Kawasaki W800 Vs Triumph Bonneville SE : les mamies font de la résistance

Avec leur position de conduite naturelle, nos deux roadsters rétro sont parfaitement à l'aise en ville. Hormis leur rayon de braquage très moyen - surtout celui de la Bonneville -, ils se joueront des embouteillages en toute décontraction.

La Triumph se révèle aussi facile et légère à emmener sur route que lourde à l'arrêt. Dès les premiers tours de roue, elle se montre incroyablement accessible et maniable malgré ses 225 kg en ordre de marche. Et grâce au guidon moins cintré que par le passé, le pilote fait réellement corps avec la machine.

Alors qu'on a le sentiment d'être véritablement assis "dans" la Bonneville, on a l'impression d'être juste posé "sur" la W800. Sa selle plus haute et son guidon plus bas induisent une position un peu plus en avant, même si reste loin de la position d'une sportive !

Une nipponne pour les grands

Les jambes sont en revanche beaucoup moins pliées sur la Kawa, ce qui conviendra mieux aux pilotes plus grands, tandis que la selle taillée en pointe est assez fine à l'entrecuisse, ce qui rassurera les petits qui toucheront par terre sans problème malgré la hauteur de selle de 790 mm.

La première chose qui frappe en démarrant la W800, ce sont les (good ?) vibrations qui remontent dans la selle, les repose-pieds (pilote et passager) et le guidon. Mais pas les petites vibrations énervantes d'un 4-cylindres, plutôt les palpitations d'un gros coeur.

Vibrations = caractère moteur ?

On a même l'impression que c'est volontaire, comme si les ingénieurs Kawa avaient voulu palier la perte de caractère du bicylindre due au passage à l'injection électronique. Est-ce que cela suffira à conférer une vraie personnalité à la W800 ? Sans doute, mais cela ne plaira pas forcément à tout le monde.

Ceux qui ne voudront pas perdre leurs plombages ou avoir des fourmis dans les pieds pourront se rabattre sur la Bonneville, totalement dénuée de la moindre "vaillebe".

Malgré leurs bicylindres refroidis seulement par air, la Kawa et la Triumph ne chauffent pas trop en ville, ou en tout cas pas de manière gênante. D'autant que compte tenu de leur étroitesse, il est rare de se retrouver complètement à l'arrêt dans le trafic.

Leurs boîtes de vitesses possèdent 5 rapports, ce qui est la seule concession au rétro - et c'est tant mieux car d'un point de vue dynamique, elles font preuve d'un bel agrément. La boîte de la Bonneville est un peu sèche mais reste rapide et précise, tandis que celle de la W800 ne souffre d'aucune critique.