Belle à se damner, dotée des meilleurs composants et d'un incroyable V4, la nouvelle Aprilia RSV4 Factory est la cinglante revanche du Lion de Noale chez les Hypersports. Ames sensibles s'abstenir : c'est une bête de course à peine civilisée... Essai !
L'Aprilia RSV4 Factory coté technique |
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La recette de l'Aprilia RSV4 Factory ? Prenez tout le savoir-faire d'un constructeur cumulant 33 titres de champion du monde en vitesse. Ajoutez-y la frustration de ne jamais avoir pu concurrencer les références du segment Hypersport avec une RSV 1000 certes équilibrée et efficace, mais manquant cruellement de watts pour se hisser en tête d'affiche. Saupoudrez le tout des technologies les plus avancées, des meilleurs périphériques (lire encadré ci-contre) et de quelque 25 millions d'euros de R&D : vous obtenez une sportive totalement inédite et radicale, l'Aprilia RSV4 Factory !
Conçue avec le département course de Noale - et ses 254 victoires en Grands Prix ! - la RSV4 n'a nécessité "que" trois ans de développement à des ingénieurs partis d'une feuille blanche pour accoucher d'un prototype exclusivement tourné vers la performance et l'efficacité ! Onze ans après le lancement de sa RSV 1000, le blason de Noale revient donc aux affaires par la grande porte : un retour patiemment attendu et programmé par le Lion vénitien, depuis son passage dans le giron Piaggio !
Or, à l'inverse de Ducati et de KTM qui ont choisis de gonfler la cylindrée de leurs twins sportifs pour donner la réplique aux incontournables 4-cylindres en ligne nippons - dans le top des ventes comme en championnat du monde Superbike -, Aprilia s'est donné les moyens de surprendre, voire de bouleverser la hiérarchie des Hypersports.
A commencer par le propulseur de la RSV4 : incroyablement compact et fleurant bon le "racing spirit" avec toute son électronique embarquée, le V4 à 65° entièrement conçu à Noale renvoie le bicylindre Rotax de la RSV 1000 aux calendes grecques ! Sur-vitaminé par des doubles injecteurs Weber-Marelli et contrôlé électroniquement par un accélérateur électronique de type Ride-By-Wire, le bloc de 999,6 cc développe 180 ch sur cette version "route" et pas moins de 215 fougueux étalons sur la version WSBK ! Oui, en France ça sera 106 ch...
Pierre angulaire du projet, cette motorisation inédite sur une sportive de série - il y a bien le V4 de la Desmosedici RR, mais à 60 000 € le bout et une diffusion limitée à quelques centaines d'unités... - est le fruit des études d'Aprilia sur toutes les architectures connues. Quatre cylindres en ligne, trois pattes, bicylindre : les ingénieurs ont gambergé sur tous ces types de moteur avant de statuer sur un quatre-cylindres en V, selon eux le meilleur compromis entre puissance, rendement et encombrement !
Un choix ingénieux - après tout, Honda, Suzuki et Ducati utilisent un V4 en MotoGP -, et osé pour un constructeur riche d'une fructueuse expérience des moteurs en V, mais qui ne possédait aucun acquis sur les quatre-pattes de grosse cylindrée. Car comme ne manque pas de le faire remarquer un responsable d'Aprilia France, "la solution de facilité pour être rapidement au niveau aurait été de s'appuyer sur un quatre-cylindres en ligne, comme l'un de nos concurrents européens"... Qui a parlé de BMW avec sa nouvelle S1000 RR (lire Moto-Net.Com du 13 mai 2009) ?
Dithyrambiques, les représentants français d'Aprilia en France se révèlent même intarissables sur les mérites et les avancées technologiques du nouveau fer de lance de la marque ! Ceci dit, les lecteurs de Moto-Net.Com adeptes de sportives - à qui rien n'échappe, c'est bien connu ! - argueront que l'accélérateur Ride-by-wire était déjà présent sur les Yamaha R1 et R6 !
Tout comme l'admission à longueur variable - à bas régimes, le conduit long favorise le couple tandis qu'à pleins régimes, la trompe d'admission se raccourcit au profit de la puissance -, qui se retrouve sur les mêmes motos et certaines MV Agusta. Tandis que la triple cartographie actionnable au guidon a été étrennée sur les Suzuki GSX-R, puis adoptée par l'YZF R1 2009...
Ce qui est nouveau cependant, c'est bel et bien la combinaison de tous ces éléments sur une même machine ! Mais aussi les possibilités - quasi infinies - de réglages du châssis et le degré de sophistication de l'accélérateur électronique...
Introduite sur la Shiver - avec plus ou moins de bonheur à ses débuts -, la technologie Ride-by-Wire de la RSV4 fait l'impasse sur une connexion mécanique entre l'accélérateur et les papillons : l'ouverture est entièrement gérée par une centrale Marelli de dernière génération. Chaque banc de cylindre possède un servomoteur qui opère exclusivement sur ses deux papillons de 48 mm. Ainsi, la gestion des deux rangées - et par conséquent la quantité de carburant injecté - est contrôlable indépendamment.
Un tantinet usine à gaz sur le papier, ce dispositif permet à Aprilia de modifier à loisir la réponse du moteur à la poignée des gaz et aussi la courbe de puissance : pour son modèle de série, le blason de Noale a ainsi retenu trois cartographies qu'il est possible de changer d'une simple pichenette sur le démarreur au point mort.
La Superbike - et c'est bien le mot ! - italienne peut par exemple s'appréhender en mode Road, avec une réponse moteur plus souple et une puissance maxi limitée à 140 ch, ou se déguster en mode Sport, qui délivre bel et bien les 180 bourrins de la bête mais en limitant ses ardeurs sur les trois premières vitesses. Enfin, la RSV4 révèle son vrai visage en mode Track, où puissance et courbe de couple sont à leur apogée sur chaque rapport !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS | ||
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