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Mandello del Lario (Italie), le 18 mars 2016

Essai Moto Guzzi V9 Roamer : initiation au plaisir

Essai Moto Guzzi V9 Roamer : initiation au plaisir

Avec la nouvelle V9 qui apporte un sang neuf dans la famille V-twin sans en bousculer les fondamentaux, Moto Guzzi mise sur le plaisir et la facilité. Sur une plateforme commune et un moteur inédit, deux versions sont déclinées : Roamer et Bobber. Essai !

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Dynamique : V9 Roamer, Easy Cruiser

Quelques poissons nonchalants balancent, au rythme du clapot, en surface du lac de Côme (Italie)... La "Dolce Vita" vaut aussi pour les brochets et les sardines d'eau douce ! A peine mieux éveillés, nous sortons d'une interminable conférence de presse en n'ignorant plus rien des prestations de la nouvelle Moto Guzzi V9.

Moto Guzzi V9 Bobber : L'âme sombre

Avec cette V9 Bobber, Moto Guzzi joue la carte d'une sportivité inédite qui met l'accent sur l'agressivité. Outre des pneus "oversize", le Bobber possède un look "total black" apte à convaincre les amateurs qui n'auraient pas encore succombé à la California 1400.

La tendance bobber, née aux Etats-Unis, se caractérise par l'élimination des détails devenus inutiles pour les courses sur terre battue. Les jantes noires de 16 pouces revêtent ici des pneus plus larges (130/90 à l'avant et 150/80 à l'arrière).

Conformément à ces codes stylistiques, la V9 Bobber abandonne tout chromage et peinture brillante. Uniques concessions, quelques rappels graphiques jaunes ou rouges ornent le réservoir. Le garde-boue arrière a été raccourci et réduit, tandis que le groupe optique minimaliste renforce un effet compact.

La V9 Bobber diffère de la Roamer par un guidon bas de type "drag bar" et par sa longue selle placée à seulement 780 mm du sol. A la conduite, la position n'est pas désagréable : les bras, plus écartés, tombent à l'aplomb et permettent de bien sentir la machine dont la direction ne se montre pas trop lourde à basse vitesse, la grosseur du pneu avant étant compensée par la petite taille de la roue.

Enfin, à l'instar des mauvais garçons, les filles apprécieront cette moto dont la selle, moins épaisse, leur permettra de poser les pieds parfaitement au sol. Et pour 400 euros de plus, quelle gueule...

Moto Guzzi V9 Bobber : disponibilité, prix, coloris et tarifs

  • Disponibilité : mi-avril 2016 dans le réseau Moto Guzzi
  • Coloris : noir, gris
  • Versions : A et A2
  • Prix : 10 390 €
  • Fiche technique : voir page 4

Sur le parking de l'usine, à 100 mètres du rivage, une dizaine de Roamer et autant de Bobber patientent au ralenti. Un coup de gaz et les voilà qui balancent, elles aussi, au rythme du couple de renversement. Je choisis la Roamer, juste reflet actuel de la tradition guzziste. Le Bobber ne diffère que par des points de détails (voir encadré ci-contre).

Question de style

La belle Roamer brille de mille chromes et "sa finition a été soignée", souligne Moto Guzzi. Les soudures du cadre sont propres, l'aluminium et le métal foisonnent : phare, réservoir, caches latéraux, garde-boues, platines de repose-pieds... Seul le feu arrière laisse une place au plastique.

A 785 mm, la hauteur de selle est bien supérieure à celle d'un Sportster 883, par exemple, mais un pilote de plus d'1,72 m n'en éprouvera pas de gêne. Nous quittons le berceau de Mandello pour Lecco par une voie "rapide" limitée à 90 km/h.

Le custom italien ronronne sur la sixième à 3 000 tr/min. C'est son régime fort. D'une rotation de la poignée, il s'envole vers les 6 000 tours selon l'iPhone fixé au guidon avec l'application multimédia en option (voir page 2) avant de baisser les bras. Certes, la poussée n'est pas sidérante, mais la puissance et le couple marquent par leur disponibilité. Le V2 accepte même d'évoluer à 70 km/h sur l'overdrive sans brouter. Impensable avec une cylindrée supérieure !

Trop civilisé pour être honnête, cette V9 ? Non, juste ce qu'il faut puisque le passage aux normes Euro4 ne l'a pas totalement muselée. Si la sonorité des échappements reste discrète, le bruit de respiration émanant de la boîte à air permet de conserver le sourire. On est bien sur une Guzzi ! Et si le cardan ne donne pas d'à-coup, si la boîte claque désormais à peine et que les "good vibrations" se manifestent peu, c'est que le constructeur a fait de gros efforts pour la moderniser.

Signe que le caractère brut a cédé le pas à l'élargissement du panel client, la position est également teintée de concessions. Les repose-pieds sont peu avancés, le guidon pas trop haut, la selle pas trop ferme. La Roamer n'est pas qu'une moto de salon ! Même la roue avant de 19 pouces, qui pourrait engager à basse vitesse, ne pose pratiquement pas de problème. Visiblement, les choix d'angle de colonne et de chasse ont fait l'objet de nombreux essais.

Easy Cruiser

Le parcours de notre essai nous mène maintenant sur l'autre rive du lac : humeur badine pour route étroite ! La force centrifuge augmentant avec la vitesse, la grande roue avant oblige à déployer un peu plus de force que d'accoutumée en entrée de courbe.

A la prise du levier d'embrayage - au demeurant assez souple -, le doigt à tendance à accrocher le curseur qui fait passer Roamer en feu de route. Agaçant, mais le plus ennuyeux sont les genoux qui cognent sans cessent contre les culasses protubérantes du V2 longitudinal, obligeant à se reculer sur la selle. Les Italiennes ne sont pas parfaites, mais c'est paraît-il ce qui fait leur charme.

Un coup d'oeil dans les rétros bien placés, une pression du pouce pour actionner le clignotant sur le superbe commodo et nous montons maintenant à l'assaut du "Passo del Ghisallo", un petit col à 750 mètres qui surplombe le lac de Côme avant de replonger sur Bellagio. Le moteur tracte bien et la partie cycle est vivante ! La V9 Roamer n'a rien d'un Caterpilar ni d'une enclume et pour un peu, on la titillerait bien...

Au guidon d'un custom, on agit toujours avec prudence lorsque le sol n'est pas parfaitement net, de crainte que la roue arrière ne chasse. Ici, le Moto Guzzi Traction Control (MGTC) veille : réglé sur le mode le moins invasif, il suffit généralement à annihiler la glisse en sortie de virage.

De toute manière, la vitesse n'y est jamais très élevée car la garde au sol, si elle s'accorde d'une conduite "custom rapide", atteint sa limite dès qu'on arsouille un peu. Dommage, car le châssis est de bon niveau. La fourche (non réglable) se tient bien et les deux combinés sont confortables et suffisamment rigoureux, même s'ils pompent un peu.

Enfin le freinage, confié à deux simples disques épaulés par un ABS, n'a rien d'exceptionnel mais suffit à ralentir en souplesse et efficacement l'équipage. En revanche, aucun des leviers au guidon n'est réglable.

Verdict : l'autre choix

Au terme d'un tiers de tour du lac de Côme, nous regagnons Mandello del Lario. Ce trop court essai fait office de prise en main, juste le temps de valider qu'en s'adressant au grand public, la Moto Guzzi V9 n'a pas renié pas l'identité génétique de la marque.

Son coup de crayon, bien que modernisé, ne la dénature pas et pour être assez présente, l'incursion de l'électronique reste discrète à l'utilisation. De bons points pour les jeunes pousses, qu'elles soient tendance hipster ou simplement en quête d'une authenticité rare sur les productions actuelles !

A 9 900 €, la Moto Guzzi V9 Roamer offre, pour un prix identique à celui d'une Harley-Davidson Sportster 883 Iron, des prestations dynamiques supérieures à la "petite" V7 II et une vraie personnalité. Elle trouvera aussi sur sa route la nouvelle Street Twin, mieux positionnée en termes de prix (8900 €), mais construite en Thaïlande quand la V9 est assemblée "à la maison", sur les bords du lac de Côme…

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle d'origine
  • Parcours : 90 km
  • Routes : petites routes, routes et ville
  • Pneus : Pirelli Demon
  • Météo : fraîche
  • Conso moyenne : 5 l/100 km
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS MOTO GUZZI ROAMER

 
  • Simplicité, accessibilité
  • Esprit Guzzi préservé
  • Présence moteur
  • Possibilités de personnalisation
 
 
 

POINTS FAIBLES MOTO GUZZI ROAMER

 
  • Aspects pratiques limités
  • Cylindres gênants 
  • Pas de compte-tours
  • Place passager