront les 26 et 27 mai à Borno, en Italie, dans le fief de l'enduro transalpin...
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