Lancé l'an dernier sur le concurrentiel et exigeant segment du Sport GT, le Roadtec 02 a droit à une mise à jour pour 2025 ! La paire de pneus en 120/180 dispose d'un nouveau marquage M pour signifier sa plus grande polyvalence (homologuée pour les motos lourdes) et la réduction de son impact écologique. Essai !
La cible est énorme, et pour autant, pas évidente à atteindre… Car les pneus Sport GT se destinent à de très, très nombreuses motos. Imaginez par exemple que le dernier né de Metzeler, le Roadtec 02, peut se monter sur plus de 700 motos différentes, grâce à ses multiples dimensions (voir en fin d'article).
Arrivé sur ce juteux mais difficile segment du penu moto en 2024 (huit ans après le Roadtec 01 et trois ans après sa réinterprétation SE), le "zéro-deux" bénéficie déjà d'une mise à jour sur les dimensions les plus communes actuellement : 120/70 ZR 17 (à l'avant, oui) et 180/55 ZR 17 (à l'arrière, bien !).
Pour distinguer cette nouvelle paire en 120/180 de celle de 2024, Metzeler y appose le suffixe "M". Comme Meilleur ? Concrètement, le pneu avant dispose d'un nouveau design qui comprend 10 cycles de rainures, contre 13 auparavant. Le pneu arrière quant à lui, reçoit une "nouvelle structure avec une disposition différente de la carcasse et un renforcement des flancs".
Ces évolutions 2025 permettent à cette nouvelle version de décrocher l'homologation pour des motos lourdes, "y compris le K1600", souligne le compatriote de BMW… pour le pneu avant, car la grosse teutonne est montée en 190/55 à l'arrière, et doit chausser une version spécifique du Roadtec 02 "O" (la lettre, pas le chiffre).
Parallèlement, le Roadtec 02 "M" est, d'après Metzeler, le premier pneu moto à recevoir une certification ISO14021 qui atteste de son "éco-responsabilité" : il serait "composé de plus de 43% de matériaux recyclés (caoutchouc synthétique, silice et noir de carbone) et biosourcés (caoutchouc naturel, renforts textiles, produits chimiques bio et résines biologiques)".
Cerise dans le Strudel, ce nouveau pneu est confectionné "dans des usines certifiées ISCC Plus (certification développement durable de la chaîne d’approvisionnement)", ce qui participe aussi à alléger son empreinte sur l'environnement. Et sur la route ? L'empreinte évolue aussi : les bandes de roulement avant/arrière deviennent identiques, afin d'uniformiser leur comportement...
Les 120/180 "M" conservent par ailleurs la bande de roulement adaptative dite Dynatread (prononcez bien "daïnatrèd") dont la largeur des rainures varie en fonction des contraintes mécaniques. Pour mémoire, les parois des longues rigoles sont conçues pour se joindre lorsque le pneu est mis en contrainte, à rythme élevé donc.
Le pneu "Sport GT" augmente ainsi sa surface de gomme pleine : il prend alors l'aspect d'un pneu "Supersport", à l'image du Sportec M9RR dont le dessin avait justement inspiré celui du Roadtec 02. Selon Metzeler - et MNC qui l'avait testé en avril 2024 -, cette bande de roulement plus stable et compacte améliore l'adhérence et la tenue de cap.
En conduite plus posée voire crispée - par une pluie glaciale par exemple -, "les longues rainures assurent une évacuation de l’eau et une mobilité de bande de roulement optimales, contribuant à une chauffe rapide, un meilleur confort et grip", prétendent les allemands avant de résumer : "le comportement optimal d’un pneu Sport-Touring".
Autre atout du Roadtec 02 par rapport au 01 SE : son ratio plein/vide plus faible (12,7% en moyenne vs 16,3% selon le manufacturier) réduirait les émissions sonores. Cet effet serait particulièrement sensible au alentours de 60 km/h, là où l'ancienne génération accusait un pic de bruit, pic à proscrire car il éveillerait l'attention du pilote.
Enfin, le Roadtec 2 garde sa ceinture acier à 0°, ainsi que ses composés 100 % silice qui améliorent notamment le grip sur le mouillé. La nature bigomme de l'arrière (sur les enveloppes de 150 mm de large et plus, mono gomme en dessous) doit permettre d'allier belles performances dans le sinueux grâce aux flancs plus tendres et vierges de toute strie pour mieux "gripper", et haute résistance sur voies rapides avec une partie centrale renforcée… et vierge de toute strie pour mieux résister !
Moto-Net.Com débute très, très fort son test des nouveaux Metzeler en enfourchant une FTR1200. Avec son "big" V-Twin de 1203cc, 123 ch et 120 Nm, cet intriguant roadster à l'américaine a de quoi solliciter le pneu arrière. Quant à ses 235 kg tous pleins faits, ils se chargent (hum) de valider le pneu avant !
Premier constat, la motricité est impériale : même sur les premiers rapports, aucune glisse n'est à déplorer et le témoin de traction-control reste sagement éteint. La FTR nous catapulte férocement dans chaque sortie de virage et la transition de la gomme tendre sur les épaules vers la gomme dure au centre est tout bonnement imperceptible.
MNC souligne que la tâche du "peuneu" est grandement facilité par les conditions de notre roulage effectué entre Marseille et Nice : bitume sec et propre, températures idylliques (21° dans l'air le matin, 29° l'après-midi). Notre moto dispose en sus de suspensions Öhlins et de gommes quasi-neuves !
Dans le sinueux, l'Indian trace avec une surprenante facilité, y compris dans les successions de virages très refermées. Les mises sur l'angle sont évidentes car progressives, ce qui simplifie encore le maniement de cette moto extrêmement basse mais longue.
Dans les - innombrables - courbes de l'arrière-pays varois MNC taille naturellement ses trajectoires et peut les modifier "à la botte levée" en cas de besoin : un camping-car qui mord sur notre voie au beau milieu d'une épingle, un serpent (!), une traînée de graviers ou une autre de carburant, etc. Les pièges sont fréquents, mais rapidement esquivés.
L'improvisation est moins évidente aux commandes de notre seconde moto, une R1250RS dont la direction plus physique nous demande un temps d'adaptation. Rien d'étonnant : cette BMW n'est pas réputée pour être une ballerine et les Metzeler ne sont pas des pointes de danse.
Il ne faut toutefois pas plus de quelques hectomètres à MNC pour prendre ses marques sur sa nouvelle monture, notamment grâce à la rondeur du Roadtec 02 qui accélère la prise en gants de la machine en traduisant fidèlement et proportionnellement les actions du pilote en prises d'angles plus ou moins prononcées..
Très vite d'ailleurs, le tempo à bord de la BMW redevient rapide. Certes, notre ouvreur du jour, Serge Nuques, est loin d'être à bloc sur sa MT-09 chaussée de Pirelli Diablo Rosso 4, mais "Le chevalier du Groland" a une réputation à entretenir et MNC doit se cracher dans les gants pour rester dans le sillage.
En plein dans la cible du Roadtec 02 (une cible de motos Sport-GT de plus en plus petite toutefois, à l'inverse des trails sportifs en plein essor que vise Metzeler, ainsi que les nombreux roadsters et les nouvelles et raisonnables sportives de route), la "Béhème" se délecte particulièrement des courbes moyennes et longues.
Posée sur l'angle, la R1250RS et ses 243 kg font bosser les flancs des Roadtec 02 M. Mais ces derniers tiennent bon… très bon même. MNC n'a perdu le grip qu'à une seule occasion, furtivement, en mordant une bande blanche en milieu de voie. De retour sur la route, la vraie, les Metzeler ont immédiatement raccrochés, les suspensions absorbant sereinement la petite secousse. Ouf.
Tout juste rodés, les Metzeler de "notre" BMW permettent aussi de mettre du frein en courbe, sans que cela perturbe l'équilibre de la machine. On prend ainsi autant de plaisir à accélérer tôt qu'à freiner tard, et on reprend le levier droit sans arrière-pensée en plein virage si besoin.
En ligne droite, les freinages peuvent être drôlement appuyés, sans que la stabilité de la - grosse - moto ne soit mise à mal, conséquence sans doute de l'absence de marquage sur le milieu de la bande de roulement. À l'avant comme à l'arrière en effet, le sommet et les bords du Roadtec 02 s'apparentent à un "slick". Un excellent point sur le sec, également vérifié par MNC sur une Ninja 1000 SX.
Moto-Net.Com n'a (hélas ?) pas roulé sur le mouillé. La marque à l'éléphant nous prie de croire que le grip "chimique" apporté par les tous derniers mélanges de gomme suffisent à assurer le grip nécessaire pour les freinages d'urgence, malgré l'absence totale d'entailles au milieu du pneu avant. Or cette élimination apporterait un second avantage.
Les ingénieurs allemands se félicitent d'avoir lissé la courbe de niveau sonore de son Roadtec. Bon. MNC avoue ne pas avoir capté la moindre fluctuation en se calant à 50, 60, 70 km/h sur ses deux machines : dans tous les cas, le vent et les moteurs - tous deux équipés de pots Akrapovic pétaradant joyeusement ! - couvrent le bruit des pneus.
En travaillant sur ce point acoustique, Metzeler entend (hoho) prendre de l'avance sur ses concurrents qui s'en préoccupent moins : dans quelques années, lorsque les motos seront encore plus discrètes qu'aujourd'hui, certains motards chercheront peut-être des pneus spécifiquement silencieux. Qui sait ?
Tous les motards - un peu expérimentés - le savent : il est extrêmement difficile pour les manufacturiers d'estimer l'espérance de vie de leurs produits. Les facteurs en jeu sont en effet très variés : modèle de moto, type de pilotage, conditions de roulage (solo, duo, avec bagages), nature des routes parcourues...
L'an dernier toutefois, Metzeler indiquait à MNC un kilométrage moyen de "12 000 km à l'arrière et 16 000 km à l'avant" pour son nouveau Roadtec 02, soit la même longévité moyenne que son prédécesseur. Attention, ces valeurs peuvent aisément être réduites de moitié par les motards "sportifs", ou prolongées d'autant par les gros rouleurs "GT".
Enfin, le nouveau Roadtec 02 se trouve actuellement en magasin au prix moyen de 320 euros en 120/70/17 et 180/55/17. Une valeur qui dépend toutefois selon la politique commerciale des revendeurs de la marque. Le Roadtec 01 SE reste naturellement au catalogue en "seconde ligne", pour les motards qui surveillent leur budget.
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