Avril 2005Au premier abord, la destination n´avait rien de réjouissant. En effet la Tunisie, c´est pour les tou(tou)ristes même si Moustaki y a joué dans un film "Mendiants & orgueilleux".
L E S R O U T E S |
AFRIQUE DU NORD
Deux mémés sur le sable
Au premier abord, la destination n´avait rien de réjouissant. En effet la Tunisie, c´est pour les tou(tou)ristes même si Moustaki y a joué dans un film "Mendiants & orgueilleux".
Mais enfin, comme tous les autres pays alentours, mis à par le Maroc, sont inaccessibles sans accompagnateur, il a fallu faire contre mauvaise fortune bon coeur. Voilà on débarque... Recommandations des auteurs : à lire en écoutant "La route" titre de l´album Moustaki/Flairck
Parcours : départ de Marseille 17 février 2005, retour à Marseille 3 mars 2005. Total : 2 080 km.
La route est à qui veut la prendre
Moi je l'ai prise bien souvent
Elle seule a su me comprendre
Elle est ma soeur et mon enfant
De paysage en paysage
C'est elle qui guide mes pas
Si tu veux être du voyage
Surtout ne te retourne pas
Surtout ne te retourne pas
Surtout ne te retourne pas
Il fait frais pourtant c´est l´autre côté de la Méditerranée. Il faut sortir rapidement de la " civilisation " et alors là ça commence à interpeller les mémés que nous sommes. Effectivement, nous sommes venues pour la piste, le sable, le sel, les nuits à la belle étoile mais aussi pour contrôler si nos pilotes et passagers sont capables de rapports simples avec l´environnement et les gens. Pour nous, pas de problème car une fois admis que le filtre à air d´une R75 n´est pas un casque allemand, la sympathie est acquise.
La route est à qui veut la prendre
Moi je la prends tout doucement
C'est une amie fidèle et tendre
C'est une amante pour l'amant
Le corps et l'âme à découvert
Si tu veux être du voyage
Ne crains ni diable ni l'enfer
Ne crains ni diable ni l'enfer
Ne crains ni diable ni l'enfer
Quel dommage d´être à la frontière libyenne et de ne pas pouvoir entrer dans ce pays ! Mais il fallait vérifier sur pièce et sur place ce que nous savions déjà par l´ambassade. Sans regret, car ce détour nous a permis de voir outre des vestiges de la seconde guerre mondiale, comment s´organise ici une ville frontière avec ses commerces en plein air, son trafic de devises et ses piles de bidons plastiques d´essence en plein soleil. Nous ne parlerons pas du cybercafé en manque d´ADSL qui nous à fait languir un après-midi en bordure... de route à regarder passer des troupeaux de chameaux.
L´aventure commence après Tataouine. Les chibanis sont sur des ânes, les femmes sont inabordables, les enfants sont curieux. La piste remplace la route, il y a un petit vent de sable. Ça frise l´irréel, les paysages sont somptueux. De temps en temps une colonne de 4x4 rappelle que le désert malheureusement perd de son inaccessibilité. La nuit, au café des nomades, nos petits gars dégustent le pain des sables arrosé d´un thé à la menthe épais comme du jus de chique tandis que nous rêvons sous la pleine lune.
La route est à qui veut la prendre
Moi je la prends depuis longtemps
Tous les deux nous vivons ensemble
L'éternité de chaque instant
Elle me donne le courage
De défier parfois la mort
Si tu veux être du voyage
N'emporte regret ni remords
N'emporte regret ni remords
N'emporte regret ni remords
Passé la caricature d´oasis, on s´amuse enfin. D´abord, il fait enfin chaud. Ensuite, rien de tel que la " tôle ondulée ", et les inévitables ensablements sur une piste cahoteuse pour retrouver la joie de vivre. Enfin, cela se résume en une phrase : "ce que nous faisons, aucun abruti ne l´a encore fait". Sans prétention aucune, il y a de quoi être fières de ces journées faites de petits riens qui justifient à elles seules l´existence d´aïeules BMW. La couleur du sable qui s´éclaircit de plus en plus, laisse présager la proximité du sel. Quitte à justifier ensuite un bon nettoyage autant en profiter pour rouler dessus! Le pique-nique près d´un autobus abandonné méritait que l´on s´aventure avec prudence dans cette immensité blanche. En effet personne ne tenait à s´enliser, vu notre poids global.
La vie est une étrange route
Et l'amour nous donne la vie
Combien de nous sont en déroute
Pour ne l'avoir jamais suivie
Cette chanson est un message
Comme une bouteille à la mer
Et si un jour je fais naufrage
Ne m'oublie pas dans les prières
Ne m'oublie pas dans tes prières
Ne m'oublie pas dans tes prières
En attendant d´embarquer, que de souvenirs. Ces routes aux panoramas entre western et science-fiction, ou personne ne s´aventure. Ces villages d´une autre époque avec des quantités de personnages sortis d´un autre siècle, capables encore de prendre le temps de vivre. La faune et la flore qui font oublier les masses de sachets plastiques voletant et les canettes, apports reconnaissables de la civilisation. Les nuits froides mais silencieuses où l´on ressent de l´émerveillement devant le spectacle de la voûte céleste.
Nous voilà de retour dans le garage pour le grand sommeil, nos gugusses vont retrouver leur train train quotidien. On espère qu´ils en profiteront pour lire Robert M. PIRSIG "Traité du Zen et de l'Entretien des motocyclettes". Pour ceux que ça intéresse, des extraits se trouvent sur cet excellent site : www.leconcombre.com/biblio/pirsig/zen02.html
Un film sur cette épopée sera projeté au salon de la Moto & du Scoot (Marseille 21-24 avril) au stand du CMPN.
La Mairie de Marseille s'associe également à l'événement : www.mairie-marseille.fr/vivre/culture/musees/moto.htm
Signé : 1943VH13
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