Dossier Z 750 : Ze coup de génie de Kawasaki !

Propulsée par un moteur de Z 1000 dégonflé (elle-même mue par le "4-pattes" revu et corrigé de feu la ZX-9R), la Z 750 jouit d'une mécanique solide et éprouvée. Prévu pour cracher 144 ch sur l'ex grosse sportive de la marque, le quatre-cylindres n'a en effet pas à beaucoup forcer pour sortir 106 ch à 10 500 tr/mn de ses 748 cc.

Dans ces conditions, ce bloc de 68,4*50,9 mm (alésage*course) et "gentiment" comprimé à 11,3:1 (un Hornet affiche 12:1 et une FZ 6 S2 12,2:1) bénéficie d'une fiabilité exemplaire, ne consomme pas ou peu d'huile et ne réserve aucune mauvaise surprise à son propriétaire... dans le cadre d'une utilisation "normale" !

Plébiscitées par des jeunes permis ou des "stunters" de toutes sortes, certaines Z 750 d'occasion peuvent en avoir pris pour leur grade... Méfiance donc en cas de rachat à un particulier : les peintures "perso" et des accessoires tapes à l'oeil peuvent cacher des sévices dus à des pratiques guères respectueuses de la mécanique, voire une (ou des) chute(s).

Autre point à surveiller : le kilométrage ! Si les Z 750 supportent facilement de gros kilométrages ("certaines accumulent plus de 50 000 km sans soucis", nous confie Pierrot, mécanicien de chez Magik Moto), sa motorisation ne jouit pas des intervalles de révisions des blocs modernes.

Préconisé tous les 6 000 km, l'entretien prévoit ainsi un jeu aux soupapes (5h de main-d'oeuvre) à 24 000 km. En cas d'achat d'un modèle aux alentours des 25 000 kilomètres, vérifiez que cette coûteuse intervention a été réalisée : dans le cas contraire, un rabais substantiel peut toujours être demandé au vendeur.

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Personnellement, je préférais les premières versions en terme d'accessibilité mécanique", nous éclaire l'un des quatre mécaniciens de la concession marnaise. "Néanmoins, hormis ce détail, la Z 750 est une moto saine et sans histoire : il faut juste veiller à resserrer les écrous du collecteur lors de la première révision (1000 km) et dans quelques cas, la commande de papillon des gaz a tendance à légèrement se gripper à cause d'un usinage un peu juste".

D'après cet habitué des mécaniques Kawa, la moto possède des peintures, des plastiques et un réseau électrique qui supportent très bien les outrages du temps, tout comme la longue liste d'accessoires estampillés Kawasaki (rétros, sabot, saut de vent, etc.).

"Il faut simplement être attentif aux changements de silencieux fait "maison" : certains forcent sur le moteur, entraînant les câbles de la valve d'échappement et cela peut s'avérer nuisible et occasionner l'allumage d'un témoin d'avertissement au tableau de bord", relève Pierrot.

Un cas particulier qui suggère - comme c'est souvent le cas - de favoriser l'achat d'un modèle d'occasion avec son silencieux d'origine ou dont le montage d'un adaptable a été effectué par un professionnel de la marque.

Un succès qui ne doit rien au hasard

Fiable, performante, dynamique et très bien placée face à la concurrence, la Z 750 profite de sa cylindrée supérieure pour truster le marché des roadsters. Or, au vu de ses qualités et des résultats de notre enquête, il s'avère que ce succès n'a rien de fortuit ou d'injustifié !

Plus agréable à la conduite qu'un 600 cc "hurlant", moins intimidant (et bien moins onéreux) qu'un gros 1000 cc, le 750 de la "Zed" cumule les avantages et se pose comme une cylindrée presque idéale. Et comme le plumage vaut le ramage et que la ligne de la Z 750 ne prend pas une ride - tout en gagnant en qualité de fabrication - le roadster vedette des Verts a assurément toutes les cartes en main pour convaincre face à ses rivales nippones.

Or, pour 2011, si Kawasaki revoit le comportement dynamique à l'attaque (quoique celui-ci s'améliore notablement en adoptant une monte pneumatique plus sportive) et le poids un chouïa élevé, il y a fort à parier que même les plus charismatiques européennes continueront à subir la domination de la déjà mythique Z 750...