Essai Suzuki GSR 750 : l'attaque des clones !

Un tantinet perplexe face au manque d'audace de la recette Suzuki, la rédaction de Moto-Net.Com n'en attaque pas moins la partie dynamique de cet essai avec un appétit que la GSR 750 se propose de rassasier avec un alléchant menu composé de 300 km de routes viroleuses !

Dotée d'une selle relativement haute (815 mm) mais suffisamment étroite à l'entrejambe pour permettre à un pilote d'1m75 de poser facilement les pieds à plat, la Suz' se montre accueillante : le guidon large et quasiment plat s'attrape facilement et n'induit qu'une légère inclinaison du buste vers l'avant.

Pour coller à sa vocation de roadster sportif et soigner la garde au sol, les repose-pieds demandent en revanche de replier sensiblement les jambes, tandis que le réservoir de 17,5 litres écarte généreusement les genoux : à l'instar du Z750 et surtout de la FZ8, la GSR 750 flattera l'ego des motards qui n'aiment rien tant que la sensation d'en avoir une "grosse" entre les jambes !

A contrario, à basse vitesse, le nouveau roadster Suzuki semble aussi léger à manier qu'une 600 cc et sa prise en main déconcertante d'aisance surprend au regard de sa masse non négligeable : 210 kg en ordre de marche.

La GSR 750 possède en outre une agilité diabolique, un rayon de braquage et une rétrovision satisfaisants : avec sa boîte douce et précise, la nouvelle Suzuki est un véritable outil en ville !

Côté pratique, si la présence de warning, d'une clé codée et de crochets d'arrimage sur les platines repose-pieds est appréciée (tout comme celle d'une jauge à essence et d'indicateurs de rapport engagé et de consommation : lire la partie "Instrumentation" de notre fiche technique en pages suivantes), le faible volume du coffre, l'embrayage non réglable en écartement et l'inconfort de l'assise passager se chargent de rappeler que la GSR 750 n'a pas été conçue pour le tourisme.

Sans surprise, en bon roadster fort en gueule, elle invite plutôt à la franche arsouille qu'à la balade bucolique ! Or, sur ce point, la Suzuki frappe fort : si les Z750 et FZ8 laissent sur sa faim au moment de taquiner du virolo en toute indécence, la GSR 750 ne fait qu'une bouchée des épingles serrées, dévore un enchaînement de grandes courbes sans indigestion et croque les "pif" et les "paf" avec une gourmandise réjouissante !

Malgré la simplicité de sa partie cycle, elle se montre remarquablement équilibrée. Son train avant offre une précision et une vivacité de premier plan : la GSR 750 plonge à la corde sans effort et autorise des entrées en virage debout sur les freins sans transpirer ! Là encore, la Kawa et la Yam' ne peuvent en dire autant et risquent de prendre cher lors d'un comparatif à venir prochainement sur MNC !

Stable et bien amortie, la Suzuki continue son récital dans une longue partie rapide : une simple pression sur le repose-pied intérieur suffit à corriger une erreur de trajectoire. Et en cas de total excès d'optimisme (!), l'excellent travail de la fourche permet de lécher le levier droit sur l'angle sans "figer" ni redresser la machine.

Il n'y a bien qu'à très haute vitesse ou en remettant plein gaz sur des portions bosselées que la vivacité du train avant de la GSR 750 se paie par de légers mouvements de direction, que l'on muselle toutefois en restant souple sur le guidon et en serrant bien les cuisses autour du réservoir.

Ce phénomène somme toute logique - qu'un roadster "vive" un peu à partir de 180 km/h ne choquera sans doute pas nos lecteurs ! - trouve en partie sa source dans le deuxième point fort de la Suzuki : sa motorisation rageuse, capable de délester l'avant sur le deuxième rapport et de propulser l'équipage à plus de 250 km/h en sixième !