Avec le Pilot Road Road 3, son nouveau pneu moto Sport Touring, Michelin a voulu améliorer le grip sur le mouillé tout comme la longévité. Du coup, les journalistes conviés à sa présentation presse pestaient presque contre le soleil... Essai.
De temps à autre, comme à Séville pour les dernières Honda CBR par exemple, il arrive que les présentations presse soigneusement préparées par les constructeurs tombent à l'eau. Cette fois, Michelin innove en faisant tomber son lancement... au soleil !
Ce n'est donc pas sous les traditionnelles giboulées de mars mais sous un ciel bleu "carte postale", avec une température avoisinant les 20°C à l'ombre et des radiations de Fukushima "indétectables" au dessus de la France que nous effectuons cette prise de contact. Des conditions idylliques pour rouler... mais pas pour vérifier le grip d'un pneu sur le mouillé !
La Street Triple R que Moto-Net.Com chevauche en ce début de balade est un peu surprenante : dotée d'une selle confort sans doute un peu plus basse que celle d'origine et vraisemblablement réglée plus souple que les modèles sortant d'usine, la petite anglaise ne semble pas aussi vive que d'habitude.
Un rapide coup d'oeil par-dessus le garde boue avant confirme que le Pilot Road 3 semble assez rond, ce qui pourrait expliquer en partie le côté plus doux - ou lent - du train avant de la 675.
"Du point de vue de la carcasse et du profil, le Pilot Road 3 est extrêmement proche du Pilot Road 2", avertissait l'équipe Michelin avant l'essai : "le PR2 est une référence pour de nombreux motards, c'est pourquoi nous n'avons pas modifié ces caractéristiques".
C'est pour cette même raison que le manufacturier continuera de fabriquer le Pilot Road 2 - comme le premier du nom d'ailleurs. Quelle sera la différence de prix entre le 2 et le 3 ? "Elle devrait avoisiner les 3 ou 4%", ne peuvent que prévoir les responsables de la marque, car "comme vous le savez, la tarification ne dépend pas de Michelin mais des distributeurs".
Les premiers kilomètres, notamment en ville, mettent donc en valeur le caractère prévenant du pneu avant car extrêmement progressif lors de la mise sur l'angle ou des changements de direction. L'arrière suit sans sourciller malgré les pavés, les dos d'ânes ou les chicanes.
La première ligne droite permet ensuite de valider le grip - sur le sec, c'est un peu trop facile ! - de la gomme française. Les fines entailles, à l'avant comme à l'arrière, ne modifient en rien l'excellente tenue de cap de la Street et les premiers freinages sont tout aussi convaincants. Tendre et malléable au toucher, le pneu avant - et ses fines lamelles incisées sous un angle de 15° très précisément - font bloc !
Passé sur une Z750R, et alors que les virages se multiplient, MNC pousse le vice à freiner sur l'angle : là encore, les Michelin réagissent bien et n'accentuent pas la tendance qu'a la Kawa à se raidir dans ce genre de situation.
Bien que de plus en plus musclées, les relances en sorties de courbes ne parviennent pas à prendre en défaut le PR3, même lorsque la route n'est pas impeccable ou que le 4-cylindres 750 cc Kawasaki est remplacé par le V4 Vtec plus "caractériel" de la Honda VFR 800 (mais pas beaucoup plus coupleux : 78 Nm contre 80).
Les 116 Nm de couple de la FJR 1300 sont tout aussi bien gérés, de même que le poids tous pleins faits - toutes les motos avaient le plein en partant - de 291 kg. Dans les courbes, la grosse Yamaha se cale sagement et permet de suivre le rythme des motos plus légères.
Seul un gros freinage entre quelques branches sur une route plus bosselée que les autres a fait perdre à la Yam' de sa précision... et au pilote un peu de sa confiance. Difficile d'établir la part réelle de responsabilité des Michelin dans ce cas précis, d'autant que sur le reste du parcours, la FJR s'est montrée stable et rassurante.
Sur le Z1000SX, la moto la plus sportive mise à notre disposition lors de cette présentation, MotoNet.Com a bien fini par faire patiner le pneu arrière à l'accélération, mais dans de si bonnes conditions, il faut vraiment le chercher ! On note au passage que la direction tombante à basse vitesse de la Kawa semble en partie gommée par le nouveau Michelin.
Pour conclure, et comme souvent lors d'un premier essai pneus, il est extrêmement délicat de statuer sur les performances de cette nouvelle gomme. Les 100 km effectués sur des motos très différentes ne nous ont rien appris du comportement des Pilot Road 3 sur le mouillé, ni de leur endurance.
Très proches des Pilot Road 2 dans leur comportement sur le sec, nous avons hâte de vérifier les dires de Michelin lors de prochains roulages. "Nos Pilot Road 3 se trouveront en première monte sur certaines motos, les accords sont en cours", précisent les responsables français. A suivre : restez connectés !
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