Souvenez-vous, il y a 20 ans jour pour jour, MNC publiait : "La 3ème édition des JPMS se tenait ce week-end à Lyon. Un lieu central et spacieux pour un rendez-vous devenu incontournable chez les professionnels de la moto". En 2025, le Salon du 2 Roues de Lyon ouvre à nouveau et très tôt la saison commerciale de la moto en France : c'est ce week-end !
Moto-Net.Com réédite cet article de 2005 en lien direct avec cette récente publication :
Il y a vingt ans, donc, sur le Journal moto du Net...
Après Avignon et Montpellier, les troisièmes Journées professionnelles de la moto et du scooter (JPMS) se tenaient les 6 et 7 février à Lyon Eurexpo, un lieu plus central et plus spacieux pour ce rendez vous désormais incontournable des accessoiristes et équipementiers de la moto.
Les visiteurs, principalement des concessionnaires ou des ateliers de réparation, ont ainsi pu découvrir pendant deux jours l’offre des principaux importateurs et fabricants d’accessoires, pièces techniques et habillement.
Techno parade
Côté innovation technologique, signalons les repose-pieds montés sur pivots de PivotPegz : une invention venue d’Australie et destinée au tout-terrain, qui permet aux repose-pieds de pivoter sur leur axe afin que les pieds du pilote restent bien en contact lorsque la moto change d’assiette, notamment lors de franchissements. Adaptables sur la plupart des motos, ils sont vendus 199 euros.
On trouve aussi plusieurs indicateurs du rapport engagé, déterminé à partir du régime moteur et de la vitesse de la moto. Venus d’Angleterre, ils sont proposés par Datatool (Tournay Distribution) et Acumen (ICA Security).
Intéressant également, le modulateur d’intensité du phare de Kisan Technologies qui devrait ravir les partisans de l'allumage automatique des feux le jour : homologué aux Etats-Unis mais pas (encore ?) en France, ce système repose sur un phare clignotant qui permettrait de distinguer les motos des voitures si l'allumage des feux de jour venait à se généraliser.
Casques communicants
Au rayon des nouveaux produits plus classiques, Caberg propose un casque à double visière intégrée (fumée et transparente), un système déjà vu chez Schüberth. Nulle trace en revanche de casques avec oreillette Bluetooth intégrée. D'une manière générale, il est assez difficile de trouver des produits spécifiquement moto pour les systèmes de navigation ou de communication.
L'allemand Baehr exposait toutefois un système d’intercom particulièrement sophistiqué, permettant d’écouter jusqu’à quatre sources différentes (intercom, radio, CD et navigation) tout en définissant des ordres de priorité. Du très haut de gamme à un prix malheureusement assez surréaliste de 450 à 900 euros !
La charge de la bagagerie
En matière de bagagerie, la tendance est clairement aux bagages modulables, avec différents éléments de contenance variable qui s’empilent les uns sur les autres. Ainsi, Bagster propose toujours ses tapis de réservoir en finition vernie de la teinte exacte de la moto.
Carrosserie tendance tuning
Du côté des pièces de carrosserie, l’offre est toujours pléthorique en matière de garde-boue, saute-vent, porte-plaques, etc. Les fabricants surfent sur la mode du tuning - un secteur quasiment absent de ces 3èmes JPMS - et proposent un grand choix de matières, formes et couleurs tout en gardent le souci de proposer des pièces conformes à la législation. A noter l’offre de Powerpaint, une société toulonnaise qui propose des peintures reprenant les teintes exactes des principaux constructeurs de motos.
Echappements sous perfusion
En matière de pièces techniques, le secteur des pots d’échappement fait toujours grise mine : l’année 2003 a vraiment marqué un tournant pour la profession avec la disparition pratiquement totale des pots non homologués (lire notamment Moto-Net du 18 décembre 2003). Les pistards sont désormais les seuls clients de ces produits, généralement haut de gamme, et certaines marques sont nettement mieux préparées que d’autres : législation allemande oblige, l’autrichien Remus disposait déjà d’une gamme complète de pots homologués avec les Revolution. L’espagnol Ixil, davantage axé sur l'entrée de gamme et le remplacement, s'oriente également vers le pot homologué.
A l’inverse, les marques emblématiques comme Devil, Micron ou Yoshimura ont dû adapter leur offre pour survivre et sont désormais importées au compte-goutte. Sur un marché globalement en régression, le pot ne semble plus faire autant rêver qu'avant et les aspects bruit et performance ont laissé la place à l’esthétique et à la sonorité. Sans compter que les constructeurs de moto ont nettement amélioré la qualité des pots d’origine qui font souvent partie intégrante du design (mode des pots sous la selle, Yamaha MT-01...).
Les fabricants de pots cherchent donc aujourd'hui un second souffle dans le marché des quads, particulièrement présents aux JPMS tout comme les buggies. Un constat étrange dans un salon consacré à la moto et au scooter, même s'il faut bien admettre que ce marché en pleine expansion apporte de l’air frais à de nombreux fabricants et revendeurs. Attention toutefois à ne pas tuer la poule aux oeufs d’or, car pour se placer sur ce marché juteux de nombreux revendeurs proposent sous leur marque les mêmes machines d’origine asiatique. Devant cette offre pléthorique, le client risque de se perdre et pourra légitimement s'interroger sur la qualité du service après-vente...
Les outsiders du pneu
Deux outsiders du pneu moto avaient fait le déplacement à Lyon : Continental, importé par MAD, avec une gamme route intéressante et un produit très particulier, le TKC, un pneu à tétines adapté aux dimensions des gros trails comme la BMW R1200GS ou la Honda Varadero. Limité à 160 km/h sur route, le TKC devrait permettre à ces pachydermes d'aller batifoler dans la boue... Sensations garanties !
De son côté, le britannique Avon présentait en première mondiale son pneu supersport, le Viper AV60/AV61, qui sera présenté officiellement à Barcelone le 10 février. Directement issu de la compétition, il est disponible en trois versions allant de la piste pure à un usage plus routier (type Michelin Pilot Power).
Avon joue par ailleurs la carte des marchés de niche avec quelques pneus assez particuliers comme le seul pneu pluie homologué développé spécialement pour le Tourist Trophy, un nouveau pneu à gomme moderne mais dans des dimensions adaptées aux machines des années 80, l'AM26, une gamme de pneus Vintage très complète et des pneus extrêmes pour le tuning custom avec une largeur de... 330 !
Amortisseurs haut de gamme
Du côté des amortisseurs, le marché de seconde monte est plutôt difficile : les volumes stagnent et le prix des matières premières a explosé. Là encore, les fabricants cherchent donc leur salut dans le quad, qui compte trois amortisseurs au lieu d’un seul sur la plupart des motos. Avec sa stratégie du modèle unique à prix raisonnable, facile à régler et favorisant le confort, EMC a vraiment transformé le marché en proposant une alternative aux amortisseurs de très haut de gamme issu de la compétition comme Ohlins ou White Power. Mais EMC élargit aujourd’hui son offre en proposant des modèles plus évolués à deux et même quatre réglages.
A l’inverse, une marque comme Bitubo est descendue en gamme pour proposer un amortisseur sans bonbonne séparée à un prix concurrentiel par rapport à EMC.
Notons encore que la société niçoise Dimensia tente d’importer la marque allemande Wilbers, leader dans son pays d’origine, tandis que la jeune société 4.42 Suspension, basée à Aix-en-Provence, se lance dans l’amortisseur tout-terrain résolument haut de gamme avec un produit oléo-pneumatique (sans ressort métallique), issu directement de la compétition automobile rallye et rallye-raids, vendu près de 1 000 euros.
L'outillage des pros
Plusieurs fabricants d’outillage professionnel comme Zone Interdite et Marolo Test proposaient des outils de diagnostic pour les systèmes d’injection et d’allumage les plus récents à des prix relativement raisonnables : pour 2 000 euros et 300 euros d’abonnement annuel, les professionnels peuvent disposer d’un outil de diagnostic universel remis à jour régulièrement en fonction des nouveaux modèles.
Pour disposer d’un analyseur de gaz et pouvoir régler les systèmes antipollution, il faut compter environ 7 500 euros, ce qui est tout de même nettement moins cher qu’un banc de puissance. Voilà qui devrait rassurer les motards quant à la capacité des ateliers indépendants d’assurer l’entretien des motos modernes !
Les produits de l'année
Les professionnels réunis à Lyon ont également élu les "produits de l'année" dans chacune des catégories nominées :
Avec le succès de cette troisième édition, les JPMS font maintenant partie intégrante du "PMF" (Paysage moto français) et se sont imposées comme un outil de travail indispensable pour tous les professionnels de la moto, français mais également européens. Organisées avec talent par Jean-Pierre Bonato et l'agence Alice Evenements, ces journées professionnelles ont maintenant de beaux jours devant elles, grâce à une localisation aussi centrale et accessible que Lyon. Vivement 2006 !
Intéressant, non ?
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