Ajouter un pare-brise et un semi-carénage à un roadster pour lui développer des aptitudes routières, l'idée n'est pas nouvelle. Mais quand ce roadster s'avère être ''La Bête'' et ses 173 ch, le résultat est (d)étonnant. Essai de la KTM 1290 Super Duke GT.
Pour certains, la vie est un précieux cadeau. Pour d'autres, il s'agit d'une farce... Quelques-uns, parmi les plus désabusés, l'assimilent même à une maladie mortelle sexuellement transmissible et pour une poignée d'autres, la vie se résume à une seule chose : la course.
Attirés par la compétition sous toutes ces formes, ceux-là préfèrent courir dans l'escalier plutôt que prendre l'ascenseur et n'hésitent pas à jouer des coudes au supermarché pour choper une caisse libre. Leur credo ? L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et se couchent tard... afin de surpasser les autres !
Chez KTM, cette mentalité de compétiteur est la base de la politique d'entreprise : quand on construit des motos "Ready to Race" (prêtes à courir), ce n'est pas pour finir au pied des podiums ! Alors quand la marque autrichienne se pique de concevoir une moto "GT", le résultat bouscule les schémas habituels : un seul coup d'oeil suffit à saisir que l'inédite 1290 Super Duke GT n'a rien d'une routière "plan-plan", aussi confortable que docile !
Notre essai de la KTM 1290 Super Duke GT en vidéo |
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Car sous les semi-carénages - aiguisés comme des scalpels - et le pare-brise réglable sans outil, c'est bien la "bestiale" Super Duke R qui apparait, ni plus ni moins que le roadster le plus sensationnel du marché (lire notre Essai comparatif MNC : Super Duke R Vs S1000R Vs Monster 1200 Vs Z1000). Amateurs de douceur, stoppez ici votre lecture car KTM n'a pas fait grand-chose pour transformer son intimidant fauve en gentil chaton !
Statique : richement équipée
Si le suffixe "GT" pouvait laisser présager une forme de domestication de la "Bête" - ou au moins un adoucissement de son fort caractère -, il n'en est rien : la base moteur et châssis de la Super Duke GT est à quelques détails près identique à celle de la Super Duke R. En d'autres termes, l'un des packages les plus efficaces de la catégorie (lire notre Point technique en page 3) !
Uniquement retravaillé pour booster ses mi-régimes tout en satisfaisant à la norme Euro4, l'énorme V2 de 1301 cc délivre les mêmes valeurs de puissance et de couple (173 ch et 144 Nm, rien que ça !), tandis que le cadre treillis n'a pas changé. Seule la boucle arrière est modifiée pour recevoir les valises de 30 litres optionnelles (+785,90 €), capables de se refermer sur un casque intégral de bonne taille.
Au passage, l'ergonomie est légèrement repensée par le biais de nouvelles selles (plus épaisses), de repose-pieds passager abaissés et d'un nouveau guidon élargi (+25 mm) et remonté (+5 mm), en plus d'être désormais réglable sur quatre positions.
Pour améliorer l'autonomie, la capacité du réservoir passe de 18 à 23 litres. En somme, des ajustements très - trop ? - modérés. En revanche, la Super Duke GT se distingue de sa donneuse d'organes par une dotation de série particulièrement riche !
Pour tracer loin et - relativement - confortablement, elle reçoit un régulateur de vitesse, des poignées chauffantes réglables sur trois positions, un ordinateur de bord ultra-complet (voir la liste des infos dans la fiche technique), un indicateur de pression des pneus, des warnings, des leviers réglables, une poignée de maintien (moyennement confortable, car elle se trouve dans le dos du passager) et même une prise 12 V planquée sous la console de bord mi-analogique mi-digitale.
La liste comprend aussi un shifter (une première de série chez KTM), un freinage couplé de l'avant vers l'arrière, un ABS et un anti-patinage sensibles à l'inclinaison, trois modes de conduites et des suspensions semi-actives WP, capables de s'adapter en continu à l'état de la route. Sans oublier de pratiques rangées de LED - situées sur les écopes - qui s'allument progressivement pour éclairer l'intérieur des courbes (tous les détails sur l'électronique en page 3).
Autant d'équipements qui s'ajoutent aux périphériques haut de gamme (étriers Brembo monoblocs, maître-cylindre radial, énorme mono-bras oscillant, embrayage anti-dribble, fourche inversée de 48 mm, etc.) pour justifier le positionnement tarifaire élevé de cette 1290 Super Duke GT : 18 200 €. Certains apprécieront aussi d'investir dans du "made in Austria", et non du sous-traité au "Pacheristan"...
Dans cet esprit, la qualité générale des composants flatte la rétine, à l'image du joli demi-sabot en alu sous le V2. Les soudures et les ajustements soignés sont aussi appréciables. Bon point enfin pour les valves coudées et la "vraie" trousse à outils bien fournie (pince, tournevis, clés diverses et même un décapsuleur : voir photo ci-contre !). Sa présence aide à faire passer la quasi absence d'espace dans le coffre...
En revanche, l'intégration passable du réseau électrique suscite moins de clémence, notamment autour du moteur "décoré" par des cosses dont émergent le bout de fils multicolores et par un disgracieux régulateur à droite... De même que l'absence de caoutchouc sur les repose-pieds (pilote et passager) et d'une béquille centrale, même pas proposée en option malgré la transmission finale par chaîne !
D'autant plus agaçant que la courte béquille latérale n'est pas des plus stables et s'avère pénible à déplier, car son minuscule ergot est sous le sélecteur et le cale-pied. Dans le même ordre d'idées, le mécanisme de coulissement du pare-brise est bruyant et dur, au point de craindre de casser la bulle à force de pousser ou tirer dessus (revoir nos premières vidéos en direct de l'essai) !
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS 1290 SUPER DUKE GT |
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POINTS FAIBLES 1290 SUPER DUKE GT |
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