Fidèle au concept du premier Monster de 1993, la firme de Bologne n’hésite pas à abandonner certaines de ses traditions : en 2021, le Monster 821 à eau cède sa place au - seul et unique - Monster à cadre alu ! Cette nouvelle Ducati 950 complète l’offre roadster, aux côtés du Streetfighter V4. Essai.
"Mamma mia" ! Le nouveau Monster abandonne son cadre en tubes d’acier ? Six ans après le passage du fameux roadster Ducati au refroidissement liquide, bras oscillant conventionnel et pots bas, c’est un nouveau coup dur que reçoivent les gardiens du temple de Bologne. Les responsables (irresponsables?!) de la marque eux, sont parfaitement à l’aise dans leurs bottes.
D’après Stefano Tarabusi en charge des produits chez Ducati, "ce nouveau Monster n’est pas une sorte de modèle nostalgique, un rappel du passé ou une moto vintage". Après tout, les aficionados de moulin à air, treillis tubulaire et phare circulaire ont déjà droit à toute une série de Scrambler 800 et 1100.
"Ce que nous avons pris du Monster 900 de 1993 est sa formule, son concept, sa recette", poursuit notre . À savoir, combiner d’une part un châssis dérivé de la Superbike et de l’autre un moteur dédié à la route. À l’époque donc, l’alliance du treillis tubulaire et du Desmo Due. Mais près de trois décennies se sont écoulées depuis...
Fidèle au concept original donc, Ducati lance en 2021 son nouveau Monster "tout court" qui remplace non seulement le Monster 821 mais doit aussi faire oublier le Monster 1200. Ce dernier a effectivement été éclipsé par le Streetfighter tout juste réapparu au catalogue avec son "monstrueux" V4 de 208 chevaux.
Dorénavant, le seul et unique Monster doit séduire deux catégories - très - différentes de clients : les pilotes qui sont en quête d’une machine plaisante à cravacher d’un côté, les motards qui veulent profiter d’une monture à même de les faire progresser de l’autre. Même les nouveaux permis sont visés à travers une version A2.
Amorcée par Ducati sur ses nouveautés 2021, la nouvelle méthode de développement des motos était particulièrement adaptée au Monster et sa double cible : les tests ont été effectués par les pilotes maison bien sûr, mais aussi par des collègues moins expérimentés ou pointus, afin que les motos répondent aux attentes des clients finaux.
Au final et selon les italiens, "le moteur performant, la partie-cycle sophistiquée et l’électronique de pointe sur le segment" doivent combler les experts, tandis qu’une foule de caractéristiques doivent séduire les débutants : "Légèreté et compacité, selle basse, leviers ajustables, position confortable, bon rayon de braquage, embrayage à commande hydraulique, modes de conduites pertinents"...
Un point capital n’apparaît curieusement pas dans l’argumentaire du constructeur : le look. Trop subjectif peut-être, très clivant bien souvent, cet élément doit pourtant plaire à tous les motards, quelque soit leur expérience, leur niveau, leur genre, leur usage, leur historique, etc.
Résolument et volontairement moderne, le Monster 2021 paraît plus compact que son prédécesseur. Moins rondouillard aussi. Les lignes des rares habillages sont plus tendues, les écopes de radiateurs minimes, les collecteurs d’échappement moins proéminents, les deux silencieux réduits...
À l’avant, la lentille de phare est habillée d’un généreux feu de jour de forme ovale. Profilé, placé très bas et ne dépassant pas des tubes de fourches, ce nouveau phare dynamise la face du roadster Ducati. Derrière, un nouveau feu stop distingue élégamment le Monster 2021 des modèles précédents et de la concurrence.
Intégralement à LED, l’éclairage de ce roadster comprend des clignotants innovants : en plus de s’éteindre automatiquement une fois le changement de direction effectué, ce sont les premiers de type "défilant" de la production moto. "Comme sur les autos Premium", soulignent les italiens... Comme chez Audi par exemple, propriétaire de Ducati !
Minuscules et mignons tout plein, les clignos arrière risquent de faire grincer des dents les accessoiristes dont les modèles à LED remplaçaient autrefois les modèles à ampoules classiques. Intégrés aux caches de réservoir, les clignos avant sont plus long mais plus exposés aux chocs ! Cette fois, les concessionnaires Ducati se frottent les mains...
Dans l’esprit de la "Colour Therapy" proposée il y a dix ans sur son bébé monstre 696, Ducati propose à ses futurs clients de personnaliser leur Monter 2021 proposé d’origine dans trois coloris : l’incontournable Rouge "Ducati", un Gris mat "Aviateur" emprunté à la Multistrada V4 et le traditionnel Noir mat "Stealth"...
Deux kits de carénage "Pixel" et "GP" (respectivement 624 et 384 euros) et deux jeux de décalcomanie "Ducati Corse" et "Logo" (144 euros chacun) doivent tenter les jeunes ou les vieux, les pistards ou les routards. Naturellement, le catalogue d’accessoires regorgent de pièces visant à customiser sa moto... et dépenser ses économies faites durant la crise sanitaire !
Moto-Net.Com en profite pour signaler à ceux qui choisiraient de garder leur moto d’origine qu’ils devront porter une attention particulière aux stickers "Ducati" et "Monster" : ces derniers sont simplement collés sur les caches du réservoir et pourraient mal résister aux griffures. Gaffe !
Le flanc gauche du moteur - le Testastretta 11° de 937 cc qui propulse les Multistrada, Supersport et Hypermotard - va aussi faire tiquer les esthètes : les durites sont nombreuses pour alimenter le circuit de refroidissement, l’embrayage... "C’est moche le progrès", tacleront en tête les Ducatistis, sans doute pas plus convaincus par les caches en plastoc du côté droit.
On apprécie en revanche la présence de valves coudées sur les jantes aux branches toujours assez stylées, ou de bocaux translucides et fumés au niveau de l’embrayage et des freins, le guidage des fils et durites au niveau du guidon, la finition "nid d’abeille" des pièces en plastique.
Plus fine et travaillée que la précédente, la double sortie d’échappement du Monster est pareille à deux sulfateuses. Celles qu’on voit et qu’on entend dans les films de gangsters, et pas celles utilisées dans les champs ou jardins... à moins que ces dernières ne soient "chargées" de glyphosate ?!
Vue de profil, le Monster 2021 présente une ligne musculeuse et onduleuse. Ducati va jusqu’à comparer son réservoir à un "dos de bison". Un dos de taureau ? Pas assez costaud ! Le pilote qui ose le chevaucher doit-il s’attendre à un rodéo géant ? Moto-Net.Com grimpe sur la bête, en page suivante...
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS MONSTER 2021 | ||
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POINTS FAIBLES MONSTER 2021 | ||
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