Lentement mais sûrement, la résistance nippone s'organise afin de bouter la Z750 hors de son trône : déjà menacée par la Yamaha FZ8, la Zed doit dorénavant contrer l'offensive de la Suzuki GSR 750. Un combat arbitré par MNC : essai comparatif.
La GSR 750 est donc bien le roadster dynamique et méchamment efficace que Suzuki nous promettait : sur ce point, la copie surpasse largement l'original en retournant pourtant contre elle exactement les mêmes armes... du moins en ce qui concerne la partie cycle.
Car du côté de la motorisation, elle profite incontestablement des 26 ans d'expérience des ingénieurs d'Hamamatsu sur la cylindrée sept et demi pour mettre à l'amende le vieillissant quatre-cylindres de la Z750 (issu de feu la ZX-9R !) aussi facilement que celui de la FZ8, pourtant étroitement dérivé de l'YZF-R1 2008.
Et la bonne nouvelle, c'est qu'aussi performant soit-il, le moulin de la GSR 750 n'en pas oublié les bonnes manières : l'ensemble boîte-embrayage est le plus doux des trois, tandis que les vibrations ressenties à mi-régimes dans les pieds et l'entrecuisse sont largement plus supportables qu'au guidon de la Z750.
En revanche, elle perd quelques points sur le plan de l'injection : celles de la FZ8 et de la Z750 sont plus précises et plus transparentes, ce qui se montre particulièrement appréciable en sortie de virages serrés et en ville.
Un poil brutale sur le filet de gaz, l'alimentation de la Suz' semble pourtant calibrée avec grand soin par les motoristes d'Hamamatsu : malgré son rendement moteur supérieure, elle s'est montrée la plus sobre de ce comparatif avec 5,9 l/100 km de moyenne contre 6,3 l pour la Z750 et 6,4 l pour la FZ8.
Le bon compromis...
Bonne élève, la GSR 750 prend aussi l'ascendant au chapitre des aspects pratiques : comme ses rivales, elle est doté d'une clé codée, d'une jauge à essence et de warning, mais sa console de bord est plus complète avec notamment deux trips, la consommation moyenne et le rapport engagé (lire la partie "Instrumentation" de nos fiches techniques en pages suivantes). En outre, son rayon de braquage est légèrement plus restreint que celui de la FZ8 et de la Z750.
Placée à la même hauteur sur les trois machines (815 mm), la selle de la Suzuki est facile à enjamber et son excellente maniabilité lui permet de se faufiler dans un trou de souris en agglomération. Elle se montre de surcroît facile à vivre en ville grâce à une inclinaison du buste et un repli des jambes nettement moins prononcés que sur la Z750, même si sur ce point la FZ8 conserve l'avantage avec sa position droite quasi sénatoriale.
Cependant, son réservoir aux galbes moins prononcés que sur la FZ8 (malgré une contenance supérieure de 0,5 litre) la rend plus facile à enserrer entre les jambes, tandis que sa compacité profite au passager qui a moins de distance à parcourir pour placer ses mains sur le réservoir lors des freinages. Un point non négligeable puisqu'à l'instar de ses deux adversaires, la GSR 750 se passe de poignées de maintien !
Comme sur la Z750, le duo ne devra de toute façon constituer qu'une option de dépannage, tant la dureté et l'étroitesse de la selle passager auront tôt fait de mettre à l'épreuve la patience du malheureux volontaire ! Là encore, la Yamaha se montre bien plus vivable avec une assise plus large et confortable : une vraie "XJ8", cette FZ8 !
La GSR 750 est en revanche la seule à offrir des crochets d'arrimage sur ses repose-pieds arrière, tandis que le démontage de son assise passager met à jour des attaches en nylon (comme sur la FZ8) et le plus gros volume de rangement : profond, l'espace sous la selle permet d'emporter un petit antivol en U et des vêtements de pluie.
Reste à savoir dans quelle mesure l'intégration de l'ABS sur la GSR 750 - prévu en France pour l'été 2011 - empiétera sur la belle capacité du coffre du roadster Suzuki, sachant que sur les Z750 et FZ8 équipées de l'assistance au freinage, la centrale et les multiples circuits électriques dévorent pratiquement tout l'espace disponible...
Première victoire, mais...
A défaut de révolutionner la catégorie, la GSR 750 réalise donc l'exploit d'améliorer une recette (archi)connue et domine la FZ8 et la Z750 grâce à un compromis "sport-confort-vie quotidienne" aussi intéressant que pas commun sur ce type de motos.
Mais si elle remporte cette première manche, l'issue de la bataille n'est pas pour autant pliée d'avance : si son tarif se montre plus attractif que celui de la FZ8 (7799 € contre 7999 € pour la Yam'), la nouveauté Suzuki 2011 demande tout de même un billet de 100 € supplémentaires par rapport à l'adulée "Zed" (7699 €).
Certains regretteront que la GSR 750 ne se démarque pas plus sensiblement en termes de positionnement tarifaire, d'autant que la qualité de son équipement et sa finition (bien en deçà de la FZ8 et de sa partie cycle "full alu") ne peuvent être mises en avant par Suzuki pour justifier une addition somme toute élevée et qui plus est très proche de certains roadsters européens...
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS KAWASAKI Z750 |
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POINTS FAIBLES KAWASAKI Z750 |
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POINTS FORTS SUZUKI GSR 750 |
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POINTS FAIBLES SUZUKI GSR 750 |
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POINTS FORTS YAMAHA FZ8 |
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POINTS FAIBLES YAMAHA FZ8 |
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