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Paris, le 1er mars 2016

Essai Suzuki SV650 2016 : retour sur investissement

Essai Suzuki SV650 2016 : retour sur investissement

De retour au catalogue Suzuki en 2016, la ''nouvelle'' SV650 est une mise à niveau réfléchie et économique. Malgré des innovations bienvenues, cette moto au célèbre patronyme cultive un classicisme dépouillé, en opposition avec la tendance actuelle. Test.

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Dynamique : des évolutions probantes

Et qu'en est-il des véritables innovations sur cette SV650 2016 ? N'ayez crainte : plutôt que d'opter pour de coûteuses assistances comme un anti-patinage réglable sur 180 niveaux ou des cartographies variables en liaison par satellite, la firme d'Hamamatsu a fait des choix techniques bien plus pragmatiques.

Comme sur les GSX-S1000 - et les Ducat -, un bref appui sur le bouton du démarreur suffit désormais à lancer le Twin. Seconde avancée et non des moindres, l'aide au démarrage "Low RPM Assist". Inspirée des dispositifs d'assistance au démarrage en automobile, ce système inédit officie dès le départ ou lorsqu'on évolue à très bas régime.

Informé par un capteur, le système d'injection ouvre un circuit supplémentaire permettant d'augmenter le régime moteur pour éviter de caler. Un peu comme une sorte de starter automatique dont l'action varie automatiquement. Pour le fun, on peut lâcher l'embrayage et monter jusqu'au troisième rapport sur le plat sans toucher à la poignée de gaz. Succès garanti auprès des débutants et des motos-écoles !

En lâchant l'embrayage, le régime augmente un peu, de 250 tr/mn pour être précis, et la moto s'élance sans intervention sur les gaz. Sur le filet de gaz, l'évidence et la maniabilité de cette SV650 apparaissent immédiatement en cycle urbain. Son twin ne cogne pas et le rayon de braquage est bon : examen réussi !

Concernant la position, elle semble avoir peu changé : la selle permet à un pilote de taille moyenne - 1m75 - de poser les pieds parfaitement à plat. Comme la Gladius avant elle, les filles apprécieront cette moto, d'autant qu'elle se révèle effectivement plus étroite entre les cuisses grâce au nouveau réservoir. Un argument choc !

Le guidon - aussi peu large que relevé - et les repose-pieds légèrement reculés apportent à la position un zest de sportivité. Malgré sa conception, le bicylindre en V vibre peu : il accepte d'évoluer à 1800 tr/mn sur les premiers rapports sans devoir toucher à l'embrayage. Vraiment une bonne pâte !

Mais on ne va pas passer la journée à de si bas régimes... En tournant la poignée, la réponse est prompte sans être pour autant brutale. Ceux qui chercheront une quelconque faiblesse de comportement, ou un passage à vide, en seront pour leurs frais.

A l'image de sa boîte de vitesse douce, ce moteur est bien élevé. Ce qui ne l'empêche pas de savoir jouer sur le registre de l'impertinence en produisant des envolées musclées dans les tours.

Pour le rendre plus amusant, les ingénieurs ont boosté ses hauts régimes : le déplacement de cette puissance vers le haut est réussi, sans contrepartie frustrante sur sa plage d'utilisation à mi-régimes. La concurrence n'a qu'à bien se tenir ! Ce V-twin est agréable à utiliser, mais aussi à entendre.

Sans agressivité, il continue de japper au rythme des claquements émanant de la boîte à air, plus que de l'échappement. A n'en pas douter, cette moto donne la banane ! Les motards en phase avec ce concept sans esbroufe, ceux qui pratiquent sur le retour et les nouveaux permis y trouveront leur compte.

Ces derniers, quel que soit leur âge, devront se contenter deux années durant d'une version bridée à 45 chevaux (le kit sera mis en place par les concessionnaires qui rendront ensuite la puissance initiale contre 100 €). Espérons que Suzuki sache préserver le caractère joueur du V-twin.

Un corps sain pour un esprit sain

Sur les routes mouillées du sud de l'Espagne empruntées par MNC pour découvrir cette SV 2016, mieux vaut rester concentré... D'autant que les grêlons (!) qui frappent le bout de nos doigts commencent à les endolorir ! Pas les meilleures conditions pour essayer un roadster dépourvu de toute forme de protection...

Heureusement, la partie-cycle de la Suzuki SV 650 se montre aussi rassurante que son moteur. Seul bémol, à confirmer dans de meilleures conditions, un manque de franchise à la mise sur l'angle dans les virages très lents, sans doute liée aux pneus d'origine vieillots (Dunlop Qualifier) et dont le grip s'avère peu convainquant sur le mouillé...

Pour le reste, cette moto se montre parfaitement équilibrée. Légère et facile à mener, elle n'est jamais rétive et permet d'improviser quel que soit le rythme qu'on lui impose. Sur autoroute, elle garde impeccablement son cap. La fourche, d'aspect rudimentaire, n'a pas à rougir de son comportement et possède une tenue hydraulique satisfaisante.

Rien à voir avec celle des premières SV qui plongeait outrageusement au freinage... Derrière, l'amortisseur de conception basique travaille assez bien, mais ses performances manquent de progressivité, surtout sur des successions de chocs. Sur les bosses toutefois, c'est plus le manque de rembourrage de la selle que la performance de l'amortissement qui nuit au confort !

Aussi fine que sur la Gladius, la selle de la SV650 est réellement perfectible malgré un dessin bien réalisé : il lui manque juste de l'épaisseur. Au chapitre du freinage, la moto est rigoureuse sans être exceptionnelle, comme les modèles précédents. Logique puisqu'elle utilise le même matériel !

Les performances sont correctes, sans plus. L'avant, qui ne brille pas par sa puissance, a au moins l'avantage d'être progressif. Et l'ABS qui le seconde se montre aussi rassurant que peu intrusif, même à l'arrière.

Annoncée à moins de 4 l/100 km, la consommation d'essence s'est établie à 4,4/100km lors de notre test selon l'ordinateur de bord. Une valeur très raisonnable permettant d'entrevoir un peu plus de 300 km d'autonomie. Pas mal du tout !

Verdict : la même en mieux... 7 ans après !

Succédant à une Gladius incomprise depuis sa sortie en 2009, la SV 650 sonne comme un retour aux sources marqué par des évolutions pertinentes (poids et conso en baisse, puissance en légère hausse) et des innovations intéressantes comme l'ingénieux et rigolo aide au démarrage "Low RPR Assist.

Cependant, le parfum connu qu'elle dégage et sa discrète allure classique auront probablement du mal à séduire les plus jeunes, tandis que certains risquent de la réduire à une mise à jour de la moto qu'ils pilotaient au début des années 2000...

Ce choix est assumé par Suzuki, qui espère séduire le plus grand nombre cette alternative simple, intelligemment conçue mais sans réelle audace... L'avenir dira si ce pari lui sera favorable.

Dernier argument et non des moindres pour une nouveauté : son prix. Pas encore officiellement fixé à cette date, il est annoncé "à partir de 6599 €" par la filiale française qui insiste sur le caractère non définitif de ce prix. S'il devait se confirmer, ce tarif placerait la SV650 au même niveau que l'ER-6n (actuellement affichée 6599 € avec ABS) et juste en-dessous de la meilleure vente de la catégorie roadster : la MT-07 (6699 € avec ABS). La bataille sera rude !"

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Commentaires

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Je ne vais pas être objectif puisque c'est avec cette moto que j'ai connu parmi les plus belles heures de ma vie de motard. Si vraiment ils ont amélioré la fourche et le feeling des freins avant, cette bécane doit être un plaisir à emmener. Surtout ce petit V-twin est véritable enchantement! Ce qui est étonnant et que constate objectivement Moto-Net, c'est qu'une bonne bécane de 15 ans avec quelques modernisations est encore tout a fait dans le coup (hormis le "staïle" bien sur)... ce qui montre bien que malgré tous les bidules techno qu'on nous vend, la technologie moto s'est bien stabilisée. Elles sont loin les années 80-90 ou chaque nouvelle génération envoyait la précédente a la préhistoire: refroidissement liquide, monoshock, cadre périmétrique....

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle d'origine
  • Parcours : 180 km
  • Routes : Ville, route, voies rapides
  • Pneus : Dunlop Qualifier
  • Conso moyenne : 4,5l/100km
  • Problèmes rencontrés : Météo exécrable !
 
 
 

POINTS FORTS SV650

 
  • Réputation établie
  • Partie cycle abordable
  • V-twin vivant
  • Aides au démarrage
 
 
 

POINTS FAIBLES SV650

 
  • Manque d'originalité
  • Finition et équipements limités
  • Monte pneumatique
  • Selle peu confortable