Depuis son arrivée en 2006, le Xmax a bouleversé les références établies en s'imposant en tête des ventes toutes cylindrées confondues. Réitérant sa performance en 2007 et bien parti pour faire pareil en 2008, comment expliquer un tel succès ? Essai.
Alors que les grandes agglomérations saturent davantage jour après jour, de plus en plus de personnes se tournent vers le deux-roues. Et le permis B permettant aux automobilistes de conduire des motocycles de moins de 125 cc (124,9, donc !), le scooter 125, grâce à ses aspects pratiques, profite à plein de cette tendance.
Il n'aura pas fallu longtemps pour que le Xmax rencontre un énorme succès en France : dès son arrivée sur le marché courant 2006, il a su prendre dignement la relève du 125 Majesty - toujours disponible - qui dominait alors les ventes de deux-roues (lire notre Bilan Marché 2005).
Depuis 2006 donc - et c'est bien parti pour se prolonger cette année (lire nos Bilan Marché 2006 et Bilan Marché 2007) -, le Xmax caracole en tête des ventes toutes cylindrées confondues.
Et ceci sans comptabiliser les scores plus modestes de son frère jumeau, le MBK Skycruiser : tapi dans l'ombre du Yamaha qui profite d'une meilleure image de marque et d'un réseau moins typé 50 cc, on peut littéralement parler "d'effet Tmax".
Alors, comment expliquer le succès retentissant du Xmax : coup marketing réussi ou qualités plaçant effectivement le scooter Yamaha au dessus du lot ? Essai !
Premières impressions
Dès le premier contact, ce scooter 125 sait se mettre en valeur. Héritier de la lignée de scoots dits sportifs de la marque initiés par le Tmax (lire Essai Moto-Net.Com du 10 novembre 2006), il reprend la majeure partie des éléments du Xmax 250 qui rencontre d'ailleurs un grand succès en Italie. La version 125 en impose.
Généreusement doté avec sa fourche télescopique de 36 mm, son disque avant de 267 mm et ses grandes roues de 15 et 14 pouces, le Xmax possède une ligne dynamique des plus réussies. Et ses traits tendus s'inspirent des motos sportives de la marque aux diapasons, notamment au niveau des optiques de la face avant.
Pour autant, le bilan s'assombrit un peu lorsque le regard s'attarde sur certains aspects : quelques détails de finition font tache pour un scooter de ce tarif (3 990 €)...
La boîte à gants est la première chose qui frappe : elle a beau fermer à clé, tout utilisateur doté de bon sens ne l'utilisera pas, en raison du jeu invitant à venir faire bras de levier pour la forcer !
On notera aussi un compteur pas très inspiré bien que complet ainsi que certains éléments plastiques massifs peu élégants. Notons tout de même que ce modèle 2008 corrige certains points, comme les optiques arrière ou la visserie apparente disgracieuse qui a disparu.
En enfourchant cet utilitaire de luxe, la première chose qui frappe est la position de conduite, qui diffère nettement de celle de la plupart des scooters GT de la catégorie.
Au garde à vous
Beaucoup moins typés custom, le large guidon plat, le positionnement des pieds et la forme de la selle imposent au conducteur une position "garde à vous !" similaire à celle de certaines motos.
Imposé est le mot juste, car la configuration du Xmax ne permet pas de détendre les jambes. Et si dans un premier temps ça n'a que peu de conséquences, dès que l'on roule plus qu'un simple trajet boulot-dodo, le bas du dos pourra faire souffrir les plus douillets.
Les premières sensations moteur sont un peu décevantes. Le scooter, accusant un poids à sec conséquent de 153 kg trahissant son héritage du 250, a bien du mal à s’extirper des feux rouges.
Pourtant doté d’une puissance de 14 chevaux, il ne faut pas espérer réaliser le hole shot avec ses petits camarades de même catégorie, voire certains scooters 50 cc survitaminés !
Moteur de cruiser
En revanche, passé le creux à l’accélération s’étendant jusqu’à 30 km/h, le monocylindre monte en régime et emmène vaillamment l’équipage. Sans être impressionnant, le moteur au caractère très linéaire tracte efficacement pour se retrouver rapidement à des vitesses non avouables en agglomération.
Et même si la ville reste sa principale aire de jeu, ce scooter sera aussi à son aise sur voies rapides où le moulin, doté d’une allonge surprenante, permettra d’atteindre les 130 km/h compteur.
En duo, la mécanique montre rapidement ces limites : trop de poids à tracter ! Les accélérations sont un peu plus laborieuses alors que la vitesse de pointe sur voie rapide prend un coup dans l’aile pour atteindre péniblement les 110-115 compteur.
Autre point négatif en duo : le passager posé sur une assise suffisant moelleuse se voit cisailler les mollets par l’arrête de la carrosserie. Dommage !
Au rayon des satisfactions, il est appréciable de constater que malgré ses bonnes performances, le moteur sait rester économe avec une consommation légèrement supérieure à 3 litres aux 100 kilomètres ! Le réservoir d’une contenance de 12,5 litres permet donc au Xmax une autonomie respectable évitant les allers-retours à la pompe.
Le moteur, malgré une sonorité métallique peu flatteuse, a le mérite de rester relativement discret pour ce type d’engins souvent trop sonores. Ce qui n’empêchera pas certains de se faire plaisir en équipant le scooter d’un pot d’échappement "racing" - et bruyant - que l’on rencontre de plus en plus souvent...
Au-dessus du lot
S’il y a bien un point sur lequel le Xmax est une référence, c’est sa partie cycle. Ce scooter est doté d’une partie cycle sophistiquée où la répartition des masses et la rigidité du châssis semblent avoir été deux aspects importants de son développement, à l’instar de son grand frère le Tmax.
Sa stabilité est tout à fait remarquable, quelles que soient la vitesse et la situation. Malgré une taille et un poids conséquents, il est aisé de le manipuler à l’arrêt grâce à un centre de gravité bas. A basse vitesse, par exemple lors d’évolutions entre deux rangées de voitures, le scooter met en confiance grâce à sa bonne stabilité et sa maniabilité étonnante eu égard à sa taille.
A vitesse soutenue sur voie rapide et en courbes, le Xmax reste sur un rail comme pourrait le faire une moto équipée de roues de taille supérieure : bluffant ! A tel point qu’un motard pourra se surprendre à se faire plaisir sur de belles courbes où il cherchera à titiller les limites de l’engin... Limites qui ne seront certainement jamais atteintes pour la cible principale de ce scooter : l'automobiliste reconverti au deux-roues.
Cette efficacité a tout de même une contrepartie : le confort. Les roues de taille respectable gommeront les faibles irrégularités, mais dès que la route se dégrade, les suspensions très raides retransmettent directement les secousses dans le bas du dos.
Équipement un peu juste
Côté freinage, les disques de diamètre respectable (267 mm à l'avant et 240 mm à l'arrière) freinent efficacement avec un mordant suffisant qui ne piègera pas lors d’un freinage sur du gras mouillé.
En revanche, impossible à ce jour d’équiper le Xmax de l’ABS... Une réelle lacune, étant donné la cible de ce scooter et la concurrence qui en fait un argument de vente important, comme Honda qui propose un ABS intégral sur son nouveau S-Wing situé au même niveau de gamme.
Concernant les aspects pratiques, le Xmax est plutôt bien positionné. Sans être équipé d’un véritable ordinateur de bord, il indique les infos courantes et certaines supplémentaires, comme la température externe et le nombre de kilomètres effectués lors du passage sur la réserve.
Le coffre quant à lui est gargantuesque et peut théoriquement accueillir deux intégraux et les équipements courants (vêtements de pluie, antivol...).
En pratique, la disposition en deux étages et le fond non plat pose quelques soucis. Ainsi lors de notre essai, il aura fallu forcer (marques assurées sur les casques !) pour accueillir un intégral et un jet... Mieux vaut donc posséder un modèle compatible. De plus, on aurait aimé une finition un peu supérieure (moquette ou plastique moins dur), et pourquoi pas une prise allume-cigare.
CQFD
En conclusion, il est facile de comprendre le succès du Xmax : sans être parfait, il ne possède pas de réelles lacunes. Et le seul vrai reproche qui peut lui être adressé est de ne pas pouvoir être équipé de l'ABS.
Au final, c’est le look et le tempérament sportif qui expliquent le mieux la réussite de ce scooter : des caractéristiques qu'il emprunte directement à son grand frère, le Tmax. Et ce n’est pas pour rien que l’on retrouve à son bord une grande majorité de "jeunes cadres dynamiques" !
Valorisant, sportif, doté de qualités dynamiques inédites, jamais un scooter de cette catégorie n’avait réussi à se rapprocher autant d’une moto. N’est pas "Max" qui veut !
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