Un Monstre de facilité

Avec sa maniabilité hors pair - le pneu arrière large de 160 mm aidant -, la Monster 696 se délecte donc de tracés sinueux mais s'affranchit très bien de courbes plus rapides tandis qu'en ligne droite. Elle sait garder son cap efficacement quelle que soit la vitesse.

Les suspensions sont bien accordées et permettent toutes les fantaisies, à l'accélération comme au freinage, à l'unique condition que la route soit nette. Car l'amortisseur Sachs comme - mais dans une moindre mesure - la fourche Showa pèchent en progressivité. Sur chaussées déformées, la moto ne peut assurer un confort et une précision dignes de ce nom.

Le moteur quant à lui s'exprime pleinement au-delà des 5 500 tr/min. La montée en puissance est alors satisfaisante même si le rupteur est atteint trop rapidement : il intervient un peu avant 9 000 tr/min. Or c'est à cette valeur exacte que le twin atteint théoriquement sa puissance maxi de 80 chevaux. Un brin frustrant pour les motards aguerris !

On apprend vite à naviguer entre 6 000 et 8 000 tours (le couple maxi de 69 Nm est disponible à 7 500 tr/min), en usant et abusant de la boîte de vitesse. Dans l'ensemble, celle-ci s'est montrée discrète donc agréable durant tout notre essai, même si l'on ne peut passer sous silence les quelques faux points morts rencontrées entre le 3ème et le 4ème rapport en conduite - trop ? - paisible.

On doit complimenter en revanche la douceur de la commande hydraulique de l'embrayage et l'excellent travail de l'APTC - le système anti-dribbling -, qui évitera toute contrariété en cas de fausse manoeuvre au rétrogradage. Un gage de facilité, de tranquillité ou de sécurité selon l'expérience du pilote !

On rappellera au passage que les petits Monster Ducati sont équipés d'un embrayage multidisques à bain d'huile et non d'un embrayage "à sec" comme les grands. Ainsi, la 696 fait beaucoup moins de bruit au feu rouge que les 1000 ou prochains 1100...