Parmi les gros roadsters, rares sont les quatre-cylindres à oser venir se frotter à la redoutable Triumph Speed Triple, surtout le modèle 2011 affûté comme jamais ! Mais l'explosive Kawasaki Z1000 a elle aussi de sérieux atouts à faire valoir... Duel !
A peine plus puissante (135 ch contre 130 auparavant) et un chouia plus légère (214 kg tous pleins faits contre 217), la Triumph Speed Triple millésime 2011 place pourtant la barre beaucoup plus haut sur le plan dynamique (lire MNC du 15 octobre 2010 : essai de la Triumph Speed Triple).
Autant dire un véritable exploit, tant le modèle précédent assurait déjà un max (lire notamment notre Duel MNC du 7 mai 2009 : Triumph Speed Triple Vs Ducati Monster 1100). La recette du succès ? Triumph a repensé totalement la partie cycle, et notamment la répartition des masses.
Désormais plus "chargée" sur l'avant (sur lequel repose 50,9% du poids total de la moto contre 48,6% en 2010) et dotée d'un châssis sérieusement optimisé, l'Anglaise tient le pavé comme jamais et son trois-cylindres souffle toujours aussi fort ! Résultat des courses : les volontaires ne se bousculent pas vraiment au portillon pour l'affronter, surtout au sein de la production japonaise...
Sauf du côté d'Akashi, où la Kawasaki Z1000 ne nourrit aucun complexe face à la bombe d'Hinckley ! Faut dire qu'avec son châssis dérivé de la ZX-10R et son quatre-cylindres de 1043 cc bourré de watts (138 ch et 110 Nm de couple en Full), la Kawasaki s'avère être le plus joueur des roadsters nippons, le seul à espérer pouvoir concurrencer la Speed au chapitre des sensations (lire notre Essai comparatif MNC du 12 mai 2010 : Kawasaki Z1000 Vs Honda CB1000R Vs Yamaha FZ1).
Totalement remaniée en 2010 (lire MNC du 18 novembre 2009 : essai de la Kawasaki Z1000), la "Zed Mille" se distingue de surcroît de ses compatriotes par son parti pris esthétique osé. Certes, le look "Manga" est une signature visuelle plutôt courante au Pays du Soleil levant, mais la Kawasaki pousse le concept à son paroxysme !
En témoigne sa spectaculaire partie avant, dont l'aspect particulièrement massif et ramassé est renforcé par la largeur et l'inclinaison prononcées de la partie haute du réservoir (de seulement 15 litres). Comme taillées à la serpe, les écopes latérales intègrent des clignotants acérés et de généreuses entrées d'air, alors que les inédits caches en plastique installés sur la fourche totalement réglable de 41 mm apportent une touche d'originalité.
L'arrière n'est pas en reste, avec ses courts échappements racés et son très réussi feu à leds encastré dans la coque aux angles saillants. Une poupe qui dissimile d'ailleurs de pratiques encoches servant de poignées de maintien : une attention bienvenue, même si l'inconfort de l'étroit strapontin n'incite pas vraiment au duo. Ceci dit, non seulement la Speed se passe carrément de poignées, mais en outre ses silencieux hauts "cuisent" le fondement du passager en ville !
Construite avec soin et bourrée de belles pièces - comme l'extérieur des pistons de frein ou les saillies de repose-pieds polis, les excentriques de tension de roue ou les trois disques à pétales -, la Z1000 en colle franchement plein les yeux. Au risque, assumé, de tendre vers une forme d'exubérance limite "tuning"...
Garée face à la Speed Triple devant la terrasse d'un café, la Z1000 verte et noire s'attire de nombreux regards... mais essentiellement ceux de badauds ou de motards d'âge moyen peu élevé et de quelques jeunes (et jolies !) citadines attirées par les lignes musclées de la Kawa !
Moins ostentatoire, la Triumph et sa splendide robe rouge brassent un public autrement plus large. La plupart des curieux apprécient tant la pureté des lignes du réservoir de 17,5 litres et de la jolie coque arrière que l'élégance "So British" dégagée par l'esthétique monobras oscillant (à l'intérieur duquel passe dorénavant la chaîne) et les magnifiques silencieux en inox poli.
Les autres s'extasient devant sa finition léchée, son généreux châssis en aluminium et tous ses salivants périphériques "racing" : la fourche et l'amortisseur Showa (réglables en compression, détente et précontrainte), les étriers de freins avant et le maître cylindre Brembo à fixation radiale et les durits tressées. Du top matos, digne d'une très bonne Hypersport.
En revanche, les avis sont plus mitigés concernant l'abandon des emblématiques phares ronds et de leurs cuvelages chromés aux profits d'optiques pentagonales fixées sur des éléments en plastique mat. Si beaucoup de motards apprécient cette évolution stylistique jugée inévitable pour rester à la page, quelques-uns s'insurgent contre la perte d'une caractéristique identitaire distinctive...
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS KAWASAKI Z1000 |
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POINTS FORTS TRIUMPH SPEED TRIPLE |
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POINTS FAIBLES KAWASAKI Z1000 |
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POINTS FAIBLES TRIUMPH SPEED TRIPLE |
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