A quoi pense-t-on au départ d'une course de 24 heures ? Quel voyage s'apprête-t-on à effectuer dans sa tête pour tenir au moins huit relais d'une heure et parcourir plus de 700 tours du samedi 15h00 au lendemain même heure ? Paroles de pilotes.
C'est l'histoire d'un mec qui monte sur sa moto le samedi à 15h00 et qui en descend le lendemain à la même heure, plus de 700 tours plus tard (715 l'an dernier pour le plus rapide) après l'avoir prêtée à deux potes...
Que se passe-t-il dans sa tête au moment du départ ? Paroles de pilotes.
Matthieu Lagrive, pilote de la Suzuki n°1
A quoi je pense au moment du départ ? A ne pas commettre d'erreur, à rester vigilant et à mener la moto du mieux possible. Après le départ je pense "vivement demain !" mais quand c'est fini ça reste les 24 heures les plus rapides qui soient jamais passées !
Olivier Four, pilote de la Suzuki n°2
Au moment du départ on ne pense pas aux 24 heures qui viennent. Par contre en plein milieu de la nuit, ou au petit matin, ou quand le kiné vient te réveiller, là tu te demandes parfois ce que tu fous là ! Mais ça dure 5 minutes et on y pense plus ! En fait le plus dur ce n'est pas les 24 heures, c'est les relais d'une heure car il faut pas faire de boulettes...
David Checa, pilote de la Yamaha n°94
Moi ? Je pense à gagner !!! A faire le maximum pendant tous mes relais ! Mentalement je n'ai aucun problème : l'équipe est au top, l'ambiance est au top, il n'y aucun stress même si Magny Cours est un circuit très éprouvant physiquement. Si la course se déroule sur le sec ça va être chaud et si c'est mouillé, ça dépendra de la chance... Mais j'espère vraiment qu'il ne pleuvra pas !
Sébastien Gimbert, pilote de la Yamaha n°94
Au moment du départ, il faut être à 100%. Aujourd'hui dans les courses d'endurance tu peux plus te contenter d'assurer, c'est un rythme de Mondial SBK ! Le calcul est simple : huit relais ici, c'est l'équivalent d'une demi saison de Superbike... Quand tu descends d'un relais tu es vraiment lessivé, pendant une heure tu es à fond tout le temps ! Le matin tu commences à avoir des douleurs, la moto se comporte parfois bizarrement mais l'objectif est toujours de gagner. Physiquement, on fait tous beaucoup de sport (VTT, footing, musculation, jet ski, un peu de tout !) et mentalement je suis bien préparé avec le Superbike. Le secret, c'est de savoir se reposer entre deux relais : moi je traîne pas trop dans les paddocks, je cherche des endroits calmes et je me concentre. Le GMT est une super équipe, on a tous les trois beaucoup d'expérience et je connais bien le SERT car j'ai gagné deux fois ici avec eux ! En tout cas, on a perdu la pole mais on va gagner les 24 heures !
Zef Enault, essayeur à Moto Journal et pilote de la Suzuki n°76
Ca va te décevoir mais au moment du départ, je ne pense à rien ! Je me dis que c'est juste une course de moto et quand je regarde les tribunes avec 30 ou 40 000 spectateurs, là je me rends compte de la chance que j'ai ! En fait contrairement à ce qu'on entend souvent en endurance, le départ est hyper important : si tu réussis à accrocher les 15 premiers, tu prends une bonne avance que tu peux conserver pendant toute la course si tout se passe bien. Pour moi l'endurance c'est une course de vitesse d'une heure, et la première est la plus importante !
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