En 2019, Dunlop lance le SportSmart Mk3, remplaçant du SportSmart 2 Max. Ce nouveau pneu moto se destine aux propriétaires de sportives et roadsters très performants, qui souhaitent rouler à bloc sur route sèche, ne pas trop ralentir sur le mouillé et même tester le circuit. Essai.
Dunlop propose un nouveau pneu moto hypersport en 2019 : avec son SportSmart Mk3, le manufacturier entend naturellement changer la donne dans la catégorie, tout en perfectionnant le comportement de votre sportive préférée ou de votre roadster survitaminé !
Plus fort encore : Dunlop prétend qu'avec ce nouveau pneumatique, "votre façon de piloter en sera changée". Comment ? En maîtrisant "toutes les conditions de la route, des chaudes journées d’été aux matinées printanières". Vous savez, ces matinées souvent fraîches et parfois humides...
Rarement attaqués sur le plan des performances pures, les pneus très sportifs prêtent généralement le flanc à deux critiques : leur comportement passable sous la pluie et leur endurance trop limitée. Outre des performances - encore ! - accrues, Dunlop annonce avoir justement travaillé sur ces deux points faibles.
Si le SportSmart 2 Max était une évolution du SportSmart 2 (dites "carré", ça fait connaisseur), le SportSmart Mk3 (dites "Mark 3", ça fait cultivé !) se présente comme un tout nouveau produit, une nouvelle référence dans la gamme Dunlop... et bientôt chez les motards ?
Dunlop assure en effet que ses ingénieurs sont partis d'une feuille blanche, comme ils l'avaient fait précédemment pour leur RoadSmart 3 "routier" (au programme purement Touring), puis leur SportSmart TT "hyper-hypersport" (aussi bon sur route que sur piste).
Le cahier des charges du Mk3 est particulièrement étendu : le nouveau Dunlop doit satisfaire les motards qui souhaitent rouler à bloc sur route (des routes avec beaucoup de virages pour se faire plaisir sans dépasser les 80 km/h réglementaires et ne pas croiser de radars) voire s'initier au circuit, ne pas trop mollir sur le mouillé et ne pas changer de pneus trop souvent. Vaste programme, non ?
En observant ce nouveau SportSmart, MNC s'aperçoit que le dessin de la bande de roulement n'a plus rien à voir avec celui des "2" et "2 Max"... En revanche, il s'inspire des RoadSmart 3 et SportSmart TT "afin de permettre une montée en température rapide, une évacuation efficace de l’eau et une usure régulière même en utilisation très sportive", justifie Dunlop.
La marque d'origine anglaise - propriété de l'américain GoodYear qui produit en France, à Montluçon ! - a également complètement revu le profil de son pneu hypersport selon une nouvelle méthode baptisée "Dynamic Front Formula".
D'après ses concepteurs, cette nouvelle approche "DFF" permettrait d'obtenir "un excellent équilibre entre effort au guidon et sensation de grip, une formidable remontée d'information, une grande confiance lors des phases de freinage".
Dunlop illustre ces propos à grand renfort de graphiques : sur celui du Mk3, une zone rouge trahit une agilité légèrement moindre à basse vitesse. En revanche, l'absence de zone bleue (visible ci-dessous sur le graphe du SportSmart 2 Max, à gauche) tend à prouver que la direction reste toujours neutre, même à grande vitesse et sur l'angle.
"C'est une affaire de compromis, comme toujours, nous rappelle Francis Audefroy, directeur de Dunlop Moto en France : "sur chaque pneu nous devons placer les curseurs à la bonne place afin de répondre aux demandes des utilisateurs. Sur le Mk3 en l'occurrence, nous avons volontairement accepté de perdre un brin d'agilité pour gagner en stabilité".
En termes de sculptures, le Mk3 est à 92% "slick" devant, 93% derrière. À titre de comparaison, le frangin TT est "slick" à 93 et 95%, contre 83 et 90 % pour le RoadSmart III. "Attention toutefois car pour les comparer véritablement, il faudrait tenir compte du volume des rainures, de leurs formes, etc.", nous fait remarquer l'équipe technique.
Nos hôtes nous détaillent également quels changements invisibles ont été opérés entre le "2 Max" - qui reste commercialisé en seconde ligne - et son remplaçant "Mark 3". Ce dernier emploie de nouveau la structure JLB (ceinture sans joint), mais dans une nouvelle version...
"Sur le pneu arrière, nous sommes passés à un seul gros brin d'acier contre trois plus petits auparavant", nous précisent les responsables Dunlop. À l'avant, le renfort de la carcasse est toujours assuré par une spirale en aramide. Ces ceintures servent à limiter l'expansion du pneu soumis à la force centrifuge, qui devient phénoménale lorsque la moto roule vite.
"Pour éviter la déformation du pneu et de son empreinte au sol, nous insérons aussi un pli en rayonne à l'arrière et deux plis à l'avant", dévoilent nos interlocuteurs avant de rappeler que "la rayonne est une sorte de cellulose qui rend le pneu efficace plus tôt, à des températures plus basses qu'avec les anciennes fibres".
Un nouveau mélange de composants est également sélectionné sur ce Mk3 dans le but "d'augmenter la marge de sécurité sur les surfaces mouillées et améliorer les performances globales sur une large plage de fonctionnement", annonce Dunlop.
La silice "haute densité" doit favoriser la flexibilité du composant de gommes à basse température - donc le grip en conditions froides et/ou humides - et augmenter le kilométrage. De même, le noir de carbone "ultra fin" est chargé d'améliorer la résistance du mélange à l'abrasion.
Inauguré en 2007, la technologie "Multi-Tread" est présente sur le pneu arrière du Mk3 : il dispose de deux types de gommes, une dite dure "de traction" placée au centre pour assurer stabilité et longévité, et une autre tendre d'épaulement pour offrir le maximum d'adhérence sur l'angle.
Petite astuce au passage, les deux gommes ne sont pas simplement posées l'une à côté de l'autre : une fine couche de gomme de traction est placée sous la gomme d'épaulement... Tellement fine que même en atteignant les témoins d'usure sur les flancs, on reste sur la "bonne" gomme. Ouf !
Ce chevauchement possède deux avantages : il favorise d'une part les échanges thermiques, si bien que les flancs sont mieux "préchauffés" en ligne droite. D'autre part, la gomme de traction assoit la gomme d'épaulement : "la stabilité est ainsi renforcée sur l'angle", assurent les ingénieurs.
Pour nous faire découvrir ce nouveau pneu moto hypersport, Dunlop a prévu un roulage d'un peu plus de 200 km sur route, trois courtes sessions sur circuit et un atelier sur le mouillé... À vos marques, prêts, cliquez sur la page suivante !
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