Essai R1200RS : le grand retour de BMW en Sport GT

En s'installant à bord de cette nouvelle BMW, Moto-Net.Com adopte une position de conduite particulièrement agréable : les bras sont tendus vers l'avant mais les poignets ne sont pas trop mis sous contrainte ni trop bas. Le compromis - plus confort que sport - conviendra parfaitement aux amateurs du genre qui ne sont pas attirés par la posture trop "pépère" imposées par les trails routiers.

La selle d'origine est suffisamment basse et fine à l'entrejambe pour permettre aux petits d'accéder au sol de chaque coté. Les grands pilotes supportent eux aussi la hauteur de selle standard (820 mm), leurs jambes n'étant pas trop pliées une fois les bottes placées sur les repose-pieds.

Une selle haute (840 mm) et une selle extra-basse (760 mm) peuvent toutefois être sélectionnées gratuitement par le client au moment de la commande. Un autre modèle à 790 mm (comme sur la R1200R) existe aussi en accessoire.

Les motards qui achèteront la moto en seconde main d'ici quelques années devront donc prendre garde au type de selle monté sur la moto repérée dans les petites annonces, car aucune de ces quatre selles n'est réglable.

Les repose-pieds sont garnis de généreuses gommes pour effacer toutes vibrations émanant du moteur. Toutes ? Pas tout à fait car à l'arrêt, le pilote sent distinctement sous son pied - ses fesses et ses mains ! - le Boxer balancer ces coups et renverser légèrement la moto à chaque ouverture de gaz.

Contrairement à ce que les empêcheurs-de-tourner-en-rond pourraient penser, les premiers coups de gaz que MNC met en montant sur la moto ne sont pas inutiles : ils permettent de valider que le moteur est aussi vif que sur la R1200R et que sa sonorité est aussi douce. Rien d'étonnant, puisque R et RS sont soeurs jumelles !

Directement visible par le pilote, la béquille latérale est rapidement enlevée. Gare seulement au vilain coup dans le tibia pour les motards qui n'ont pas l'habitude de chevaucher un flat-twin et vont chercher à l'aveugle et trop en avant la latérale... Notons au passage que l'utilisation de la centrale (en option) est très facile.

Juste avant de s'élancer, le Journal moto du Net remet consciencieusement ses trips et consommations moyennes à zéro. Le réservoir de 18 litres est alors plein d'essence et l'ordinateur de bord ("Pro" en option) indique une autonomie de 305 km.

Toutefois, après une trentaine de kilomètres effectués sur quatre-voies à un train de sénateur, l'estimation n'a baissé que de 2 petits kilomètres ! Malgré la contenance de son réservoir assez limitée, le rayon d'action de la "Béhème" semble donc conséquent.

À son guidon, le pilote ne ressent d'ailleurs aucune envie de s'arrêter. Certes, des fourmis apparaissent dans les mains à la longue, mais il faut rappeler que la température de l'air ne dépasse toujours pas les 12°C. Avouons aussi que MNC porte des gants un peu trop légers, ce qui engourdit d'autant plus facilement !

Moto-Net.Com apprécie donc la présence des poignées chauffantes qui, réglées sur le premier des deux niveaux, maintiennent les phalanges à une agréable température. De même, le demi-carénage et les cylindres à plat protègent fort bien du vent - donc du froid - les genoux et les pieds.

Le buste est également bien isolé à condition de tirer la bulle sur son cran supérieur. La manipulation demande une bonne poigne et comme le conseille notre hôte de BMW France : "il est plus prudent de changer la hauteur de la bulle à l'arrêt".

Pousser le pare-brise vers le bas est plus facile. Quant à ceux qui souhaiteraient donner à leur RS un style plus sportif encore, il est possible de visser la bulle plus bas que ne l'a fait BMW France pour nous. Deux hauteurs réglables manuellement et deux fixations au choix : cela fait donc bien quatre réglages en tout.

Pour déventer ses épaules, Moto-Net.Com a toutefois dû élever la bulle de la RS au maximum. Et même dans cette position, la tête reste exposée aux turbulences. Il faut donc fléchir les bras et s'incliner en avant pour passer sous les courants d'air. Mais pourquoi les ingénieurs allemands n'ont-ils pas inversé la découpe en V de leur bulle ?!

Malgré ces imperfections (mains chatouillées et tête ballottée), on continuerait volontiers de "cruiser" sur la N12 jusqu'à Fougères, le régulateur calé à 130 km/h compteur, juste avant que la barre des 4250 tr/min ne s'affiche - en petit - sur le compte-tours digital. Et on prolongerait même jusqu'à Brest, sans oublier bien sûr de claquer une bise à notre chère mamie de Perros-Guirec...

On note deux choses au passage. Premièrement, une fois que l'on a repéré l'emplacement de chaque donnée sur le tableau de bord, le mode d'affichage par défaut, très complet, est adopté. Pour les myopes, deux autres modes peuvent être sélectionnés via les boutons au guidon, la fameuse molette BMW servant avant tout pour le GPS.

Deuxièmement, les grésillements ressentis dans les fesses au delà de 5000 tr/min ne gênent pas sur autoroute puisqu'en 6ème, la RS galope déjà à 150 km/h (même démultiplication finale que la R, soit entre la GS qui tire un poil court et la RT un poil long). Sur petites routes en revanche, les vibrations peuvent déranger lorsqu'on arsouille...

Notre guide sort justement de la nationale et s'enfonce dans la campagne, sur de minuscules départementales ! Il est clair qu'en sélectionnant son parcours, BMW France a choisi de ne pas ménager son nouveau modèle...