En 2011, la Hornet reste bloquée à 599 cc quand ses rivales cubent 750, voire 800 cc. Pourtant, s'il semble nager à contre-courant, le roadster Honda possède des arguments suffisamment pertinents pour continuer à surfer sur le succès. Premier essai !
Dans ces conditions, l'offre Honda devient méchamment "Hornet", d'autant que le roadster Honda n'a absolument rien perdu de ses qualités dynamiques et que le lifting de sa partie arrière lui apporte la touche d'agressivité qui faisait défaut aux modèles précédents (lire notamment notre Essai de la Hornet 2009) !
Sur le plan de la motorisation en revanche, rien ne change : le quatre-cylindres en ligne de 599 cc développe les mêmes valeurs de puissance et de couple qu'auparavant (102 ch et 63,5 Nm). Le bloc dérivé de la CBR600RR jouit d'une belle disponibilité au regard de sa cylindrée, même s'il ne peut évidemment revendiquer l'élasticité et l'onctuosité d'une Z750 (78 Nm de couple) ou d'une FZ8 (82 Nm).
La puissance et le couple maximum étant placés haut dans les tours (respectivement 12 000 et 10 500 tr/mn), le "quatre-pattes" Honda demande en outre à être violenter pour en tirer la substantielle moelle : en clair, il ne faut pas à hésiter à conserver l'aiguille du compte-tours entre 7000 tr/mn et les 13 500 tr/mn du rupteur lorsque sonne l'heure de l'arsouille !
Dans ce cas de figure, et comme sur le millésime précédent (lire notre Essai de la Hornet 2009), le pilote louera alors les ingénieurs Honda pour leur capacité à concevoir des transmissions et des injections aussi discrètes qu'agréables à utiliser.
A l'instar des commandes de freins et d'embrayage, la boîte de vitesse et la commande de gaz de la Hornet affichent en effet ce subtil équilibre entre douceur et précision qui caractérise la plupart des modèles du blason ailé.
2011, un excellent cru
Lui aussi inchangé, le châssis en aluminium de type Mono-Blackbone supporte sans broncher toutes les excentricités commandées d'une simple pichenette sur un guidon facile à appréhender.
Précise, stable et hyper intuitive, la partie cycle de la "nouvelle" Hornet 2011 reste une référence dans la catégorie, d'autant qu'elle est secondée par une fourche inversée réglable et un mono amortisseur qui s'acquittent de leur tâche avec une efficacité à faire pâlir bon nombre de modèles concurrents !
Au quotidien, la position à peine penchée sur l'avant, le rayon de braquage correct et la selle confortable se feront apprécier. On regrette les vibrations qui brouillent les rétros et chatouillent les mains - et le fondement ! - à partir de 7000 tr/mn, ainsi que le manque de visibilité de certaines informations du nouveau tableau de bord plus complet (voir la partie "Instrumentation" de notre Fiche technique Honda Hornet 2011).
En outre, la finition reste par endroits sacrifiée sur l'autel de l'économie : les Rizlan de fixation des chemins de câbles sur le guidon font toujours tâche, tout comme le côté "brut de décoffrage" des fixations moteur et de certaines soudures sur la ligne d'échappement...
Enfin, l'absence de biellettes sur la suspension arrière se fait regretter sur routes bosselées, car les réactions manquent alors de progressivité. La gêne reste néanmoins supportable et n'interfère pas sur le comportement dynamique : la CB600F conserve son cap sans jamais broncher, n'élargit pas à la prise de frein sur l'angle et incite rapidement à en remettre une couche !
Avec un tel potentiel, les tétons des repose-pieds peuvent rapidement faire entendre leur délicieux ou stressants (selon les cas !) crissements plaintifs, mais le rythme exigé n'a alors franchement plus rien de raisonnable !
Incontestablement plus sexy avec sa nouvelle partie arrière aux lignes plus dynamiques - mais qui troque, hélas, ses pratiques poignées passagers contre des encoches creusées à même la coque -, la Hornet 2011 a conservé tous ses atouts et gagne en attractivité visuelle.
Le résultat final est donc plutôt réussi, même si l'on peut regretter que les ingénieurs ne soient pas allés au bout de leur démarche. Une vraie refonte esthétique, saupoudrée de quelques évolutions techniques, n'aurait sans doute pas déplu aux motards les plus exigeants... mais les plus pragmatiques se consoleront au moment de régler l'addition !
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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