Essai Ducati Diavel Strada : le Diable vous invite en duo...

Si visuellement le Diavel paraît massif et costaud - au même titre que le Yamaha V-Max ou le Suzuki B-King (lire notre Essai comparatif MNC du 23 juin 2011 : Diavel, B-King et Vmax, des watts et de la frime !), il offre en réalité une agilité insoupçonnée !

C'est même déroutant d'avoir une moto aussi balaise entre les mains et de pouvoir mettre du gaz comme on le ferait avec n'importe quel autre roadster ! Et c'est encore plus flagrant lorsque c'est Bruno Langlois qui emmène à bon rythme notre petit groupe de journalistes sur les routes mouillées et séchantes de la "West Coast" corse.

Sur le plan sportif, "l'Hyper-custom" Ducati est incroyablement sensationnel. Avec son moteur de Superbike (162 ch en version libre), il rappelle aux motards français à quel point les 106 ch nous rouillent les cervicales et les biceps pour quelques années encore...

Etonnamment souple dès 2000 tr/min, son bicylindre en L de 1198 cc monte ensuite dans les tours de manière assez linéaire. Mais alors accrochez-vous, parce que ça dépote sévère!

Aussi efficace qu'une séance de musculation, ceux qui utilisent le Diavel d'une manière sportive vont vite comprendre l'intérêt de déhancher leur corps au maximum pour ne pas atteindre les limites de la garde au sol, qui brutalise les repose-pieds dans chaque virage ou rond-point.

Dans ces conditions, on apprécie le puissant freinage ABS Brembo qui stoppe très vite la bête, la transparence de l'accélérateur électronique "Ride By Wire" ou encore le traction control assujetti aux trois cartographies d'injection : mode Sport (162 ch, distribution sportive), mode Touring (162 ch, distribution progressive) et mode Urbain (100 ch, distribution progressive).

Cette technologie présente tout son intérêt sur les routes que nous avons empruntées : entre le gravier, la poussière et la pluie, la gestion électronique évite bien des mauvaises surprises !

Rappelons toutefois qu'au-delà de cette électronique très efficace, le Diavel doit sa relative agilité à ses pneus spécifiques Pirelli Diablo Rosso 2 spécialement développés pour lui (lire notre Essai MNC du 5 avril 2011). Leur profil pointu lui offre un comportement à la fois facile, efficace et sain, même sur sol humide. En revanche, on regrette que la détente des suspensions ne soit pas assez freinée sur ce type de route. Ca ne perturbe pas les qualités dynamiques de la moto, mais le confort et les fesses en prennent un coup... Alors, conseil de Moto-Net.Com : mieux vaut durcir tout ça avant de prendre la route en duo !

Quand le rythme s'adoucit, on apprécie davantage le Diavel pour son couple de 13 mkg et le son omniprésent de ses échappements. Tout aussi bruyante, la boîte peut claquer à basse vitesse mais nos modèles d'essais étaient encore neufs. Nul besoin de la solliciter tant que ça, il suffit de tourner la poignée pour être propulsé d'une traite jusqu'à 9000 tr/min ! Un vrai bonheur...

Et lorsqu'on cruise tranquillement à 120 km/h, le nouveau pare-brise protège assez bien le buste. La tête n'étant pas complètement planquée derrière la bulle, les turbulences sont encore présentes.

Mais il y a du mieux, tout comme la capacité d'emport offerte par les valises semi-rigides de 41 litres chacune qui n'handicapent pas la largeur totale de la moto. Et bien que leurs volumes soient limités à quelques affaires seulement - pas de casque intégral -, on apprécie leur système d'attache verrouillable à clé qui permet de les ôter en tout simplicité.

Verdict : une voyageuse diabolique !

Destiné à l'origine au marché américain, ce Ducati Diavel Strada a tous les arguments pour combler les motards français. Forcément moins sexy qu'à l'origine, son petit surplus d'équipement facilite grandement les escapades à deux et rend possible le fait de pouvoir s'évader en week-end.

Ce Diavel Strada gagne donc en confort d'assise et en protection, tandis que le supplément de poids des accessoires n'a pas perturbé ses surprenantes qualités dynamiques. Et ce n'est pas le Testastretta de 162 ch qui va tirer la langue, car il semble bien n'avoir aucune limite, lui !