Dévoilé au Salon Eicma 2013, le Django va enfin débarquer dans les concessions Peugeot. Mêlant habilement le rétro et le moderne, le développement en France et la production en Chine, ce nouveau scooter vient d'être présenté à Paris. MNC y était : essai.
Au ralenti, le moteur - qui démarre d'une pichenette sur le commodo droit ou d'un vif coup de kick ! - ballotte joyeusement le guidon et ses rétroviseurs, mais le reste du scooter est parfaitement fixe : aucun grésillement ne parvient aux fesses ni aux oreilles.
Si Peugeot a choisi ce moteur, c'est justement pour sa sobriété, à tout point de vue : fabriqué par Sym - partenaire de Peugeot dans ce domaine -, le 125 cc est alimenté par un petit carburateur et refroidi par air. Relativement silencieux, il ne développe que 10,2 chevaux mais "ne consomme en moyenne que 2,9 l/100km", assure le constructeur.
Django, quel drôle de nom ! |
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Lorsque le feu passe au vert, le démarrage n'est pas tout à fait immédiat. Pas très nerveux, le Django exige un brin d'anticipation, surtout si l'on compte sur la remise des gaz pour redresser le scooter à la sortie d'une intersection, dans laquelle on l'a précédemment jeté très facilement grâce à ses roues de 12 pouces et ses 129 kg (à sec) bas placés.
Dans la circulation chargée de la capitale, le Django est donc loin d'être débordé : très agile, il rivalise en termes d'accélération avec la majorité des deux (ou trois !) roues. Une brève incursion sur la N118 nous permet de vérifier que les 80 km/h sont facilement atteints, même dans une raide montée.
Sur le plat, les 115 km/h "compteur" peuvent être décrochés (sur 120 maxi d'après le compteur analogique par ailleurs très lisible), mais la stabilité de l'engin devient alors moindre que celle des 125 GT et/ou sportifs plus haut de gamme. "Le Django est avant tout conçu pour circuler en zone urbaine", nous avaient prévenus les responsables de la marque.
Calé au fond de sa large selle et penché derrière le petit pare-brise (de série sur les modèles Evasion et Allure), le pilote se verrait pourtant bien partir "en escapade sur la côte d'Azur en empruntant la nationale 7", comme l'évoque Peugeot sur sa brochure...
Mais l'heure n'est pas à la flânerie : Moto-Net.Com n'est ni en vacances à St-Tropez, ni en week-end à Deauville, mais bel et bien sur le périphérique parisien à faire son boulot... pendant que le Django fait le sien, que ce soit en termes de relances et de maniabilité on l'a vu, mais aussi en matière de freinage !
"Nous avons développé le SBC (Synchro Braking System) sur le Citystar", nous informe la chef de produit, "et il était important que ce système soit présent sur le Django (sur trois versions sur quatre pour rappel, NDLR) pour rassurer une clientèle qui peut être attirée par le look du Django, mais n'a jamais conduit de deux-roues motorisé".
En tirant uniquement sur le levier gauche, le conducteur débutant active sans s'en rendre compte à la fois le frein arrière (disque de 190 mm) et le frein avant (disque de 200 mm). Le motard confirmé lui, sent bien que la machine freine des deux roues.
Le dosage automatique du SBC est si bon qu'il permet d'agripper le levier sans jamais faire chasser la roue arrière. Une petite remarque qui a son importance : le Django profitait lors de notre essai de conditions de roulage optimales et le grip des pneus sur le mouillé n'a pas pu être testé.
En cas d'urgence, on pourra bien évidemment recourir au levier droit (frein avant seul). Mais après en avoir testé son mordant et sa puissance, tous deux convaincants, MNC ne l'a plus sollicité : le Django n'incite pas à l'attaque.
En termes d'agrément de conduite, le nouveau scooter Peugeot surpasse bon nombre de ses concurrents grâce à sa transmission très douce. Un passage sur des pavés confirme que ses suspensions sont finement calibrées pour un engin de cette catégorie et pour un conducteur pesant 75 kg tout équipé.
Mais quel que soit son gabarit, le - ou la ! - pilote se sent à l'aise à bord du Django. Ainsi, les courts-sur-pattes se réjouissent de la faible hauteur de selle (770 mm). À l'inverse, les haut-perchés apprécient le grand espace dévolu aux genoux, et saluent la présence d'encoches dans le tablier qui permettent de grappiller de précieux centimètres au niveau des pieds !
Les pieds viennent donc naturellement se loger sous la trappe à essence (à gauche) et le vide-poches pourvu d'une prise 12 V (à droite). L'ouverture de ces deux espaces est intuitive : il suffit d'insérer la clé dans la serrure centrale, puis de l'incliner vers la gauche ou vers la droite selon qu'on souhaite remplir le réservoir d'essence (8,5 litres) ou la batterie de son smartphone qui se cale dans un petit réceptacle.
Le véritable espace de rangement se trouve bien évidemment sous la selle, que l'on ouvre via le contacteur d'un simple coup de clé. La contenance semble de prime abord généreuse, mais le Django n'accueille malheureusement pas de casque intégral, et encore moins un modulable.
"La plupart de nos clients circulent en Jet", nous fait remarquer un membre de l'équipe Peugeot Scooters. Ce type de casque n'est pourtant pas idéal pour protéger le sourire, qu'on arbore largement au guidon de ce chouette scooter ! Un Jet, donc, trouve facilement sa place, de même qu'une paire de gants et un pantalon de pluie.
Côté pratique toujours, le Django loupe le coche en matière de clignotants : la commande est tout d'abord trop éloignée du pouce gauche et il n'est pas évident de l'atteindre au début. On en vient même à quitter momentanément la route des yeux pour les mettre en route !
Second défaut de ces clignos : leur rappel sonore bien trop strident. S'il empêche effectivement tout oubli de la part du conducteur, celui-ci risque à force de ne pas les mettre du tout, surtout lorsqu'il traverse de paisibles ruelles ! Par conséquent contre-productif selon MNC, le système est paraît-il en outre difficilement déconnectable. Dommage...
Pour remonter les files, on n'oubliera pas cette fois d'activer les warnings... et de surveiller les rétroviseurs qui se trouvent à la même hauteur que ceux de la majorité des voitures : gaffe de ne pas abimer les belles coques tantôt grises, tantôt noires, voire chromées sur la version Heritage.
Attention aux descentes de trottoirs également, car le Django ne bénéficie pas d'une grande garde au sol. Et Gare aux ronds-points enfin, où la béquille peut finir par frotter (l'un de nos confrères en a fait l'amère expérience)... Moto-Net.Com, qui s'est contenté de se balader dans Paris, n'a toutefois pas eu à se plaindre de ce dernier point.
Point de vue consommation, MNC n'a pas eu le loisir de vider un réservoir et de vérifier si le Django jouit bien d'une autonomie maximale de 290 km. L'instrumentation n'indique aucune conso (moyenne ou instantanée), mais l'essentiel est là.
Heure, température extérieure, odomètre ou trip partiel, jauge à essence : toutes ces infos sont affichées en grands caractères sur l'écran digital central. En mettant le contact, le conducteur est même averti de la distance qui le sépare de sa prochaine révision.
Au final, le Django s'avère être un très charmant scooter urbain et périurbain : sa plastique réussie colle à merveille avec son petit mais volontaire moteur, le freinage couplé assure - sur le sec au moins - des décélérations efficaces et sûres, et ses prix sont raisonnables quelle que soit la version choisie.
D'après Moto-Net.Com, le défaut le plus agaçant du dernier né de la famille Peugeot Scooters est sans aucun doute le "bip" de ses clignotants. MNC regrette également de ne pas pouvoir loger dans son coffre un "vrai" casque de moto. Enfin, certains clients - à qui l'on rabâche les bienfaits du "Fabriqué en France" à longueur de JT - regretteront que ce scooter soit estampillé "Made in China"... Même les néo-rétros doivent vivre avec leur temps...
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS DJANGO 125 |
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POINTS FAIBLES DJANGO 125 |
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