La société de courtage Assurbike, qui se définit comme le nouveau spécialiste de l'assurance du deux-roues en France, se positionne sur le secteur du low cost avec des tarifs 10 à 20% moins chers que ses concurrents... Comment est-ce possible ? Interview.
Adossée à l'assureur Dexia Insurance Belgium, la société Assurbike se définit comme "le nouveau spécialiste de l'assurance du deux-roues en France" et se positionne ouvertement comme un acteur "low cost", affichant des différences tarifaires de "10, 15, voire 20% par rapport aux principaux acteurs présents sur le marché".
L'offre d'Assurbike, qui couvre "un très large éventail de profils, du scooter 50cc à la moto sportive en passant par le tout-terrain et prochainement les quads", n'a a priori rien à envier à celle des autres assureurs : quatre formules de garanties (du "tiers" au "tous risques"), une assistance 0 km, une garantie du conducteur, des garanties accessoires et équipements du motard et un paiement annuel en trois fois sans frais, semestriel ou mensuel. "Le positionnement tarifaire n'entame ni la qualité des prestations, ni celle du service", assure la fondatrice d'Assurbike, Céline Restier, elle-même motarde depuis plus de 15 ans.
Alors, quels sont les secrets d'une assurance "low cost" ? Sur quoi repose ce concept ? La recette est-elle viable ? Un assureur peut-il pratiquer du "low cost" tout en maintenant la qualité de ses prestations ? Interview.
Moto-Net.Com : Céline Restier, vous venez de fonder Assurbike.com, un assureur "low cost" pour les deux-roues motorisés. Quel a été votre parcours avant d'avoir cette idée et comment vous est-elle venue ?
Céline Restier : J’ai travaillé dans un cabinet d’assurances spécialisé moto pendant plus de sept ans, où j’étais particulièrement chargée des problématiques marketing. Nous nous heurtions au même problème systématiquement : le coût des primes pour des personnes qui ont un budget serré et une vraie passion pour la moto... L’assurance devenait vite un frein, voire un enfer pour choisir tel ou tel modèle. Après sept ans et une furieuse envie de tracer ma propre route, j’ai cherché un moyen de faire baisser les primes. Nous avons pris le problème à l’envers, ou plutôt à l’endroit : proposer des tarifs "low cost". Une fois la grille tarifaire constituée, restait à identifier l’assureur qui s’engagerait avec nous sur du long terme.
M.-N.C. : D'où votre contrat avec Dexia Insurance Belgium, en exclusivité sur l'assurance moto. Mais pourquoi avoir choisi un partenaire belge ?
C. R. : Assurbike est le concepteur du programme, Dexia Insurance Belgium est l’assureur. Nous avons un pouvoir de souscription et de gestion des contrats et des sinistres. Le choix d'un partenaire belge se justifie par le fait que les compagnies qui adhèrent aux conventions françaises sont liées par la Convention CGIRSA, qui prévoit que lors d'un sinistre, l'assureur non responsable ne peut récupérer que le montant du forfait, fixé à 1200 euros. Alors que dans notre cas, Dexia Insurance Belgium n'étant pas liée par cette convention, nous pouvons récupérer l'intégralité du dommage auprès de l'assureur adverse, y compris les honoraires d'expert. Ce qui permet une répercussion sur les coûts. En outre, les sociétés non liées par la CGIRSA dépendent du régime de droit commun où tout est recevable pour défendre les intérêts de leurs assurés (le recto et le verso du constat, par exemple), alors qu'en régime de convention les cas de barèmes sont figés.
M.-N.C. : Quel est le rôle de votre société Carat Solutions dans Assurbike ?
C. R. : Carat Solutions est depuis avril 2006 l’entité juridique de mon cabinet de courtage et le nom commercial est Assurbike, dont le produit n'a été lancé que depuis quelques jours.
"Il y a des coûts de fonctionnement
qui sont en pleine dérive"
M.-N.C. : Comment vous situez-vous par rapport aux principaux acteurs du marché de l'assurance moto ?
C. R. : Aujourd'hui, le marché de l'assurance est "cadenassé" et il y a des coûts de fonctionnement qui sont en pleine dérive. Notre offre est très attractive et notre positionnement "low cost" nous permet de rivaliser même par rapport aux "coups promotionnels" des leaders.
M.-N.C. : Comment peut-on pratiquer des prix inférieurs de 10, 15 ou 20% par rapport aux assureurs "classiques" ? En rognant sur vos marges, en réduisant les garanties, en augmentant les franchises en cas de sinistre ?
C. R. : Certainement pas en réduisant les garanties ni la qualité du service, qui est d’ailleurs une priorité pour nous, mais en optimisant principalement les coûts de gestion. Chaque assureur fait sa propre grille. Nous avons étudié une très grande partie des contrats existants et démonté la mécanique. Nos coûts de fonctionnement, particulièrement grâce à Internet, nous permettent d’être hyper compétitifs. Nous appliquons une franchise proportionnelle qui diminue en fonction de la valeur du véhicule, avec un maximum de 10% de la valeur du sinistre et un minimum de 150 euros sur les petites cylindrées et de 350 euros sur les plus de 125cc. Par exemple, dans le cas du vol d'une moto neuve de 15000 euros, la franchise est de 1500 euros, si elle vaut 8000 euros la franchise est de 800 euros, etc.
"1500 courtiers"
M.-N.C. : Les produits Assurbike sont disponibles sur le web, mais également chez 1500 courtiers. Lesquels ? Comment les trouver ?
C. R. : Beaucoup de motards souhaitent s’assurer près de chez eux parce qu’ils connaissent le courtier ou l’agent. Nous avons souhaité ouvrir notre offre à ce réseau de proximité. Les courtiers partenaires ne sont pas encore répertoriés sur notre site, mais si un internaute souhaite être mis en relation avec un courtier local référencé Assurbike, nous lui communiquerons ses coordonnées.
M.-N.C. : Pourquoi le service de gestion des sinistres est-il basée à Boulogne-sur-Mer ?
C. R. : Parce que nous avons apprécié la convivialité des Ch’tis ! Plus sérieusement, nous avons mis en place un partenariat avec une structure en place depuis 11 ans, qui maîtrise parfaitement la technique de gestion des sinistres en droit commun d’une part, qui est dimensionnée pour "absorber" sereinement la gestion de masse d’autre part, et qui enfin est dotée un outil informatique très performant. Concernant la gestion des sinistres, nos conseillers ouvrent les dossiers par téléphone avec mission d’expert immédiate si possible et également la délivrance d’une prise en charge immédiate si les garanties souscrites le permettent. Encore une fois, c’est dans une logique de maîtrise des coûts internes que nous avons choisi cette solution qui nous donne entière satisfaction.
"Croyez-vous qu’une banque low cost
soit de moindre qualité ?"
M.-N.C. : D'autres assureurs fonctionnent en structure légère en utilisant les fondamentaux du "low cost" (EuroAssurance, AMT, Assur27, etc.), sans pour autant en faire un argument marketing. Comment vous situez-vous par rapport à ces concurrents ?
C. R. : En termes de marketing, chacun sa méthode ! Mas quand on a une offre de prix intéressante, pourquoi ne pas la mettre en avant ?
M.-N.C. : Ne pensez-vous pas que le "low cost" traîne encore une réputation de moindre qualité ?
C. R. : Non. Je pense qu’il est temps par contre que les tarifs d’assurance permettent aux motards de vivre leur passion. Et pour faire un parallèle, croyez-vous qu’une banque "low cost" soit de moindre qualité ? Les temps changent, il faut que l’offre assurance change aussi. Le motard est un homme jeune et ouvert, il saura vite trouver son intérêt.
M.-N.C. : Quels sont vos objectifs pour votre première année d'activité ?
C. R. : Développer la marque Assurbike d’abord par le bouche à oreilles. Les motards parlent beaucoup entre eux et je crois que la meilleure pub c’est votre voisin ou votre ami. Nous enregistrons des visites records actuellement sur notre site... C’est un signe que les temps ont déjà changé. Notre offre est attractive, même si on n'assure pas non plus les moutons à 5 pattes, car nous devons aussi pérenniser notre programme.
M.-N.C. : Comment gérez-vous le système du bonus-malus ? Un conducteur "malussé" bénéficie-t-il des mêmes réductions chez Assurbike qu'un "bon" conducteur ?
C. R. : Nous tarifons sur le meilleur des 2 CRM (coefficient réduction majoration, NDLR). Dans le cas d’un conducteur "malussé" en auto par exemple mais avec un bonus en moto, nous tarifons sur la moyenne des 2 CRM.
M.-N.C. : Sur quelle moto roulez-vous actuellement ?
C. R. : Je suis fan de la VFR (toutes versions). J’ai actuellement un VFR 750 de 1996. Mon meilleur souvenir en moto, c’est un tour de France avec un CB 500 chargé à bloc... Le pire, un aller/retour à Chamonix, toujours en CB 500, avec grosse pluie à l’aller et au retour...
Pour en savoir plus : www.assurbike.com et pour les professionnels de l'assurance par téléphone au 0811 900 750 (prix d'un appel local).
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