Profitant d'une grosse erreur de navigation du leader Marc Coma, le Français Cyril Despres a pris les rênes du Dakar 2012, hier, au terme de la troisième spéciale qui se disputait entre San Rafael et San Juan (Argentine).
Profitant d'une grosse erreur de navigation du leader Marc Coma, le Français Cyril Despres a pris les rênes du Dakar 2012, hier, au terme de la troisième spéciale qui se disputait entre San Rafael et San Juan (Argentine).
"Je ne me réjouis jamais des malheurs des autres"
Premier à prendre la piste hier matin pour 291 km de liaison suivis de 270 km de spéciale, Marc Coma a débuté la troisième journée en envoyant du gros gaz. Confiant (peut-être un peu trop ?) suite à sa brillante victoire de la veille, l'Espagnol a ouvert la piste devant un Cyril Despres des grands jours.
Revenu à son meilleur niveau, le Français a en effet maintenu une pression constante sur son "coéquipier" chez KTM, réussissant même à lui mettre 20 secondes au premier check point.
Mais le tenant du titre a de la ressource et passe le second CP avec 14 secondes d'avance sur le n°2 : vous avez dit serré ?!
Sauf qu'ouvrir la piste comporte son lot de pièges et Marc Coma, malgré toute son expérience et ses capacités de navigateur, va commettre une faute qui lui coûtera la victoire et la première place du général...
Car au km 170, le parcours auto et moto divergeait : plus longue que celle des quatre roues, la spéciale des deux roues bifurquait sur la gauche avant de remonter sur San Juan.
Hélas, Coma a pris la mauvaise direction et a parcouru 8 km avant de se rendre compte de son erreur : il a immédiatement fait demi-tour mais perd pas moins de 13 minutes à l'arrivée.
"Au km 170, il y a une route différente pour les motos et les autos. J'ai regardé le road-book et j'ai pensé que j'étais sur la bonne piste, mais ensuite j'ai vu que ce n'était pas le cas, car la note suivante était à 8 km et elle n'était pas bonne, donc j'ai fait demi-tour... 16 km, c'est beaucoup !", déplore Coma.
"Ensuite j'ai attaqué pour essayer de récupérer un peu du temps, mais aujourd'hui c'était une journée difficile, même si c'était très joli"...
"Bon, c'est comme ça, je prends 13 minutes, c'est beaucoup, mais quand tu fais une erreur, il ne faut pas s'étonner que l'écart se creuse. C'est la course. Hier c'était mon jour, mais pas aujourd'hui", relativise sportivement l'Espagnol qui termine sixième de l'étape et passe à la seconde place au général avec 10'12 min de retard sur Despres.
"Pour moi aussi la spéciale a été très compliquée !", relate de son côté le vainqueur du jour. "Ca a mal démarré ce matin puisque en tapant dans une compression, je me suis arraché un ongle sur l'embrayage".
"60 km plus tard, mon répétiteur de cap s'est arrêté",poursuit Cyril Despres."On est entré dans la montagne et j'ai voulu garder mon rythme car je savais que Marc roulait très fort devant, mais en arrivant dans un ruisseau, j'ai dû baisser le rythme car je devais regarder le GPS".
"Et enfin, j'ai cassé mon frein arrière dans la grande montée : La descente a été très sport, mais je me suis appliqué. Et sur les 50 derniers kilomètres je ne voyais plus trop de traces, donc je n'étais pas sûr que Marc soit passé... Et puis j'arrive ici en premier et on m'a dit qu'il s'était trompé de route, donc ça va scorer pour moi. C'est bien, même si je ne me réjouis jamais du malheur des autres", analyse Despres qui termine devant Frans Verhoeven. Au guidon de sa Sherco(corico !), le Néerlandais monte sur son premier podium de cette 34ème édition du Dakar.
Coma et Despres déjà seuls au monde ?
Pourtant, si l'on ne peut que se réjouir de cette belle seconde place de la moto nîmoise, les 8'37 qui séparent Verhoeven de Despres à l'arrivée se chargent de rappeler que les officiels KTM roulent - comme d'habitude - sur un autre rythme que leurs rivaux...
Même son de cloche pour Goncalves (3ème à 8'39) et Rodriguez (4ème à 10'03), qui terminent devant la Yamaha YZF450 de David Casteu (5ème de la spéciale à 11'42 et 3ème au général avec 17'16 de retard) sur leurs Husqvarna et Yamaha respectives.
Et malgré sa grosse erreur de navigation, Marc Coma termine devant des adversaires sérieux comme Francesco Lopez (victime d'une légère chute en début de spéciale sur son Aprilia) ou encore Olivier Pain (Yamaha).
De son côté, le quadruple champion du monde d'endurance Matthieu Lagrive continue de découvrir les spécificités d'un rallye tel que le Dakar. Il termine la spéciale au 136ème rang, handicapé par des problèmes de direction sur sa Yamaha et une panne d'essence.
Enfin, cette troisième étape a une fois de plus été marquée par une lourde chute : bien que signalée sur le road book, une grosse compression au km 173 de la spéciale a violement envoyé la Honda de l'Américain Quinn Cody dans le décor.
Malgré son impressionnante voltige (voir la vidéo ci-dessous), le n°9 s'en tire bien : évacué par hélicoptère, il ne souffre "que" d'une clavicule cassée.
Quant à Bruno Da Costa qui avait heurté une vache à pleine vitesse hier (lire MNC du 3 janvier 2011), il va beaucoup mieux : opéré dans la nuit à Mendoza, le pilote Yamaha Racing France Yamalube est tiré d’affaire. Les chirurgiens argentins ont pratiqué une opération pour stopper l’hémorragie au niveau d’un rein et résorber un traumatisme abdominal.
La quatrième étape, dont le départ vient d'être donné pour les motos, reliera San Juan à Chilecito (Argentine) via 424 km de liaison et 326 km de secteur chronométré (spéciale). A suivre sur Moto-Net.Com : restez connectés !
Résumé vidéo de l'étape 3 du Dakar 2012
La chute de Quinn Cody en vidéo
Classement étape 3 du Dakar 2012 moto (San Rafael - San Juan)
Classement général du Dakar 2012 moto
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