Essai Ducati Monster 797 : du plus et du moins

On l’attendait au tournant... et c’est là que nous l’avons testée, sur les routes à virages des corniches du Trayas au massif de l’Estérel. Un terrain parfait pour cette Monster annoncée plus joueuse que jamais ! La côte d’Azur et son soleil légendaire, vous en rêvez ? Nous aussi... mais c’est par une journée extrêmement arrosée que Ducati a choisi de sabler le champagne pour la nouvelle Monster 797 !

Il est tombé ce jeudi de mars autant d’eau sur le Var et les Alpes-Maritimes qu’en un mois entier de précipitations. Pensez donc ! Evidemment, ce n’était pas le jour à tester une "hyperbidule" nez dans la bulle et genou au sol. Même pas un jour à mettre un motard dehors, mais s’il doit y en avoir un il roulera, c’est sûr, en Monster 797. La même que celle présentée hier soir à l’hôtel par ses géniteurs italiens comme une moto docile, servile : en deux mots, très facile. 

Et c’est parti en vêtements (presque) étanches sous une pluie serrée... La position revisitée colle au concept de la moto : par rapport à la 796 que nous gardons en référence, les repose-pieds ont été avancés et suffisamment abaissés. Avec cet effet assez cool, on oublie l’attitude sportive parfois trop exigeante sur route.

Malgré sa prise de volume, le réservoir court n’engendre aucune gêne. La position est toujours ramassée sur l’avant et le guidon bas, totalement droit comme sur les autres Monster, engendre toujours une sensation mitigée en cassant un peu les poignets. 

Les aides en service minimum

Actionner l’embrayage est devenu un plaisir depuis l’arrivée de l’APTC chez Ducati. L’effort au levier s’en trouve amoindri et le système gère l’anti-dribbling au rétrogradage. La boîte à six vitesses reste souple, les vibrations parfaitement filtrées et la sonorité discrète. Au grand regret des "puristes", la 797 fait patte de velours, mais au moins elle ne surprendra pas le motard non initié.

Son tableau de bord "full LCD" affiche toutes les fonctions. En jouant de la sélection au commodo gauche, on valide l’absence de modes de conduite ou d’antipatinage. Evidemment.... mais un indicateur de rapport engagé n’aurait pas été superflu ! Sur le mouillé, cette petite Monster se montre fort rassurante. La facilité annoncée est bien là : nul besoin de forcer pour l’engager en virage, elle se pilote au doigt et presque à l’œil, ne gigote pas et ne rue pas non plus. 

Mais sous cette pluie battante, il nous a malheureusement été impossible de valider son comportement "sportif"... Le confort de suspensions étant de mise et leurs réglages limités, on peut imaginer que la 797 ne sera pas aussi rigoureuse qu’une 821, loin s’en faut. Mais il faudra la comparer à ses concurrentes directes, au rang desquelles la Kawasaki Z650 et la Triumph Street Triple 765S font aussi peau neuve en 2017.

Il est où, le trou ?

Le bicylindre, qui ne rechigne pas à reprendre dès 2000 tours, évolue ensuite sans creux ni temps mort. Comme pressenti à la lecture de la fiche technique, il délivre sa cavalerie de façon maîtrisée. On apprécie le regain de couple entre 4000 et 6000 tr/min, une plage où ce moteur se montre particulièrement agréable à vivre.

Au-delà, selon ce que nous avons pu en juger malgré la météo, la poussée chute pour s’éteindre un peu après 8500 tr/min. La 797 offre un minimum de sensations "maison", toujours bonnes à prendre face aux quatre-cylindres !

Même sous la pluie, elle accepte d’être menée à relativement bon train. Les Pirelli Diablo Rosso II, assez neutres, ne nous ont jamais trahis et le freinage, pourtant assuré par des Brembo radiaux, ne déstabilise pas plus.

Le levier droit se montre même un peu spongieux, probablement en raison de la prudence de l’ABS sur ce bitume détrempé, mais au moins il fait fi d’une brutalité qui serait désagréable dans des conditions pareilles. Et puis on se rend compte qu’en tirant sur le levier, l’efficacité est bien là...

Lors des nombreux demi-tours effectués pour les prises de vue, nous avons pu vérifier que le rayon de braquage n'était pas son fort, comme souvent sur les Monster. Heureusement, on pose toujours bien les pieds par terre grâce à l’étroitesse de la selle.

Verdict : de bonnes aptitudes à confirmer sur le sec

S’il reste à valider le comportement sur sol sec de la nouvelle Monster 797, son aptitude à se jouer des conditions difficiles a conforté son positionnement. Destiné essentiellement aux nouveaux motards, le roadster spaghetti conserve une image forte sans réclamer de mode d’emploi en utilisation quotidienne. L’ultime obstacle tient à son prix de 8990 € en rouge (calqué sur celui du Scrambler) mais supérieur de 2000 euros à ceux des Yamaha MT-07, Kawasaki Z650 et autres Suzuki SV 650...

• Duel MNC du 9 mars 2017 : Kawasaki Z650 Vs Yamaha MT-07

Autant de motos toutefois moins craquantes esthétiquement et techniquement : par rapport à ses rivales japonaises, l'italienne fait valoir son charme latin et ses beaux atours (étriers Brembo, Pirelli Diablo Rosso). Elle trouvera aussi sur sa route et dans le même ordre de prix (8900 €) la nouvelle Triumph Street Triple 765S, plus légère (180 kg) et dont le 3-cylindres se montre surtout beaucoup plus performant (113 ch et 73 Nm)...