Avec un compteur affichant 18 796 immatriculations en avril 2023, le marché du motocycle en France se trouve au même niveau que l’an dernier (+0,6%). Mais attention, les 125cc continuent de piocher (-11,5%) pendant que les gros cubes bûchent pour combler le trou (+6,4%). Bilan.
Faut-il s’en satisfaire ? Le marché français du motocycle (motos et scooters de plus de 50 cc, hors cyclomoteurs donc) égale en avril 2023 son score de 2022 : pour mémoire, le quatrième mois de l’an 2 (après Covid, confinements, etc) avait généré 18 683 immatriculations en France, contre 18 796 cette année.
Compte-tenu de la conjoncture économique actuelle (bonne lecture !), la progression même infime du marché - de notre passion ?! - est remarquable, même s’il ne faut pas perdre de vue qu’elle se base sur des chiffres fortement impactés par la pandémie et ses répercussions notamment industrielles et logistiques, par le conflit en Ukraine, par l’inflation galopante, etc.
Si l’on compare ce même mois d’avril 2023 avec celui d’avant crise pandémo-socio-écono-écologique (2019 donc), on s’aperçoit que les français roulent, vivent et achètent actuellement sur la réserve... À l’époque en effet, 20 481 motos et scooters de 125 cc et plus avaient trouvé preneurs.
En quatre ans donc, le marché a baissé de -8,2 % sur un mois souvent très bon pour les affaires : les jours rallongent et le températures remontent, donc les motards ressortent leur vieille moto du garage... pour en acheter une toute neuve, parfois ! Les nouveautés sont justement lancées et les modèles précédents sont promotionnés.
Chez les 125 cc toutefois, ce phénomène de saisonnalité est moins prononcé : les "scootéristes" et "motomobilistes" notamment, changent de monture lorsque celle-ci tombe en rade ou chute trop fort pour être réparée, quand elle devient trop cher à entretenir ou ne bénéficie plus de la garantie constructeur.
Malheureusement pour les constructeurs, mais fort heureusement pour leurs consommateurs et la planète, leurs produits semblent de plus en plus fiables et sont garantis deux de longues années, ce qui ralentit leur renouvellement...
Le mois dernier, le marché des 125 a chuté de -11,5 % par rapport à avril 2022 (et décéléré de -3,7 % Vs mars 2023) : 5346 engins de déplacement personnel motorisés par de sobres et discrets moteurs - à condition de les laisser dans leur configuration d’origine - ont été immatriculés dans notre beau pays.
Les trois principaux acteurs font plonger le marché (Honda un peu, Yamaha beaucoup, Piaggio aussi) mais de nouvelles marques s’illustrent comme la marseillaise Orcal ou la chinoise Zontes. Les scooters "branchés" de BMW ou Silence continuent de plaire, sans court-circuiter toutefois les thermiques...
Chez les plus grosses cylindrées (de 250 cc à 2,5 litres !), le mois d’avril 2023 s’est révélé meilleur que son homologue 2022 (enfin, moins triste avec un gain de +6,4%), mais bien moins performant aussi que mars 2023 : les ventes ont subi un fort coup de frein de -14,3 % par rapport au mois précédent, soit 13 450 unités.
Contrairement à l’automobile grippée brutalement et longuement par le coronavirus, le motocycle a prestement rebondi. Les engins déraisonnables et puissamment motorisés (EDPM, dans un tout autre genre) surtout, ont profité des économies effectuées par les ménages lors des confinements et permis aux motards de s’évader.
Le mois dernier, Honda a de nouveau "piqué" la vedette à ses adversaires en livrant de nombreuses Hornet, tandis que Yamaha et Kawasaki tentaient de résister avec leurs MT et leurs Z. BMW marque une pause avant de souffler ses 100 bougies, Triumph temporise aussi, KTM et Suzuki accélèrent, Harley-Davidson plonge sous Ducati et Royal Enfield.
Le détail et l'analyse complète de l'évolution du marché durant le mois d’avril 2023 sont disponibles en pages suivantes pour nos abonnés Premium : bonne lecture !
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