• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
WSBK ESPAGNE (10 SUR 12)
Paris, le 8 septembre 2014

Déclarations et analyse du Superbike à Jerez

Déclarations et analyse du Superbike à Jerez

La dixième épreuve du World SBK 2014 s'est disputée hier à Jerez, en Espagne. Pour compléter nos comptes rendus en direct, voici les déclarations des pilotes Superbike ainsi que l'analyse Moto-Net.Com des deux courses espagnoles.

Imprimer

Analyse du Mondial Superbike à Jerez

Important pour les pilotes de Superbike, ce dimanche à Jerez a d'abord été magique pour Michael van den Mark, titré en World Supersport, deux courses avant la fin de saison ! Le sacre du jeune - et prometteur - pilote Honda est d'autant plus beau qu'il est obtenu à l'issue d'une course phénoménale...

En arrivant en Espagne, "VDM" possédait une confortable avance de 53 points sur Jules Cluzel et 67 sur Florian Marino. Auteur d'une saison décevante et quatrième du provisoire, Kenan Sofuoglu était d'ores et déjà hors jeu pour le titre 2014, le triple champion turc étant à 77 longueur du jeune néerlandais.

 Van den Mark, Marino, Cluzel, Jacobsen et Kennedy - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

Samedi, Van den Mark envoyait un signal fort à ses deux rivaux français en s'assurant la pole position : excellent en course, il n'avait jusqu'alors décroché qu'une seule pole position en Supersport. Ses fans observeront qu'il participait hier à sa 20ème course seulement dans cette catégorie, contre 90 pour Sofuoglu...

Qualifiés respectivement troisième et dixième (!) sur la grille de départ espagnole, Florian Marino et Jules Cluzel savaient qu'ils allaient devoir se cracher copieusement dans les gants et tirer le meilleur de leur Kawasaki et MV Agusta pour empêcher - retarder ?! - le sacre de leur ennemi n°60.

Or les fans de sports mécaniques qui ont eu la bonne idée de suivre la course de Supersport hier midi savent que les n°21 et n°16 ont effectivement tout donné sur la piste ! Jules Cluzel en a même un peu trop fait, chutant à la toute fin de l'avant-dernier tour sous le nez de Michael, Florian et Patrick - Jacobsen de son nom, un Américain à suivre à l'avenir...

He's a kind of Magic !

Aussi, la nouvelle victoire de "Mikey" n'en a été que plus brillante et son titre plus savoureux ! Un titre qui, contrairement à son autre surnom " Magic Michael", n'a rien d'un fabuleux miracle ou d'un vulgaire tour de passe-passe...

Si ce gamin est devenu, à 21 ans et 316 jours, le deuxième plus jeune champion de WSSP après Vermeulen - lui aussi pilote Ten Kate -, c'est qu'il dispose tout d'abord d'un prodigieux talent naturel, qu'il a soigneusement affûté en championnat 125 néerlandais.

 Michael Van den Mark - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

Deuxième au classement général et meilleur rookie en 2007, Michael a empilé deux titres consécutifs en "Dutch Open" avant de disputer une malheureuse et oubliable demi-saison 2010 en Grand Prix 125. Heureusement, la charismatique équipe Ten Kate avait d'autres projets pour lui.

Passé dans la sphère du Mondial Superbike depuis 2011, "VDM" y a appliqué la méthode d'un certain Valentino Rossi à ses débuts : une année pour apprendre, une autre pour gagner ! Titré en Superstock 600 en 2012, la jeune pousse hollandaise est montée en Supersport l'année dernière et a très vite pris ses "Mark"...

Au guidon de sa CBR600RR, Van den Mark est en effet monté sur son premier podium WSSP dès sa première participation à Phillip Island ! Courageux mais pas téméraire, "vite" mais jamais précipité, il décrochera la quatrième place du championnat 2013.

Depuis sa chute lors du sprint australien de 5 tours en guise d'ouverture de la saison 2014, Michael n'est pas descendu plus bas que la deuxième marche du podium. Le bougre a ainsi récolté deux deuxièmes places et cinq victoires. De quoi lui assurer le titre mondial deux courses avant la fin !

 Van den Mark, champion du monde - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

"Je n'arrive pas à y croire pour l'instant !", s'exclamait hier le nouveau champion du monde de Supersport. "Le périple a été long : depuis mes débuts en compétition il y a 10 ans, je rêve d'être champion du monde".

Un nouveau poids lourd de la vitesse moto

Outre son extraordinaire coup de guidon, Michael a profité du soutien inconditionnel de sa famille, et notamment celui de son père Henk, ancien pilote de Grand Prix. "Il n'est pas ici, signalait le fiston... Mais papa avait une bonne excuse : "il a sa propre course aujourd'hui (il roule sur GSX-R1000 de 1980 en European Classic, NDLR !) : alors bonne chance à lui !"

Son succès, Michael le doit également à ses sponsors qui lui ont permis de se concentrer intégralement sur son métier de pilote. Détenteur du permis poids lourd dès l'âge de 18 ans, il conduisait régulièrement les camions de l'entreprise de transports familiale.

 Van den Mark Transport - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

L'année dernière encore, le jeune homme partait sur la route entre chaque week-end de course, limitant ainsi sa préparation, notamment physique. En 2014, "Mikey" a donc pu passer plus de temps auprès de son coach : un ancien entraîneur de boxe de 80 ans qui conserve toutefois un crochet du droit dévastateur, à en croire Michael !

"Last but not least", Michael tient tout naturellement à remercier son équipe qui lui a fourni "une CBR incroyable. L'année dernière, nous avions beaucoup lutté (notamment contre la R6 de Lowes et les ZX-6R de Sofuoglu et Foret, NDLR), mais cette année nous avons démontré qu'en combinant tout correctement, nous pouvons être champions du monde".

Certes la Yamaha "officielle", couronnée en 2009 avec Crutchlow, en 2011avec Davies et en 2013avec Lowes, ne roulait pas cette année... Mais les autres adversaires de la Honda, Kawasaki ZX-6R et MV Agusta F3 principalement, ne manquaient ni de vitesse ni d'ambition : Marino et Cluzel l'ont encore prouvé ce week-end !

L'équipe Ten Kate de son côté, souligne le fait que leur petit protégé "n'est que le seul troisième champion du monde "solo" de moto originaire des Pays-Bas, et le premier en 40 ans : les deux autres, Jan der Vries et Henk van Kessel, se sont partagés trois titres mondiaux en 50 cc entre 1971 à 1974".

 Van den Mark à Suzuka - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

"Nous nous dirigeons vers la fin de la saison 2014", conclut l'équipe néerlandaise, "et il ne fait aucun doute que Michael suscite bien des convoitises dans le paddock. Mais une autre chose est également certaine : de nouveaux succès au très haut niveau attendent notre "magique" pilote hollandais et Honda". Pas touche donc !

Verra-t-on Michael piloter une CBR1000RR l'an prochain au sein de "sa" même équipe Pata Honda ? Ses deux victoires de rang aux 8 Heures de Suzuka aux côtés de Leon Haslam et Takumi Takahashi tendent à prouver que le jeune pilote est parfaitement capable de manier une Fireblade... Affaire à suivre sur MNC : restez connectés !

En catégorie Superbike justement, le titre 2014 est loin d'être joué puisque le leader du championnat, Tom Sykes - who else ? -, a cédé ce dimanche pas moins de 13 points à son plus proche rival, notre compatriote Sylvain Guintoli !

Guintoli : the game is not over

Arrivé à Jerez avec une avance de 44 points sur le n°50 Aprilia, le "Number One" de la catégorie en repart avec 31. Certes, sur les 200 points qui devaient être distribués cet automne, seulement la moitié seront finalement disponibles. Mais cela pourrait bien suffire...

 Guintoli et Sykes - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

Mister Sykes l'a appris à ses dépens en 2012 face à Max Biaggi : chaque (demi !) point compte dans un championnat. C'est d'ailleurs sans doute cette cuisante expérience qui a conduit le Ninja anglais à rendre progressivement les gaz en fin de seconde manche.

Monsieur Guintoli, de son côté, a pu observer que faire son maximum n'était parfois pas suffisant... "J'ai piloté de tout mon coeur aujourd'hui. Game on !", avertissait hier soir le "Frenchie", conscient que ses résultats risquaient de décevoir ses fans... et ravir ses détracteurs.

Tous ces observateurs - et lui aussi sans doute - regrettent que Sylvain soit abonné à la deuxième place : depuis Sepang, il en a récolté pas moins de sept en dix courses ! Mine de rien, cette impressionnante collection lui permet pourtant de rester au contact de - ou "de remonter sur" ! - Sykes au classement général.

"Guinters" apparait même comme le dernier homme en mesure d'inquiéter sérieusement le champion du monde en titre. Car si trois autres pilotes restent mathématiquement en lice pour le titre, leurs écarts sur le leader sont aujourd'hui trop importants pour pouvoir espérer lui ravir sa couronne à la régulière.

Mathématiquement, c'est encore jouable pour...

Vainqueur à quatre reprises cette année (contre huit victoires pour Sykes, cinq pour Melandri, deux pour Guinto et une pour Laverty), Jonathan Rea n'est sorti du Top 6 qu'à une seule fois cette année. Il n'a toutefois pas sabré suffisamment de bouteilles de Champagne Proseco pour prétendre au sacre.

Quatrième puis cinquième des courses espagnoles ce week-end, "JR" cumule 285 points, soit 36 de moins que Guintoli et 67 de moins que Sykes : le n°65 et la Fireblade ont cette année encore raté le coche. Fidèle à Honda depuis ses débuts, "Johnny" serait sur le départ, vers de plus "verts" horizons...

 Laverty, Baz, Rea et Haslam - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

Excellentissime ce week-end et très fort depuis son doublé à Sepang, Marco Melandri compte 85 points de retard sur Sykes. Un gouffre ! Le pilote italien a souffert, comme trop souvent, d'un manque de régularité : trois marques nulles et deux 11èmes places plombent sa 16ème année au plus haut niveau !

Handicapé par un manque de ressenti du train avant de sa RSV4 en début de saison, le champion du monde (GP250 en 2002, avec Aprilia déjà) semblait enfin avoir trouvé sa voie... Trop tard néanmoins pour espérer accrocher une seconde étoile à son cuir... plutôt dur, d'ailleurs !

 Guintoli, Sykes et Melandri - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

En effet, alors qu'on pouvait imaginer Marco continuer en World Superbike et se diriger à moyen terme vers une paisible retraite à chouchouter sa petite fille - à l'image de papa Biaggi -, le Hérisson de Ravenne serait prêt à retourner en MotoGP. Les Tifosis en salivent d'avance...

Le clan français quant à lui bave à l'idée de voir Loris Baz joindre la "catégorie reine". Or les récents échanges de "tweets" entre notre Bazooka national et le volubile Cal Crutchlow semblent indiquer que le n°76 est effectivement sur le départ...

En attendant d'éventuelles confirmations, les fans de Loris peuvent revoir la Superpole de samedi, durant laquelle notre Géant Vert a supplanté l'ensemble de ses adversaires et inscrit un nouveau record de la piste... Cela ne rapporte pas de points au championnat, mais c'est bon pour le moral !

 Loris Baz - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

Dimanche soir en revanche, Baz avait du vague à l'âme... Il semble qu'il nourrissait même une certaine rancoeur : "Certaines personnes peuvent plus ou moins décider de qui sera devant ou non", lançait Loris sur son compte officiel Twitter.

Écartant les hypothèses de "sabotage" ou de favoritisme, le jeune français précisait à l'un de ses admirateurs qu'il avait hérité d'un pneu défectueux pour la deuxième course... Le n°76 confirmait sa déception dans son compte rendu personnel, publié sur sa page Facebook (légèrement différent du communiqué Kawasaki relayé en première page de cette analyse).

 Loris Baz - WSBK Espagne (10 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Jerez

"Malheureusement, après une journée en or hier, aujourd'hui était une journée "chat noir". Après un bon départ et une bagarre aux avant-postes en première manche, je me suis fait accrocher par Marco alors que je pense que j'aurais pas terminé deuxième", relate Loris.

"Aucun problème avec Marco, c'est la course et ces choses là arrivent", signalait-il au passage. "Je suis parti à la deuxième pour me refaire, en ayant plus faim que jamais de victoire, malheureusement j'ai compris au tour de chauffe que ça allait être impossible".

Une fois sur la grille, il est en effet trop tard pour modifier quoi que ce soit, en l'occurrence : "un gros problème de pneu arrière (qui) m'a contraint de me contenter de la 7ème place après un départ en première position".

"Je suis dégoûté car je perd beaucoup de points et je n'ai pas gagné alors que j'en avais les moyens", conclut l'actuel n°5 du championnat (90 points derrière son coéquipier). "Mais croyez-moi, à Magny-Cours devant vous, je vais me refaire !" Vivement le 5 octobre !

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.