Souvenez-vous, il y a 10 ans jour pour jour, MNC publiait : "Harley-Davidson présente une toute nouvelle Street 750. Classée à part dans le clan de Milwaukee, cette moto à vocation citadine représente la nouvelle entrée de gamme HD. Moto-Net.Com l'a essayée pour vous." En 2024, le constructeur américain parie sur l'électrique à travers sa marque LiveWire...
Moto-Net.Com réédite cet article de 2014 en lien direct avec cette récente publication :
Il y a dix ans, donc, sur le Journal moto du Net...
What the flûte ? Triumph aurait gonflé de 75 cc la cylindrée de sa petite Street (Triple) 675 ? Grand dieu non ! Cette Street 750 n'est pas anglaise mais américaine : Harley-Davidson a en effet décidé de se lancer à son tour dans la confection d'une moto de moyenne cylindrée taillée pour la rue.
Pour être tout à fait exact, la Street 750 possède en France - et partout dans le monde, sauf aux USA - une double nationalité puisqu'elle a été développée par les américains de Milwaukee, mais est construite par les indiens de Bawal.
Street 750 : disponibilité, coloris et tarif |
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"Les Street 750 et 500 destinées au marché américain sont produites aux USA, à Kansas City", nous confirme Gérard Staedelin, directeur général de Harley-Davidson France, "mais les nôtres (750 uniquement pour rappel, NDLR) sont construites dans notre usine en Inde".
"Pensez que l'Inde et la Chine comptent à eux deux plus de trois milliards d'habitants", poursuit le DG de HD interrogé par MNC, "et que dans le monde 50 à 60 millions de deux-roues motorisés sont vendus chaque année, dont une minorité de motos de plus de 650 cc".
Premier constructeur mondial sur ce secteur des "+ de 650 cc", Harley-Davidson pèse "actuellement un tiers des ventes de motos de grosses cylindrées sur la planète" et entend bien conserver son leadership en proposant aux pays émergents des gros - moyens ! - cubes qui répondent à leurs attentes.
Telle est la mission de la Street qui correspond dans le sous-continent à une moto haut de gamme, mais apparaît dans le vieux continent comme une entrée de gamme : avec elle, Harley-Davidson compte donc faire d'une pierre moto deux coups !
En Europe, Harley-Davidson occupe la troisième place du classement des constructeurs de motos de plus de 650 cc et jouit d'une forte progression (due à la répression routière, à la hausse de l'âge moyen des motards mais aussi à l'image que véhicule Harley) : " nos ventes européennes ont doublé en dix ans", résume Gérard Staedelin.
"En France", précise le big boss français, "nous avions enregistré 2996 immatriculations en 2001 contre 7821 en 2013". Un pic à 8778 unités avait même été atteint en 2011 : il s'agissait alors de la première année pleine de la Forty-Eight...
"Cette machine est notre best-seller avec l'Iron", nous rappelle le grand patron de HD France, "la Forty-Eight était en 2011 la 15ème meilleure vente de gros cubes en France (motos et scooters confondus) avec 1200 unités (1179 très précisément, NDLR), et nous serions satisfaits d'atteindre ce niveau de performance avec la Street, qui complète notre plébiscitée famille des Dark Customs".
"Ce qu'il faut savoir néanmoins avec les prévisions", nous fait également remarquer Gérard Staedelin, "c'est que soit on a faux, soit on a de la chance !" Ceci dit, Harley Davidson France est convaincu que sa nouvelle "petite" moto va lui permettre de capter "de nouveaux clients, dont environ un quart de femmes".
Pour info, "un kit A2 est bien évidemment proposé sur la Street 750", nous informe Harley-Davidson France. "Il consiste en une simple pièce en plastique qui agit comme restricteur à l'admission. L'installer est une opération très simple, donc abordable, qui nécessitera au maximum une heure de main d'oeuvre".
Le juste prix ?
Parmi les nombreux arguments avancés par la marque, il en existe un transversal : l'accessibilité. D'un point de vue pratique, comme nous le verrons pendant l'essai dynamique, mais également financier puisque la Street 750 est la moins chère des Harley-Davidson.
Proposée en France à partir de 7890 € TTC en noir (comptez 200 euros supplémentaires pour le noir mat ou le rouge), cette Harley "des rues" coûte 1100 euros de moins que l'Iron 883 (8990 € TTC, lire notre Duel Iron 833 Vs Bolt R . Soit un écart tarifaire légèrement plus marqué qu'aux USA où la Street 750 s'affiche à 7499 $ (HT) contre 8399 $ pour le petit Sportster.
On note en revanche que la différence est bien plus grande en Inde où les motards peuvent acquérir la Street 750 pour 430 000 roupies (environ 5550 €) alors qu'il leur faudra débourser 699 000 roupies (9010 €) pour monter sur l'Iron 883 !
Les 12% de taxes à l'importation soumis aux motos étrangères et le coût du transport par bateau des Iron peuvent-ils justifier à eux-seuls de telles variations dans les écarts de prix ? Sans doute pas. Mais les facteurs à prendre en compte sont bien plus nombreux et les enjeux importants...
"Il n’y a pas de casse-tête", nous répond simplement le DG de Harley France : "le prix de vente de la Street en France et en Europe est cohérent tant en positionnement sur le marché que sur l'échelle de prix dans la gamme de nos motos".
"A 7890 euros, la Street 750 est la Harley-Davidson la plus accessible en France", souligne notre interlocuteur : "facile d’utilisation, elle peut être accessoirisée avec une foultitude d’accessoires HD, pour le plus grand bonheur de tous". Quant aux régions, elles "définissent le prix de vente en fonction des impératifs locaux".
À moins de s'installer en Inde donc - où, selon une récente étude du cabinet de conseil et d'audit PwC, le salaire moyen est 28 fois moins élevé qu'en France -, le motard français n'a d'autre choix que de s'acquitter des 7890 €. D'une traite ou en plusieurs versements, c'est au choix.
"Notre branche Harley-Davidson Financial Services propose à nos clients de rouler sur Street 750 pour 99 € par mois en LOA, après un premier loyer à 1890 €", signalent les responsables de Harley-Davidson France. Mais indépendamment du mode de financement, que vaut "vraiment" cette Harley "Made in India" ? Moto-Net.Com fait le test en pages suivantes !
Pour découvrir la suite de cet essai :
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