Avec 2408 et 1028 immatriculations, Aprilia et Moto Guzzi affichent des évolutions de -6% et +72%. Guillaume Chatillon, responsable marketing des deux marques, établit pour Moto-Net.Com leurs bilans 2011 et dévoile leurs objectifs 2012. Interview.
Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché français du motocycle en 2011 ?
Guillaume Chatillon, responsable marketing Aprilia et Moto Guzzi : Il s'agit d'une année marquée par une grande incertitude avec une baisse du marché moto (-2,8%) qui masque des variations importantes selon les segments : -9 % sur les motos de 50cc contre -1,7 % sur les motos de plus de 50 cc.
MNC : Quel bilan dressez-vous de votre année en 125 et en gros cubes ?
G. C. : Nos performances ont fortement progressé cette année sur les motos de plus de 50cc, avec une progression de +11% pour Aprilia et de +72% pour Moto Guzzi. La gamme scooter Aprilia (notamment Atlantic 125) que j'ai évoquée dans le bilan Piaggio (lire MNC du 12 janvier 2012, NDLR) a baissé comme le marché et vient ternir le bon résultat sur les gammes moto. Vraisemblablement, la nouvelle formation de 7 heures a eu un impact défavorable sur ce marché, poussant certains clients à passer le permis A ou à suspendre leur acquisition.
MNC : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Aprilia Atlantic 125, RSV4 et Shiver, Moto Guzzi Norge et V7 ?
G. C. : Malgré un positionnement tarifaire agressif, l'Atlantic 125 a souffert comme l'intégralité des scooters en 2011. Dans un contexte de crise, les ventes de RSV4 déclinent mais on ne peut pas oublier le transfert possible également côté Tuono V4. Pour ce qui est de Shiver, les ventes ont augmenté de 9% sans tenir compte de l'impact de l'opération promotionnelle de la fin 2011(+18 % en tenant compte de la promotion de fin d'année). Côté Moto Guzzi, on a le sourire avec les ventes de Norge et de la gamme V7 (respectivement +500 % et +97 % par rapport à 2010) en année pleine, qui ont permis à la marque de dépasser le cap des 1000 unités vendues en 2011 (une performance historique en France). Ne pas oublier aussi la belle performance des Griso 1200 (+32 %), Bellagio (+51 %) et 1200 Sport (+24 %) : une bien belle façon de célébrer aussi le 90ème anniversaire de la marque !
MNC : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu et pourquoi ?
G. C. : Les versions GT de Shiver, la gamme Dorsoduro 750 et Moto Guzzi Breva 1200 n'ont pas rencontré leur public en 2011, alors que ce sont des modèles pétris de qualité et dotés de l'ADN de leur marque. Peut-être une visibilité insuffisante en est elle la cause.
MNC : Les immats ne sont pas tout : comment qualifieriez-vous votre bilan comptable ?
G. C. : Pas de commentaire financier.
MNC : D'après vous, vos nouveautés 2011 (Dorsoduro 1200, RSV4 aPRC SE, Tuono V4 et RS4, nouvelles Stelvio et V7 Racer) ont-elles réussi leur première année ?
G. C. : L'arrivée tardive en cours de saison des Tuono V4 ou RS4 ont empêché d'avoir des résultats supérieurs en termes d'immatriculation en 2011, mais elles ont marqué par leur caractère et leur efficacité tous ceux qui les ont pilotées. Stelvio et V7 Racer ont aussi largement contribué au succès de Moto Guzzi en France en 2011. Les nouveautés ont donc participé aux performances des deux marques.
MNC : Quelle a été la bonne surprise 2011 ?
G. C. : L'engouement confirmé des Français pour les motos de caractère comme Aprilia et Moto Guzzi, dans un contexte général peu enclin à l'euphorie.
MNC : Quelle a été la moins bonne ?
G. C. : Un marché plus dynamique aurait été le bienvenu, même si le marché 2011 a moins baissé qu'en 2010.
MNC : Quel a été selon vous l'événement marquant de l'année 2011 dans le monde du deux-roues ?
G. C. : L'impact de la formation de 7 heures sur le segment de la moto 125cc et le retour du Salon du 2 Roues à Paris en 2011.
MNC : Justement, le Salon de la moto effectuait son retour à Paris cette année. Quel est votre bilan et quelles améliorations apporteriez-vous à l'édition 2013 ?
G. C. : Une durée un peu plus longue, notamment un lundi pour les professionnels du réseau, et pourquoi pas un second week-end pour le grand public. Reste toutefois à bien cadrer l'équation économique car c'est un événement couteux.
MNC : Comment vos nouveautés 2012 (SR 125, SRV 850 et nouvelle gamme V7) ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des motards ?
G. C. : Pour avoir passé la majorité du salon au contact des visiteurs sur tous les stands de nos marques, je suis très positivement impressionné par les retours de nos clients et prospects. Ce sont de bons augures pour 2012 car ces nouveaux produits sont la concrétisation d'investissements techniques, financiers et humains importants pour servir la clientèle européenne au plus près de ses attentes.
MNC : En 2012, quels seront vos objectifs ?
G. C. : Renforcer notre part de marché en continuant notre progression 2011 avec les deux marques (moto de plus de 50cc avec Aprilia à +11 % et Moto Guzzi à +72 % à fin décembre 2011). Renforcer aussi le savoir-faire technique et commercial de notre réseau pour suivre les attentes fortes de notre clientèle.
MNC : Quels seront vos grands rendez-vous 2012 ?
G. C. : La tournée Moto Live Tour dans le réseau Aprilia / Moto Guzzi dès le printemps pour permettre l'essai de la gamme dans son intégralité, sans oublier des sessions circuits pour les possesseurs d'Aprilia. Nous serons également présents à la manche française du Moto GP et du championnat SBK pour montrer nos gammes au plus près d'un public passionné.
MNC : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2011 ?
G. C. : Dans un contexte de marché stagnant, les marques Aprilia et Moto Guzzi ont montré qu'elles détenaient de solides atouts pour répondre aux exigences élevées des consommateurs français épris de caractère, de technologie mais aussi d'affection et de passion pour les fabrications transalpines. C'est une grande satisfaction pour nous.
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