Résolument tourné vers la sécurité, Honda fait fi des préjugés en dotant ses sportives CBR 600 et 1000 d'un ABS électronique sophistiqué (C-ABS). Un pari audacieux dans une catégorie où la performance prime mais qui semble en passe d'être gagné... Essai !
Après réflexion, la firme nippone a donc retenu un système plus sophistiqué, faisant généreusement appel à l'électronique pour que la gestion du freinage soit la plus rapide et la plus transparente possible pour le pilote : deux conditions sine qua non pour que les sportives Honda ne se fassent pas taxer à chaque freinage ! Dans les faits, les CBR C-ABS 2009 conservent leurs étriers radiaux quatre pistons, de couleurs différentes sur la version ABS (lire Moto-Net.Com du 5 septembre 2008). Le dispositif n'intervient que lorsque la vitesse de la moto dépasse 6 km/h et que la pression exercée sur le levier ou la pédale excède 0,5 bar.
A ce moment-là, une ECU (Electronic Control Unit) analyse la vitesse de la machine grâce à des capteurs et des couronnes crantées montées sur chaque roue : si une différence trop élevée est détectée, l'électronique "shunte" les commandes de freins actionnables par le pilote.
C'est alors véritablement l'ordinateur qui décide des pressions de freinage (jusqu'à 80 bars !) à envoyer à chaque étrier, en fonction bien entendu des demandes du pilote ! Or, et c'est la spécificité du système, cette transition serait complètement invisible par celui-ci, dans la mesure où une unité de soupape se charge de lui retourner une sensation de fermeté "normale" aux commandes, via un piston de simulation !
En clair, Honda a créé un artifice permettant de faire croire au pilote qu'il contrôle en permanence son freinage... alors que le calculateur et son réseau compliqué d'électrovannes ont depuis longtemps pris la main ! Subtile, la manoeuvre démontre aussi que le premier constructeur n'a pas sous-estimé l'ego de sa clientèle la plus portée sur le sport !
Alors que le pilote pense gérer son freinage, l'ECU actionne un modulateur produisant la pression hydraulique demandée par le biais d'un moteur électrique sophistiqué. Celui-ci se compose d'un vilebrequin qui actionne non pas un piston (contrairement aux ABS "traditionnels"), mais une vis sans fin...
Cette vis serait précisément la clé (avec l'électronique) de la douceur de fonctionnement du C-ABS car contrairement à un simple piston, elle enverrait un débit régulier, évitant les traditionnels pics de pression hydraulique ressentis aux commandes lors du déclenchement de l'ABS et aussi cette désagréable sensation que la moto "freine, freine pas, freine, freine pas"...
En bon combiné, le système n'oublie surtout pas d'équilibrer les pressions entre l'avant et l'arrière : ainsi, la moto garderait une assiette savamment calculée, que le pilote n'empoigne que le frein avant ou que le frein arrière ! Il est toutefois encore possible de "lécher" le frein arrière sans que l'ECU ne cherche à envoyer de pression à l'avant : un atout bien utile pour corriger sa trajectoire sur route, mais aussi (surtout ?) sur piste !
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