Quatre mois après avoir découvert la nouvelle ER-6n 2012 sur de sublimes routes au Portugal, Moto-Net.Com teste la version carénée du petit roadster Kawasaki sur les départementales plus pittoresques de Normandie. Pour 500 € de plus, que propose l'ER-6f ?
Après avoir avalé un chocolat très chaud et très sucré - et très réconfortant - au QG de Kawasaki France, Moto-Net.Com prend les commandes de l'ER-6f d'une W800 SE toute équipée : tête de fourche, selle monoplace, jantes dorées et échappements coniques, rien ne manque !
"Nous n'avons que trois ER-6f mais nous tournerons tous avec la W800 et les deux Versys", nous prévient le staff. Ainsi, les premiers kilomètres taillés cap vers l'Ouest dans le froid sont adoucis par la généreuse bande-son de la néo-rétro : "les pots ont été un peu libérés", nous avoue-t-on à demi-mot...
Certes, la W800 SE a du charme, mais sa bulle - qui alourdit pas mal le train avant - ne protège pas des masses. Les confrères bénéficiant des Er-6f semblent mieux protégés et cette impression se confirme au moment de changer de monture !
Aussi haute de selle que l'ER-6n 2012 (805 mm), la nouvelle "f" est à peine plus lourde : 209 kg tous pleins faits, soit 5 kg de plus (placés haut, certes, mais que l'on sent à peine à l'arrêt). Par rapport à l'ancienne ER-6f cette fois, "l'écartement des pieds réduit de 50 mm de chaque côté" permet effectivement de les poser plus facilement à terre, malgré les 20 mm supplémentaires de hauteur de selle.
On retrouve les pratiques ajustements des leviers qui permettent à chacun - que l'on soit du genre Papa Ours ou Boucles d'Or - de se saisir convenablement des commandes d'embrayage et de frein avant. Le guidon élargi de 10 mm de chaque côté par rapport à l'ancien modèle tombe toujours aussi bien sous les mains : on peut partir !
La finesse du réservoir accueille toujours aussi bien les grandes cuisses, tandis que la nouvelle découpe du carénage abrite un peu mieux les jambes des éléments (une fine bruine, en l'occurrence). Le buste et les épaules profitent eux aussi d'une bonne protection, impeccable même lorsque la bulle est montée au maximum.
Pour isoler sa tête du vent, il suffit de se pencher en avant : plus haut de 20 mm par rapport à l'ancien, le réservoir de l'ER-6f 2012 permet de se caler confortablement. La selle, qui a gagné en confort par rapport à 2009, permet elle aussi de faire défiler les kilomètres.
Sur le sixième rapport à 6000 tr/min, l'ER-6f galope à 130 km/h. Malgré sa vocation plus routière, la démultiplication est identique à celle de l'ER-6n. Il faut toutefois reconnaître que la boîte est bien étagée à l'origine. La sélection, un soupçon sèche, reste assez rapide et docile pour monter les rapports à la volée.
On profite ainsi pleinement des chouettes accélérations du moteur. Si, à la différence d'un 4-cylindres de cylindrée équivalente, le petit twin parallèle n'accepte pas de repartir sous les 2000 tr/min, il n'attend pas non plus 6000 tours pour se réveiller !
Le bicylindre demande donc à tomber deux rapports pour traverser les sympathiques patelins de l'Eure. Alerte et pêchu, il est alors prêt à sonner la charge dès que pointent de nouveau les petites départementales soigneusement sélectionnées par Kawasaki France... et salement amochées par le rigoureux mois de février !
Agile et très maniable, l'ER-6f permet de se jouer des pièges que déploient les petites routes normandes : on slalome sans aucun effort entre les tas de feuilles congelées, les bouses de vaches très fraîches et les anfractuosités du bitume.
Comparée aux Versys qui l'accompagne, la nouvelle ER-6f se montre un peu sèche de suspension sur certains passages bosselés. "La fourche est un peu plus dure sur la "f" que sur la "n" afin de compenser le poids du carénage", nous explique un mécano de Kawasaki France.
Dommage, car le réglage sur le roadster - qui ne peut pas être modifié, ni sur la "n" ni sur la "f" - nous semblait plus agréable... À moins que ce soit le billard portugais qui nous ait leurrés ? Toujours est-il qu'en passant directement de la Versys à l'ER-6f, la différence en termes d'agrément général est sensible.
La selle de l'ER-6f 2012 - bien que plus accueillante que celle de la 2009 - ne supporte pas la comparaison avec celle du trail. De même, les vibrations du moteur, dans les pieds à 3500 tr/min et dans les fesses 500 tours plus hauts, sont bien plus sensibles sur la routière mais heureusement pas embarrassantes.
De nouveau (lire la fin de notre Essai MNC du 9 mars 2009 : Versys 1000, le trail Kawasaki presque dans le mille !), Moto-Net.Com invite les indécis à essayer les deux cousines 650 afin de choisir, au-delà du look, laquelle de la routière ou du trail correspond le mieux à leurs attentes. Après tout, le Kawasaki Tour est là pour ça !
De nôtre côté, nous devrons d'ailleurs remonter - non sans plaisir ! - sur l'ER-6f 2012 lors d'un prochain essai comparatif, car les conditions de roulage n'étaient pas au mieux pour éprouver la routière...
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS KAWASAKI ER-6F 2012 |
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POINTS FAIBLES KAWASAKI ER-6F 2012 |
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