Plus de 3 000 kilomètres au guidon de la Harley-Davidson Ultra Classic Electra Glide 2012 devraient permettre de cerner les qualités et les défauts du vaisseau amiral US qui cube désormais 1 690 cc... Dernier road trip automnal en musique !
Le jeté de jambe pour prendre place sur la selle de l'Electra demandera à la fois de la conviction (la moto est large) et de la retenue, car il ne faut pas donner un méchant coup de pied aux enceintes arrière qui ne le méritent pas !
L'assise large et confortable rassurera les plus petits puisque la selle ne se trouve qu'à 693 mm du sol... et heureusement, serait-on tenté de dire, car relever la moto de sa béquille latérale tient de l'exercice de musculation : les 413 kg (en état de marche, mais sans bagage et sans passager !) de chrome et d'acier sont bien là !
Le salaire de la peur !
C'est sans doute le gros défaut de cette Electra : son poids ! Malgré un centre de gravité relativement bas, les manoeuvres moteur coupé ou à très basse vitesse sont franchement flippantes et doivent être appréhendées avec une grande humilité...
Si au final notre moto d'essai Moto-Net.Com s'en est sortie sans aucune égratignure, il faut avouer qu'à deux ou trois reprises, à cause d'un pied qui glisse ou d'une butée de guidon un peu appuyée, l'Electra a bien failli terminer par terre !
Elle est davantage conçue pour les grands parkings nord-américains où les demi-tours et stationnements sont évidents. Dans nos petites rues et sur nos trottoirs exigus, au contraire, il faut anticiper les manoeuvres et les arrêts !
Une américaine à Paris
Il peut suffire d'un vélo supplémentaire dans le parking deux-roues, ou d'une voiture stationnée devant le bateau que l'on comptait emprunter, pour se retrouver coincé. Et si c'est le cas pour toutes les grosses GT du type Goldwing, c'est particulièrement vrai de la Harley.
Hormis ce problème de surcharge pondérale, l'accueil de l'Electra est au top. Assise confortable, maintien des lombaires grâce au dossier offert par la selle passager surélevée, larges platines repose-pieds avec double sélecteur : on se sent tout de suite apte à avaler des kilomètres.
Le guidon est assez large et cintré mais offre une position plutôt naturelle et agréable. Fidèle à l'ensemble de la production de Milwaukee, les poignées et leviers sont épais et relativement fermes mais ne sont pas gênants à l'usages.
Quasiment 700 km nous séparent de Pessac-sur-Dordogne, première étape de notre road trip automnal. Comme toujours, la sortie de Paris par la RN 118 est difficile, mais la Harley se faufile plutôt bien. Pratique : si le large carénage Batwing passe entre les voitures, alors on est sûr que les valises passent aussi.
DJ Electra
Passés les 5 km/h, la Harley fait complètement oublier ses 430 kg et devient étonnamment facile et intuitive... pour une machine de ce gabarit ! Pour être sûr d'être vu, nous allumons les deux feux additionnels qui confèrent à l'Electra cette bouille inimitable.
La sortie de Paris se fait en zappant d'une station de radio à une autre, mais très vite on opte pour le CD plein de MP3 concocté juste avant de prendre la route. Quel plaisir : l'installation Harman/Kardon qui équipe l'Electra surpasse largement tout ce qui se fait dans le monde de la moto !
On profite de la musique jusqu'à plus de 140 km/h, même avec un casque Schuberth particulièrement bien insonorisé. En baissant un peu les basses, on peut même mettre le volume à fond sans que les enceintes ne saturent.
La sonorité des pots est aussi satisfaisante : assez présente pour en profiter, elle est suffisamment discrète pour jouir de la musique. Pour les mélomanes, il serait dommage de coller à l'Electra des échappements plus sonores, comme il est souvent de mise dans le "petit" monde Harley.
Allures et conso américaines
A peine rodée avec ses quelque 500 km au compteur, l'Electra file à peu près sereinement à 140 km/h de croisière. Mais à cette vitesse, les reprises du V-twin de 103 ci sont franchement molles et décevantes, que ce soit sur le 6ème rapport - qui n'est pas vraiment un overdrive - ou le 5ème.
En forçant sa nature, l'américaine accroche les 180-185 km/h compteur, mais son train avant proteste rapidement en dansant une gigue de tous les diables. Attention également au régulateur de vitesse plus que fantasque qui peut faire varier votre vitesse d'une dizaine de km/h au gré des montées et des descentes... Cette approximation peut coûter cher devant un radar !
Si l'Electra se montre plutôt raisonnable sur route, elle se met à consommer pas mal dès qu'on roule à plus de 120 km/h : elle peut passer d'un gentil 6,5 l/100 km à un bon 8-8,5 l/100 km sur autoroute. Cette consommation grève un peu son autonomie, d'autant que son réservoir n'est pas particulièrement gros. Avec une contenance de 22,7 litres, il ne faudra pas trop dépasser les 230 km avant de ravitailler sur autoroute. Dommage, pour une moto si confortable qui permettrait de rallonger les relais.
.
.
CONDITIONS ET PARCOURS | ||
| ||
POINTS FORTS | ||
| ||
POINTS FAIBLES | ||
| ||
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.