Lancé en 2002, le Burgman 650 a traversé la dernière décennie en devenant la limousine des maxi-scooters. En réponse à l'arrivée de sérieux concurrents, Suzuki a pertinemment accentué ses forces et gommé certaines de ses faiblesses. Pari réussi ? Essai.
Stoppé tout en douceur à un feu rouge devant le Colisée à Rome (Italie), le "méga-maxi-scooter" Suzuki dévoile un autre aspect de sa progression générale : les échancrures creusées dans son plancher ont été redessinées au profit de l'accessibilité.
Ainsi, malgré une selle très large (mais basse : 755 mm sur Genuine et 5 mm de plus sur Executive à cause du système de chauffage), les bottes d'un pilote d'1m75 viennent naturellement et complètement au contact du bitume.
Et ce, même en restant bien installé au fond de cette très confortable assise, les lombaires bien maintenues par le dosseret pilote. Un équipement dont la position peut varier de 50 mm dans l'axe longitudinal, afin de profiter du vaste espace séparant la selle du tablier pour étendre confortablement ses jambes.
Le haut du corps jouit lui aussi d'un accueil princier : même avec la bulle en position basse, le buste est parfaitement abrité et ne subit aucune contrainte, tandis que les branches bien dessinées du guidon s'attrapent sans effort. Seul bémol concernant le guidon : sa largeur et son éloignement vis-à-vis du pilote demandent d'avoir "le bras long" pour accompagner la branche extérieure en butée lors d'un demi-tour.
En contrepartie, le Burgman 650 offre un excellent rayon de braquage et la largeur de son guidon améliore le bras de levier, favorisant les manoeuvres à basse et moyenne vitesses. Les poignées de freins réglables en écartement et deux vide-poches d'1,3 litre facilement accessibles parachèvent une ergonomie bien pensée.
Malgré leurs nombreuses commandes (dix boutons sur la poignée gauche de l'Executive !), les commodos restent fonctionnels mais manquent d'élégance. Le recours à de multiples coloris (bleu, orange criard, jaune pétant, noir, gris clair et rouge !) jure visuellement. Cela ne joue pas en faveur de la qualité perçue, pas plus que le côté "plastoc" de certains plastiques (vide-poches et cache guidon, notamment) ou le câble entouré de chatterton sortant de la basique commande des poignées chauffantes.
Un coup d'oeil sur la nouvelle console de bord renseigne sur... pratiquement tout ! Les cadrans du compteur et du compte-tours à aiguilles encadrent un écran digital où figurent l'heure, le niveau et la consommation d'essence, la température du moteur et de l'air, le kilométrage total, deux trips journaliers et la "vitesse" engagée en mode manuel. Un voyant d'alerte s'allume même lorsque la température extérieure descend en dessous de 3°C !
Pour 2013, deux nouvelles fonctionnalités font leur apparition : un message de maintenance s'inscrit en bas à gauche de la fenêtre numérique tous les 6000 km pour signaler la nécessité de vidanger l'huile, tandis qu'un symbole vert "Eco" s'allume lorsque la conduite adoptée permet de ménager la consommation.
Lisible mais un brin austère, cette instrumentation inspirée de l'automobile ne souffre que d'un seul défaut, plutôt agaçant sur ce type de scooter "Premium" : l'impossibilité de faire défiler toutes ces informations depuis le guidon. Pour ne rien arranger, les boutons dévolus à cette fonction sur la planche de bord sont petits et peu accessibles en roulant, du fait de leur éloignement par rapport au pilote.
Au chapitre des détails pratiques fâcheux, citons aussi l'absence de charnière sur le bouchon de réservoir d'essence de 15 litres ou de valve coudée sur la roue avant de 15 pouces. Dommage, car les disques de frein flottants (fixes auparavant) de 260 mm ne laissent pas beaucoup de place pour vérifier ou modifier la pression... A l'arrière, la roue de 14 pouces bénéficie quant à elle de cette attention.
Désormais installée à gauche sous la selle (à droite sur le tablier en 2012), la petite commande de frein de parking n'est pas non plus un modèle d'accessibilité. Son positionnement en dehors du champ visuel du pilote allié à la faible visibilité du voyant d'enclenchement au tableau de bord font qu'il est facile d'oublier de le desserrer avant de repartir. Un frein de parking automatique comme sur les BMW C650 apporterait un véritable plus pratique, tout en évitant ce genres de petits tracas.
Enfin, si le volume (5,2 litres) et la praticité de la boîte à gants verrouillable et équipée d'une prise 12V sont reconduits, la diminution de la capacité d'emport du coffre sous la selle en chagrinera peut-être quelques-uns. En raison de l'affinage de l'arrière, le volume de la soute du Burgman 650 passe en effet de 56 à 50 litres. Ou quand la forme prend le pas sur la fonction...
Pas d'inquiétude toutefois, MNC a vérifié : il est toujours possible de glisser deux casques intégraux ou modulables dans cet espace éclairé, dont l'ouverture se commande au contacteur. Et il reste encore de la place pour loger des gants ou un vêtement de pluie, ce qui suffit amplement au quotidien.
A l'usage, les propriétaires du nouveau Burgman apprécieront aussi l'apparition d'une petite trappe de visite permettant de vérifier les niveaux d'huile et de refroidissement sur le flanc avant gauche. Une initiative louable, sachant que ces vérifications passaient auparavant par un démontage d'une partie du plancher !
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS SUZUKI BURGMAN 650 |
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POINTS FAIBLES SUZUKI BURGMAN 650 |
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