Interrogés par Moto-Net.Com, les exposants du Festival de la moto et du scooter qui s'est tenu ce week-end à Vincennes dressent un bilan positif de cette première édition : globalement satisfaits, ils se disent prêts à retenter l'expérience.
Rendez-vous en 2010 ! |
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La première édition du Festival de la Moto et du Scooter qui se tenait ce week-end au Parc Floral de Vincennes (lire notre Dossier Spécial du Festival de la Moto et du Scooter) n'avait pas pour vocation de remplacer le Mondial de la Porte de Versailles (théoriquement reporté en 2010), mais bel et bien de réunir les principaux acteurs du milieu de la moto et du scooter dans une ambiance festive.
Or, qu'ils soient avides de bonnes affaires, fondus de préparations sauce ricaine, fans de Giacomo ou de Randy, amateurs de rock'n'roll ou simples curieux, les visiteurs en ont eu pour leur argent. D'autant plus que le droit d'entrée était de 5 € seulement !
Afin d'établir un premier bilan de ces trois jours, Moto-Net.Com s'est donc échappé de son stand pour aller interroger les différents exposants...
Un pari osé, mais nécessaire
Premier constat : tous saluent l'initiative de l'organisateur, David Augugliaro (Wide Spirit Events) : "il fallait le faire pour compenser l'absence du Mondial", résume Albert, responsable ventes de Charenton Auto Nation (Piaggio, Gilera et Vespa). Naturellement, beaucoup regrettent la durée, la fréquentation ou la taille du Mondial... Mais certains y trouvent leur compte !
"Ici c'est plus concret", remarque Pascal, directeur commercial de Folie Méricourt (Kawasaki) : "les gens ne cherchent pas à escalader toutes les motos ou à collectionner les autocollants". La clientèle - car il s'agit bien de cela - est plus posée, à l'image des équipes sur les stands.
Les visiteurs sont choyés, les exposants prennent le temps de les renseigner et, le cas échant, de les combler : "le contact est très bon", poursuit Pascal de Folie Méricourt : "on a enregistré quatre ventes et des dizaines de propositions !" Autant de personnes à qui les commerciaux ont glissé leurs cartes, en leur indiquant de "repasser en concession afin de profiter d'offres promotionnelles".
Chez Ducati Paris en revanche le ton est plus critique : malgré l'intérêt certain des badauds pour les lignes des italiennes, l'équipe de la prestigieuse concession parisienne s'avoue volontiers un brin déçue sur le plan commercial...
"Le but d'un concessionnaire, c'est de vendre des motos, pas de participer à renforcer l'image de la marque : ça, c'est la partie "communication" réservée aux importateurs", estime l'un des vendeurs de la concession, Patrice Charvet. "Or, sur ce premier Festival, nous n'avons - pour l'instant - réalisée qu'une seule vente sur le parc de motos neuves que nous présentons ce week-end : clairement, nous ne rentrerons pas dans nos frais et je pense que nous ne serons pas les seuls".
Un sentiment qui est toutefois loin de faire l'unanimité au sein de la direction de Ducati Paris : "nous avons été très agréablement surpris par la qualité de l'organisation de cette première manifestation parisienne dédiée à l'univers du deux-roues et animée par les distributeurs parisiens des grandes marques de la moto", nous indique en effet Laurence Ghidini, directrice de la concession de l'avenue de la Grande Armée : "l'avantage indéniable de cette formule réside dans la proximité que le concessionnaire va partager avec un nombre de visiteurs très important. Même s'ils ne sont pas tous acheteurs, nous avons recueilli de bons contacts avec quelques ventes à la clé. Dimanche après-midi, le stand a été assailli avec la venue de Régis Laconi qui s'est livré à une séance de dédicaces qui a fait de nombreux heureux".
Chez Paradise Motorcycles, qui exposait sur deux stands de 100 m2 d'un côté des italiennes rares et prestigieuses (NCR, MV Agusta, Bimota DB7 et DB6, Tesi 3D à moyeu directionnel...) et de l'autre de nombreuses Triumph et Mecatwin, on s'avoue surpris de la qualité de l'organisation et satisfait d'avoir pu accueillir des visiteurs passionnés, même si la communication aurait pu être plus soutenue et la durée du Festival allongée afin de mieux exploiter le déplacement des quelque 25 motos (!) exposées sur ses deux stands de 100 m2 chacun.
"Le bilan est plus que correct", résume Thierry Stapts, le dirigeant de la concession du 9, avenue de la Grande Armée à Paris) : "l'endroit est agréable, les stands assez vastes et l'ambiance à la fois conviviale et passionnée, bien plus que lors d'un Mondial plus "grand public". Le coût de l'entrée était raisonnable et la période bien choisie. Même si la fréquentation est restée mesurée, je suis prêt à signer pour la seconde édition !"
Côté scooters, Jacky, responsable des deux magasins Mobility Center (Kymco) à Paris, retient pour sa part que la taille réduite du Festival a du bon : "les gens peuvent faire deux ou trois fois le tour, ils peuvent mieux comparer et se renseigner... Et pour nous, exposants, c'est moins onéreux !"
Une belle vitrine pour les concessionnaires
Chez Suzuki, représenté par la toute nouvelle concession Reuilly Moto, on profite de ce Festival pour se faire connaître : "c'est une très belle vitrine, un excellent moyen de dire : je suis là, j'existe", nous explique Alex, l'un des associés de la concession.
En termes de ventes, le bilan n'est pas non plus négligeable : "sur les 40 à 50 propositions que nous avons faites, dix étaient sérieuses - huit de scooters, d'ailleurs -, car c'étaient des gens qui savaient parfaitement ce qu'ils cherchaient", observe Alex.
Mais pour une concession solidement établie comme ATS Paris Bastille (Harley Davidson), l'intérêt du Festival semble moins évident : "on a eu quelques contacts et quelques ventes, mais ça ne couvre pas les frais d'exposition, la logistique et le personnel réquisitionné durant tout un week-end", calcule son PDG Nicolas Torre.
"Pour une structure comme la notre, ça peut encore passer car nous avons les moyens physiques de venir ici et de garder du personnel en magasin. Mais pour un concessionnaire de taille plus modeste, l'opération aurait été bien plus délicate...", poursuit-il.
Chez Kymco, on ne s'était fixé aucun objectif commercial et il faudra attendre quelques semaines - comme tout le monde - avant de tirer un bilan définitif. Il n'empêche que l'expérience a plu : "il y a peu de visiteurs mais ils sont très intéressés", remarque Jacky.
Le plein d'accessoires !
Chez les concessionnaires, les recettes sont plus maigres au rayon accessoires : "on a vendu quelques cuirs mais on ne s'improvise pas fripiers", plaisante Alex de Suz'. Et puis il faut avouer que les accessoiristes avaient mis le paquet !
Juste à côté de Moto-Net.Com, le stand de Team Axe n'a quasiment pas désempli du week-end et la caisse enregistreuse n'a pas chômé : "disons que nous avons réalisé l'équivalent d'un bon week-end", estime Pascal, le gérant.
Les raisons d'un tel succès ? Comme l'avaient annoncé les organisateurs, les accessoiristes sont venus pour liquider : "99% de nos produits sont en promotion", garantit le boss de Team Axe. Une remarque qui s'applique à l'immense majorité des stands !
Alain, présent sur le stand Team Axe pour exposer ses blousons Protairbag, ne mâche pas ses mots : "le Mondial cette année aurait été un fiasco : la formule n'était pas adaptée, avec une ouverture au grand public trop courte... Ils ont oublié que le Mondial est une grande foire, où les gens viennent voir mais aussi acheter !"
Un salon parisien réussi
"En province, chaque grande ville a son salon de la moto, pourquoi pas Paris ?", remarque-t-il encore. Un point de vue que Pascal partage... et complète en toute simplicité : "ce Festival de la moto et du scooter est un salon régional réussi !"
Cette échelle plus locale sied d'ailleurs à la majorité des exposants : "des visiteurs sont allé finaliser leur achat au magasin. C'est pratique, on est à deux pas", nous signale par exemple le commercial de la concession Yamaha Motor Box de Vincennes !
Didier, son patron, surenchérit : "au départ je n'y croyais pas, je ne pensais pas exposer, mais aujourd'hui je signe immédiatement pour 2010 ! J'ai fait six ventes mais j'ai surtout enregistré de très nombreux contacts dont la plupart sont dans le quartier !"
"Le Burgman fait un malheur chez les visiteurs", constate de son côté Alex de la concession Suzuki Reuilly Moto. "Ce sont des locaux qui viennent, beaucoup de Paris, du 12ème ou du 13ème arrondissement"... Mais visiblement, le scooter 125 n'est pas le seul faire tourner des têtes aux Parisiens !
Car avec ses nombreuses motos préparées, ses concerts de rock - sans compter le salon du tatouage qui se déroulait également au Parc Floral -, le Festival de la Moto et du Scooter a drainé de nombreux bikers ! "L'intérêt pour l'Intruder M1800 est impressionnant. C'est un petit segment, un marché de niche, mais on sent qu'il y a des choses à faire", nous assure Alex.
Chez les Verts on se fait la même remarque : "ce qui est étonnant pour Kawasaki, c'est l'intérêt que les visiteurs portent à nos customs ! Folie Méricourt est un gros vendeur de Z750 et ER-6 mais ici, la tranche d'âge est un peu plus haute, environ 40-50 ans, et ils s'arrêtent devant les deux customs qu'on a amenés pour remplir un peu le stand", s'étonne Pascal, le directeur commercial.
Côté Honda, représenté par le stand du concessionnaire Center Bike, point de VT1300CX à l'horizon... Du coup, les motards se tournent vers un autre modèle : la DN-01 ! "On est surpris de l'engouement pour la DN-01 : on a des essais prévus, on verra bien pour les ventes", nous rapporte Greg, l'un des commerciaux présents sur le salon.
Une communication à soigner en 2010
Ce même Greg aborde ensuite un sujet évoqué par l'ensemble de nos interlocuteurs : "il n'y a pas eu assez de communication"... Chez les Rouges, on reproche en particulier à l'organisateur de ne pas avoir "suffisamment insisté sur le fait que ce n'était pas le Mondial mais le Festival".
D'où un certain décalage entre les attentes des visiteurs et l'offre des exposants : "certaines personnes venaient pour découvrir des nouveautés que les constructeurs n'ont même pas encore dévoilé officiellement !"... comme la VFR 1200, par exemple !
"Le festival est pas mal, on a de bons contacts, mais ça manque un peu de monde : la communication a peut-être été faite un peu tard", regrette le patron des Mobility Center parisiens (Kymco). En effet, annoncé au tout début du mois de juin (lire notre Dossier Spécial du Festival de la Moto et du Scooter), le Festival de la Moto et du Scooter a dû se monter dans la précipitation, d'où quelques lacunes soulignées par les professionnels.
"Je trouve qu'il y a eu un gros manque de communication", témoigne le gérant de Team Axe : "il y en a eu dans la presse spécialisée et sur Internet, mais ils auraient dû ouvrir à des médias plus larges, généralistes et parisiens. Sur le périphérique, je n'ai trouvé qu'une seule affiche du Festival, ce n'est pas suffisant !"
"La publicité était très ciblée motard", considère l'équipe de Piaggio. "Il y avait les préparations, les concerts rock, le Continental Circus... mais je pense qu'il faudrait un Festival axé plus scooter et moto généraliste", estime Albert, responsable ventes de Charenton Auto Nation.
" Il faut de tout sur un salon : des scooters, de la moto et des accessoires. Il n'y a pas beaucoup de scooters... tant mieux pour nous !", taquine-t-on chez Kymco, dont le stand jouxtait pourtant celui de Peugeot !
L'ambiance conviviale du Festival a d'ailleurs été maintes fois soulignée et globalement, tous les exposants affirment qu'ils signeraient volontiers pour une deuxième édition. Naturellement, les voeux - voire les conditions d'un retour - diffèrent selon les exposants…
Ils disent "oui" pour 2010
"On sera là l'an prochain, mais il faudra insister sur le fait que c'est une réunion de concessionnaires qui sont là pour présenter leur gamme actuelle", prévient le représentant de Honda Center Bike.
Chez Suzuki, Reuilly Moto axera davantage sur le scooter et proposera des offres de crédit. On espère également être en mesure de faire ce qui était prévu cette année : "on souhaitait exposer la nouvelle GSX 1250 FA et la Gex du SERT, mais c'était trop tard niveau organisation". En un mot, faire comme BMW qui présentait ses S 1000 RR de route et du Bol d'Or !
"Cette année, on a mélangé les véhicules d'occasion et les véhicules neufs. Mais les visiteurs ne savent même pas qu'il y a des occasions ! L'an prochain on viendra uniquement avec du neuf", prévoit Charenton Auto Nation qui conserve de bons souvenirs du pole occasion du Mondial 2007...
"Le groupe Piaggio n'était pas au Mondial en effet, mais nous, nous étions présents au Pole Occasion : en neuf jours au Mondial, nous avions vendu 125 scooters (occasion et neufs) alors qu'ici en trois jours, nous n'en avons vendu que cinq", nous déclare le responsable des ventes.
Du côté de Kawasaki Folie Méricourt, la décision n'est pas encore prise : "on décidera de participer à la deuxième édition en fonction des retombées en magasin. Si on en reste à nos quatre ventes, alors ce sera non", tranche le directeur commercial. Alors, rendez-vous l'an prochain pour un nouveau Festival de la Moto et du Scooter... A suivre sur Moto-Net.Com !
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