Fabio Quartararo sur la M1 en MotoGP, Mathieu Gines sur la R1 en FSBK, Jules Cluzel sur la R6 en WSSP... Et leurs fans sur la R7 en virée sur route ou en piste près de chez eux ? C’est la proposition de Yamaha pour cette fin d’année 2021 ! MNC vous présente la sportive dérivée de la MT-07.
Yamaha avait à peine publié sa vidéo annonçant la présentation prochaine d’une nouvelle ère R dans sa gamme de motos sportives (R125 pour la route, R6 pour le circuit, R1/M pour les deux) que les fans écrivaient et criaient déjà son nom en bleu : R7 !
Après une seconde vidéo de savant teasing - mis à mal par quelques fuites -, la firme aux trois diapasons officialise l’arrivée - fin 2021, patience ! - d’une "toute nouvelle" R7. Toute nouvelle dans le sens où elle n’a rien à voir avec la première du nom...
Les lecteurs MNC - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres - se souviennent qu’en 1999, Yamaha avait produit 500 YZF-R7 avec pour objectif principal de battre Ducati en World Superbike. Le talentueux et facétieux Noriyuki Haga termina vice-champion du monde en l’an 2000, derrière Colin Edwards et la toute nouvelle VTR1000SP. Mais ceci est une autre histoire...
La R7 de 2022 sera une tout autre machine. Car "la nature de l'univers supersport change", ont bien noté les japonais "et, tandis que les modèles les plus extrêmes attirent toujours une clientèle dévouée de pilotes avides de performances, Yamaha souhaite élargir sa gamme". La compléter, en fait.
"Même si les légendaires R1M, R1 et R6 Race auront toujours leur place dans notre gamme", (r)assure le constructeur très attaché à la compétition, "l'arrivée de la nouvelle R7 rend plus accessible la série R à de nombreux pilotes". Et rend plus accessible aussi, la M1 de MotoGP ?!
Esthétiquement en effet, la R7 adopte la face et les lignes de ses frangines... qui reprenaient à leur propre compte les codes de la M1, le prototype de Yamaha engagé en MotoGP et piloté de gants de maître - de futur champion, on l’espère ! - par notre jeune compatriote Fabio Quartararo.
Si la R7 dispose de la paire d’yeux de feux de position à LED caractéristique des modèles R, elle se contente d’un simple phare. Pour intégrer ce dernier, l’entrée d’air frontale en M voit ses dimensions considérablement augmentées : sous certains angles du coup, on croirait vraiment observer la MotoGP !
À l’inverse, Yamaha assure que sa "mid-size" est la plus fine de toutes ses R, "encore plus étroite que les modèles R3 et R125". Son secret ? "Le moteur CP2 est l'un des plus étroits de la catégorie 700 cc et le châssis tubulaire minimaliste vient conserver cette compacité des dimensions".
Les grand(e)s pourraient craindre de se trouver à l’étroit sur cette machine, mais la hauteur de la selle postée à 835 mm a de quoi les rassurer. Le doute s’installe alors chez les petit(e)s qui peuvent se demander s’ils n’auront pas trop de mal à poser leurs deux bottes à terre... Réponse dans le futur test MNC.
La position de conduite... pardon, la position de pilotage sera adaptée "à différentes situations, notamment sur circuits et routes sinueuses". Outre la selle fine devant, large derrière et haut placé, les demi-guidons se trouvent sous le té supérieur en alu forgé, tandis que les repose-pieds sont montés plus haut et en arrière que sur la MT-07. La R7 est une pure sportive, pas un roadster caréné ou une sport-GT !
D’une contenance de 13 litres, le réservoir offre une "capacité" renforcée "à ne faire qu'un avec la machine" grâce à sa forme échancrée, très différente de celle qui équipe la MT-07 (14 l). "Les espaces pour loger les genoux permettent également au pilote de tenir la moto lors des phases de freinages et en virages", ajoute Yamaha.
À l’accélération, le pilote pourra se caler sur son petit dosseret, tandis que l’éventuel et courageux passager devra se contenter d’un ridicule strapontin qui sera sans doute remplacé par une coque (vendue au vaste rayon accessoires). En termes de performance d’ailleurs, la R7 se veut plus vive que la MT-07.
Si le CP2 (pour "Cross Plane Twin" ou bicylindre calé à 270°, tout simplement) est directement transplanté du roadster à la sportive, cette dernière devrait accélérer un peu fort grâce à son rapport de démultiplication secondaire "légèrement réduit", rapporte Yamaha sans plus de détail.
Reconfiguré pour 2021 afin de respecter la norme Euro5, le moteur préféré des français - plébiscité via les MT, XSR, Tracer et Ténéré de 689 cc - "possède un coffre des plus réjouissants", se vante la marque d’Iwata. MNC observe que ses 67 Nm égalent ceux de la RS660, sa principale rivale dans cette catégorie "Light Supersport".
Question allonge en revanche, il se peut que certains pistards restent sur leur faim : les 73,4 chevaux atteints à 8750 tr/min vont devoir galoper pour - tenter de - suivre les 100 bourrins italiens perchés à 10 500 tr/min ! Était-il trop compliqué et coûteux de trouver 20 chevaux supplémentaires sur le Twin japonais ? La mention A2 "bridable à 35 kW" n’aurait pas été remise en question...
Seule particularité du bloc monté sur la R7 : "l'adoption d'un embrayage antidribble assisté (A&S) qui offre un passage de rapports plus fluide, empêche le surrégime moteur et le blocage de la roue arrière lors de freinages brusques". Autre avantage du dispositif : le levier d’embrayage est 33 % plus facile à empoigner. Un bon point pour cette sportive au quickshifter... optionnel !
Pas excessivement puissante, la R7 devra gagner du temps dans les virages et à leur entrée. Contrairement à leurs collègues motoristes, les ingénieurs "châssis" ont du pas mal plancher sur cette nouveauté qui devrait être parfaitement à son aise sur jolies départementales et petits circuits !
Le train avant est consolidé - fourche inversée de 41 mm entièrement réglable, étriers à montage radial et maître-cylindre radial Brembo -, le cadre tubulaire en acier bénéficie d’un renfort central en aluminium et la suspension arrière voit son amortisseur adapté à un usage intensif. Les jantes à 10 bâtons de la MT sont conservées.
Quatre - petits - kilogrammes moins légère que la MT-07, la R7 répartit ses 188 kilogrammes à 51 % sur l’avant, 49 % sur l’arrière. Avec son empattement limité à 1395 mm - et malgré son gros boudin de 180 mm à l’arrière -, "cette nouvelle Supersport (sera) hyper véloce sur les changements d'angle", promet Yamaha.
Obligatoire sur toutes les motos de plus de 125 cc, l’ABS est l’unique assistance électronique présente sur la R7. À l’image de la Ténéré 700 principalement, la sportive Yamaha compte sur ses qualités premières - primaires ! - pour convaincre les motards.
De même, le poste de pilotage se contente d'un tableau de bord LCD à affichage blanc sur fond noir, moins tape-à-l’oeil que les instrus couleurs de plus en plus répandues, mais "qui offre des informations claires et faciles à lire, permettant ainsi au pilote de la R7 de se concentrer sur la route"... et lui évite de trop s’endetter ?
"Plaisir de conduite à l'état pur, accessibilité et prix abordable caractérisent la nouvelle R7", résume Yamaha, sans divulguer le tarif ! Où la R7 se situera-t-elle sur l’échelle du CP2 : nécessairement plus haut que la nouvelle MT-07 (7299 euros), MNC espère qu’elle avoisinera la Tracer 7 (8299 euros).
Le tarif de la R7 ne devra pas atteindre celui de la Ténéré (9999 euros), car il dépasserait - de trop - ceux de deux concurrentes au profil plus routier : Kawasaki place sa Ninja 650 à 7899 euros et Honda propose sa CBR650R à 9099 euros. Enfin, Aprilia demande 11 990 euros pour sa RS660, la plus sportive et sophistiquée de la bande.
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