Un V4 de 1700 cc ou un 3-pattes de 2,3 litres : quel que soit le choix moteur, les récentes Yamaha Vmax et Triumph Rocket III Roadster assument fièrement leur démesure. Essai de deux monstres forts en gueule pour motards expérimentés... et aisés !
S'échapper de la ville devient vite une priorité au guidon du Vmax, tant on y manque de place pour profiter au mieux de son moteur de psychopathe !
Même bridé de presque la moitié de sa puissance (106 ch en France au lieu de 200 dans le monde libre !), ce V4 de 1 679 cc a encore de beaux, de très beaux restes... Car si le bridage étouffe littéralement la mécanique après 7 000 tr/mn, il reste un couple énorme sous les 6 000 tours.
La version française frôle ainsi les 145,2 Nm à 5 000 tr/mn. Et si cette valeur peut paraître presque risible comparée aux 224 Nm disponibles dès 2 750 tours sur la Rocket, il n'en est rien guidon en main !
Les deux machines ont en effet une manière très différente de délivrer leur couple : l'anglaise reprend avec une force inépuisable tandis que la japonaise paraît presque hystérique en comparaison ! Même sur le dernier rapport, le Vmax repart comme une balle en vous collant les yeux au fond des orbites, le tout accompagné d'une sonorité véritablement diabolique.
Sans maîtrise, la puissance n'est rien...
Ce côté turbulent - presque déraisonnable - du Vmax reste avant tout de l'ordre du ressenti car chrono en main, la douce Rocket n'a rien à lui envier. Si la Triumph accélère aussi fort, elle procure à tout moment à son pilote un parfait sentiment de contrôle. Et le plus beau, c'est que la partie cycle est à l'unisson !
Triumph a en effet réussi le prodige de concevoir une moto très homogène avec un moteur de 2 300 cc. Bien sûr, ce bloc n'émet pas les mêmes vocalises que les autres "petits" 3-pattes de 675 et 1050 cc de la firme anglaise. Il est même inutile d'aller le provoquer dans les tours, tant il se montre disponible et vigoureux dès 1 000 tr/mn.
Tant qu'on reste à peu près raisonnable, la moto demeure neutre et presque facile, même si son poids et son inertie moteur ne font pas de la Rocket une "arsouilleuse".
Et s'il fait beaucoup mieux que son aîné - et surtout moins peur ! -, le Vmax n'est pas non plus le prince de l'attaque à outrance : du fait de son poids et de sa géométrie de partie cycle, il ne pardonnera pas les excès d'optimisme et les approximations auxquels peut nous inviter son fabuleux V4...
Le Vmax, son truc, c'est d'enfumer tout ce qui roule en ligne droite. Mais même dans ce cas et sur sol sec, on pourra être surpris par des dérobades du train arrière. Le couple rageur arrive avec une telle gnak sur la roue arrière que le pneu de 200 mm s'en trouve malmené : de quoi ravir les amateurs de burns... et les vendeurs de pneus !
Heureusement, la liaison poignée de gaz - roue arrière de la Yamaha a été réussie grâce à un accélérateur électronique brillant. Avec un peu d'entraînement, il permet de garder un contrôle très précis du moteur, ce qui est particulièrement appréciable sur le mouillé !
Plus loin, plus longtemps
A ceux qui souhaitent prolonger le plaisir sur de longues balades, on conseillera la Rocket III Roadster et son gros réservoir de 24 litres : conjugué à une consommation moyenne de 8,3 l/100 km, il permet de dépasser largement les 200 kilomètres.
Concernant le Vmax, Yamaha a tellement voulu rester dans l'esprit de la première mouture qu'il en a même gardé les défauts comme la conso et l'autonomie... Avec son réservoir de 15 litres et sa consommation supérieure aux 9 l/100 km, il ne faudra pas espérer parcourir plus de 110/120 km avant réserve.
De toute manière, la protection sommaire du pilote n'incitera guère à aller plus loin ! La Triumph ne protège pas mieux, mais son large catalogue d'accessoires peut presque la transformer en GT.
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS TRIUMPH ROCKET III ROADSTER | ||
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POINTS FORTS YAMAHA 1700 VMAX | ||
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POINTS FAIBLES TRIUMPH ROCKET III ROADSTER | ||
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POINTS FAIBLES YAMAHA 1700 VMAX | ||
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