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DUEL
Paris, le 24 mai 2010

Harley-Davidson 48 Vs Triumph Thruxton : les anglo-saxonnes détonnent !

Harley-Davidson 48 Vs Triumph Thruxton : les anglo-saxonnes détonnent !

Bobber post-moderne ou café-racer néo-rétro ? En roulant sur de telles motos, on est certain de ne pas croiser le même à tous les coins de rues. Mais cela a un prix : celui de l’exclusivité. Essai de deux électrons libres : Harley 48 Vs Triumph Thruxton.

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Le nez au vent...

Nos deux machines s'apprécient en ville et se savourent sur route... mais guère plus ! C'est particulièrement vrai pour la Forty-Eight qui propose une position écartelée vraiment pénible à tenir dans la durée et une protection nulle.

Ajoutez à cela un mini réservoir - certes mignon comme tout - à la contenance grotesque de 7,95 litres et vous obtenez l'une des pires motos pour voyager ! En moyenne, prévoyez un passage en réserve entre... 80 et 90 km !

De son côté, la Thruxton est plus apte à tailler la route même si ce n'est pas non plus sa vocation. Elle protège aussi peu que la Harley, mais la position beaucoup plus aérodynamique du pilote lui permet de mieux résister à l'air. Quant à son autonomie, elle s'avère tout à fait correcte grâce à son réservoir deux fois plus volumineux que celui de la 48.

Bobber frotteur

Quittons vite notre courte liaison autoroutière pour profiter de nos deux électrons libres sur des petites routes sympathiques !

Premier constat qui saute aux yeux et surtout aux pieds : le bobber n'est pas prévu pour prendre de l'angle ! Sa garde au sol est franchement réduite et tous les virages un peu serrés se soldent par une gerbe d'étincelles émanant des tétons de repose-pieds. Inutile de préciser qu'ils fondent comme neige au soleil...

Même si l'arsouille n'est pas du tout au programme de la "Quarante-huit", on aurait apprécié que Harley lui permette à de virer un peu plus sec... De même, on privilégiera les beaux revêtements plutôt que le macadam défoncé tant l'américaine se montre dure. C'est à se demander si le constructeur US n'a pas oublié de mettre une suspension à l'arrière !

Côté freinage, rien de bien fabuleux non plus... Le simple disque avant pincé par un étrier à double piston fait ce qu'il peut pour freiner les 260 kg de l'engin, mais le résultat est très loin des standards actuels.

Cool attitude

On l'aura compris, le sport n'est pas du tout la tasse de thé le verre de Coca de la Forty-Eight, mais elle est loin d'être ennuyeuse pour autant. On prend même un grand plaisir à cruiser à son guidon.

Le bobber est facile à piloter à un rythme normal et sa partie cycle fait preuve d'une stabilité rassurante. Le V-twin de 1202 cc procure des sensations très sympathiques avec un couple et une souplesse omniprésents, tout comme les vibrations filtrées juste ce qu'il faut par les silentblocs.

Seule la suspension arrière très ferme et au débattement trop court grève à la fois le confort mais aussi la motricité sur les revêtements irréguliers.

L'allure est forcément plus enlevée au guidon de la Thruxton, plus joueuse dans l'âme. Mais à l'ère des pneus king-size (marketing oblige !), il faut se réhabituer aux sensations que peut procurer une monte toute fine de 100 mm à l'avant et de 130 mm à l'arrière...

Ces "petits" pneus confèrent une agilité surprenante à la Triumph : au début, un motard inexpérimenté sur ce type d'engins la jettera presque trop vite sur l'angle ! Mais on se prend très vite au jeu de cette néo-rétro à la position sportive : heureusement que son freinage - dans la bonne moyenne actuelle - est là pour veiller au grain.

Café-fonceur

On s'amuse donc franchement avec l'anglaise sur les petites routes : elle sait y rester sûre et confortable à la fois. Dans ces conditions cependant, à la différence de la ville, le caractère consensuel du twin parallèle anglais amoindrit quelque peu le plaisir de conduite. Le twin répond présent à tous les régimes et la boîte de vitesses se fait oublier... mais presque trop !

Compte tenu du look et de l'univers vers lequel voudrait nous emmener la Thruxton, on aimerait que cette dernière se fasse un peu plus rugueuse... Bizarrement, on regrette presque de ne pas avoir à batailler un peu plus avec la machine. Cela va de pair également avec une sonorité bien trop étouffée.

Mais attention, ces remarques sont valables pour un certain type d'utilisation ludique... Dans la plupart des cas, on sera bien content de jouir de l'agrément d'une machine moderne déguisée en ancienne !

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