Hot couture ou prêt à frimer ?

Il faut un peu plus de temps pour trouver ses marques sur la Saxon que sur la Honda. Les premières évolutions dans la circulation parisienne méritent une attention soutenue sur l'américaine, tandis que la prise en main de la japonaise est plus aisée, sa conduite s'apparentant presque à celle d'un long roadster.

Côté freinage en revanche, il faut presque tout réapprendre ! Encore une fois, c'est particulièrement vrai sur la Firestrom dont le simple disque avant manque cruellement de mordant : Brembo ou pas, pour activer efficacement les quatre pistons, il ne faut pas hésiter à tirer sur le levier !

Idem pour le frein arrière, qu'on pourra rudement solliciter sans risquer de bloquer la roue. Pour un motard habitué aux sportives, devoir écraser la pédale du pied droit - comme sur une voiture - pour planter un freinage n'est pas naturel et demande encore un temps d'adaptation. Là encore, la Honda se montrera plus facilement accessible.

Du fait de leur géométrie, ces deux motos demandent de constantes corrections sur les trajectoires : au début en tout cas, il faudra bien se concentrer ! Dans les virages notamment, on limitera au strict minimum vital l'intervention sur les freins et les gaz.

La transmission par arbre à cardan de la Fury se montre moins agréable que celle à courroie de la Firestorm. Les changements d'assiette à l'accélération et à la décélération ne sont pas négligeables sur la Honda et incitent à conduire de manière toujours plus coulée aux abords des virages.

A contrario, le comportement du châssis et des suspensions de la Jap' inspire plus confiance que celui de la Ricaine. La direction de la Honda est bien moins tombante, sa fourche moins longue semble plus rigide et sa suspension arrière réglée plus dure limite les mouvements de l'arrière-train.

Sur voies rapides, les courbes sont abordées plus vivement sur la VT1300CX que sur la Firestorm et quelques raccords plus ou moins propres suffisent à creuser l'écart - à pilotes équivalents - entre les deux machines.

Là où le motard qui découvre la Honda passe à fond sans arrière-pensée, celui qui dompte la Saxon serre les fesses et en garde sous sa mitaine en cuir, attendant sagement que l'horizon se dégage ! Naturellement, les prises d'angles sont limitées sur les deux motos mais la limite est plus vite atteinte sur la "VéTé-treize-cents"...

Dominé dans la partie sinueuse, le biker qui s'agrippe au guidon de la Saxon n'en tire pas moins de plaisir ! Niveau sensations, il faut l'avouer, l'américaine évolue un cran - voire deux ou trois - au-dessus de la japonaise. Chaque sollicitation de la poignée droite se traduit par un solide coup de pied dans le derrière, une suractivité des tympans et un frétillement du pied droit - on l'a dit, la prudence est de mise !

Mauvaise surprise en revanche pour la jambe droite après quelques arrêts car les pots sont extrêmement proches du mollet... et très chauds : vos pantalons d'hiver en synthétique n'apprécieront guère, parole de Moto-Net.Com !

Derrière ses airs de chopper sauvage, la Honda se montre finalement très facile et prévisible - oui, vive les pléonasmes... - et face à la "Tempête de Feu", elle doit rapidement déposer les armes. Mais la "Fury" n'en demeure pas moins intéressante et dans les deux cas, on en a pour son argent. Et d'ailleurs, en parlant d'argent...