Revues en profondeur, tant techniquement qu'esthétiquement, les nouvelles Kawasaki Z800 et Triumph Street Triple R comptent bien mettre le feu aux poudres dans la catégorie des roadsters en 2013. Moto-Net.Com a opposé ces deux boules de nerfs : verdict !
Mais au diable ces considérations "popotin-esques" ! La route s'assèche enfin et nos deux roadsters piaffent d'impatience d'entrer dans le vif du sujet : l'arsouille ! Attendue au tournant suite aux critiques essuyées par sa devancière, la Z800 a hâte de dévoiler ses progrès en conduite dynamique (une manière polie de décrire une bonne bourre) : la Verte profite de ses relances canon pour se jeter en tête dans les premières courbes !
Immédiatement, le travail réalisé sur son ergonomie et sa partie cycle se fait sentir : son réservoir plus échancré au niveau de l'entrejambe permet de mieux faire corps avec la moto (au détriment de l'autonomie, puisqu'il perd 1,5 litre de contenance), tandis que son cadre rigidifié et ses suspensions optimisées lui confèrent une rigueur et une homogénéité inconnues sur la Z750.
Les ressorts de sa fourche concilient avec brio une relative souplesse en début de course et une hydraulique suffisamment freinée pour absorber la plupart des transferts de masse. Au guidon de la Street Triple R, le programme est plus sportif : sa fourche réglable dans tous les sens retransmet plus sèchement les irrégularités du bitume, mais offre en contrepartie un meilleur retour d'informations.
Véritable scalpel, le train avant de la Street Triple R cisèle l'asphalte avec une hallucinante précision et demande nettement moins d'efforts pour corriger une approximation de trajectoire. A ce moment précis, la notable différence de poids entre les deux motos (presque 50 kg !) se fait ressentir, et la Triumph fait les freins à la Kawasaki sans forcer son talent.
L'opération est facilitée par le top-matos dont bénéficie cette version "R" : les deux étriers radiaux à quatre pistons pincent avec une puissance sidérante les disques de 310 mm. Dosable du bout des phalanges, cet endurant dispositif demande du sang froid sur le mouillé... ou de s'adjoindre les services de son ABS optionnel, très au point !
Contrairement à la Z750R, la Z800 doit se contenter de "simples" étriers à fixation axiale. Secondés en option par un ABS au fonctionnement transparent, ils passent toutefois de deux à quatre pistons par rapport à la Z750 "tout-court". Le freinage y gagne incontestablement en constance et en puissance, mais reste en deçà de la précision et du mordant offerts par sa rivale du jour.
Prête à tout pour rester à l'aspi, la Verte dévoile ses derniers atouts dans un sursaut d'orgueil : sa stabilité impériale et sa connexion "poignée de gaz-roue arrière" irréprochable. La Z800 vire en effet comme posée sur un rail et ses accélérations se gèrent au tour-minute près. Mais il en faut plus pour impressionner la sportive en bikini à qui elle s'oppose aujourd'hui...
Certes, la Street Trip' est un peu plus nerveuse sur le bosselé et son injection plus rugueuse génère d'infimes à-coups. Mais ces petites imperfections altèrent à peine un bilan dynamique proche du sans-faute : dans les enchaînements serrés, la Triumph se place au millimètre et ressort comme un boulet de canon en s'appuyant sur son excellent amortisseur.
Et pour un millier d'euros de moins... |
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Ajustable en précharge, compression et détente (uniquement détente et compression sur Z800), le mono-amortisseur de la Street Triple R possède un tarage idéal : suffisamment souple sur ses premiers millimètres d'enfoncement, il épargne les vertèbres sur les petits chocs. Puis la circulation de l'huile est ralentie juste "comme-il-faut" par ses clapets, ce qui lui permet de bien travailler sur les grosses contraintes. Du caviar pour les amateurs de bourres roboratives !
Beaucoup plus sèche et moins progressive, la suspension arrière de la Z800 finit par perdre de sa rigueur en mode "sport" : la moto gigote sur ses appuis, au détriment de la motricité en sortie de courbes.
Déjà favorisée par sa monte pneumatique plus sportive (Pirelli Diablo Rosso Corsa contre Dunlop D214 Sportmax), la Triumph en profite pour prendre définitivement le large...
Verdict : Ze l'aurai un jour, Ze l'aurai !
Aux origines de la catégorie roadster (au début des années 90 du siècle dernier), l'offre opposait deux clans bien distincts : d'un côté des motos japonaises qui mettaient en avant un relatif compromis "sport-confort" et des tarifs ultraserrés, de l'autre des européennes fortes en gueule et pas toujours très fiables, qui faisaient cher payer leur radicalité...
Au fil des années, la donne a changé et le résultat de ce nouveau duel MNC en donne un aperçu : alors que Kawasaki a négligé les aspects pratiques et le confort de son roadster vedette, Triumph a su rendre le sien à la fois plus efficace et désirable... mais aussi - et surtout ! - plus fréquentable.
Et comme la différence de prix joue en faveur de l'Anglaise - malgré ses périphériques haut de gamme -, la charismatique Street Triple R remporte la mise. La Z800 peut toutefois compter sur sa réputation en béton armée, son sex-appeal et son incontestable progression sur le plan dynamique pour entretenir son insolente success-story (relire notre Dossier spécial Z750) !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS KAWASAKI Z800 | ||
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POINTS FORTS TRIUMPH STREET TRIPLE R | ||
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POINTS FAIBLES KAWASAKI Z800 | ||
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POINTS FAIBLES TRIUMPH STREET TRIPLE R | ||
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