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MOTO GP 2012 - FRANCE
Paris, le 21 mai 2012

Grand Prix de France Moto GP : déclarations et analyses

Grand Prix de France Moto GP : déclarations et analyses

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations et les résultats des principaux pilotes de la catégorie reine, ainsi que l'analyse de leurs réussites et de leurs échecs par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du GP de France 2012.

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Malgré la pluie et la fraîcheur de l'air (13°C), pas un des 80 205 spectateurs comptabilisés hier autour du circuit Bugatti-Le Mans n'a sans doute regretté d'être venu au Grand Prix de France moto !

Entre l'émouvante victoire de Louis Rossi en Moto3 et la superbe remontée - hélas stoppée net par une chute à quatre tours de l'arrivée - de Johann Zarco en Moto2, les premières courses de la journée valaient déjà à elles seules le déplacement !

Et le Grand Prix MotoGP ne fut pas en reste : Lorenzo a réalisé un véritable ballet sur le circuit sarthois, tandis que Valentino Rossi et le futur retraité Casey Stoner ont superbement croisé le fer pour la première fois depuis le passage du Docteur chez Ducati !

Le tout sous les yeux de légendes des sports mécaniques comme Michael Schumacher ou Stéphane Peterhansel, et de "VIP" comme Stéphane le Foll (nouveau ministre de l'agriculture et natif du Mans) ou Jean-Claude Plassart, qui assistait à son dernier Grand Prix de France en tant que président de l’Automobile Club de l'Ouest (ACO).

Bref, le rendez-vous tricolore a de nouveau été une réussite, ainsi que le souligne son promoteur avec fierté : "quand tu vois le monde que nous avons eu pendant trois jours et le temps qu'il a fait, tu ne peux être que satisfait !", assure Claude Michy.

Il est vrai qu'au vu de la météo exécrable, le fait qu'il n'y ait "que" 8000 personnes de moins par rapport à l'ensoleillée édition 2011 (88 400 lors du GP de France 2011) peut effectivement être considéré comme satisfaisant.

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (4ème en qualifs et 1er en course) : "Aujourd'hui c'était difficile de rester concentré. C'est déjà compliqué sur le sec, mais c'est encore plus dur sur le mouillé. La course m'a semblé beaucoup plus longue et il fallait mémoriser les passages qui étaient les plus glissants à chaque tour. Un oubli et on partait facilement à la faute".

"J'ai commencé la course déterminé à être devant dès le début et j'ai réussi à rester concentré, même lorsque Casey me rattrapait. J'aurais pu pousser un peu plus mais je ne voulais pas risquer la chute donc j'ai préféré attendre quelques tours pour voir ce qui se allait se passer. Finalement j'ai repris de l'avance et j'ai remporté cette fantastique course. Un grand merci à mon team qui a travaillé très dur, dans des conditions difficiles, pour me fournir un bon set-up".

L'analyse Moto-Net.Com : Battu par Stoner deux fois de suite, Lorenzo n'avait pas vraiment le choix et devait s'imposer au Mans pour montrer à l'Australien de quel bois il se chauffait (lire notamment MNC du 15 mai 2012 : Lorenzo face au défi du Grand Prix de France).

Le week-end a toutefois débuté moyennement pour le champion du monde 2010 : inconstant en essais et "seulement" quatrième sur la grille de départ, l'officiel Yamaha a semblé marqué le coup suite à l'annonce du départ de Stoner (lire MNC du 17 mai 2012 : Stoner se retire des Grands Prix et MNC du 19 mai 2012 : les raisons du retrait de Stoner et les réactions du paddock).

Pour Lorenzo et tous les cracks du MotoGP, la surprenante décision du pilote HRC a quelque chose de vexant : non seulement parce que l'Australien a déversé un torrent de critiques sur le championnat et ses acteurs, mais aussi parce son retrait signifie de manière implicite que l'opposition offerte par ses rivaux ne suffit plus à le motiver...

En quelque sorte, c'est comme si Stoner avouait bailler sous son casque alors qu'il domine outrageusement la catégorie ! Bien entendu, l'Aussie n'a rien dit de tel et avance des motifs plus personnels comme l'envie de se consacrer à sa jeune épouse et à leur petite fille de trois mois, de retrouver sa chère Australie quittée à seulement 14 ans et de fuir les obligations marketing et médiatiques toujours plus prenantes en MotoGP.

Mais pour "Jorgeuil" Lorenzo, le départ de Stoner signifie surtout que 2012 sera la dernière (?) saison où il aura l'occasion de le battre : piqué au vif, le Majorquin a en conséquence sorti le grand jeu pour offrir une véritable leçon de pilotage à tout le plateau MotoGP !

Vainqueur avec 9,905 sec d'avance,"Lorenshow" a été tout simplement époustouflant : seul pilote à tenir des trajectoires parfaitement tracées, le n°99 ne faisait qu'un avec son YZR-M1, qu'il relevait sitôt le point de corde pour bénéficier de la motricité maximale. Coulé, presque aérien, le pilotage de l'Espagnol a fait la différence : hier, Lorenzo a rappelé à tous les observateurs que Stoner n'était pas le seul à être un authentique génie !

Valentino Rossi, Ducati (7ème en qualifs et 2ème en course) : "Je suis vraiment très, très heureux ! Aujourd'hui nous savions que nous avions une opportunité sur piste mouillée et j'ai donc essayé de piloter le mieux possible pour ne pas la gâcher. Je suis bien parti, j'ai gagné quelques places et je suis ensuite passé devant les deux Yamaha de Dovizioso et de Crutchlow pour me retrouver derrière Stoner".

"J'ai pu suivre son rythme mais j'ai dû ralentir durant un ou deux tours parce que j'avais de la buée sur ma visière et que je ne n'ai pu m'en débarrasser que petit à petit. Une fois que je pouvais mieux voir, je suis repassé devant Cal et Dovi. Quand j'ai réalisé que je pouvais attaquer davantage et que je pouvais de nouveau rattraper Stoner, je n'ai pas hésité une seconde. C'était une belle course et nous avons eu une bonne bagarre avec Stoner dans le dernier tour. Je me suis fait plaisir, je suis content pour le team et tous ceux qui travaillent pour moi chez Ducati".

"Maintenant nous devons continuer à nous donner à fond, jusqu'à ce que nous soyons aussi compétitifs sur le sec. Nous avions trouvé une bonne configuration de base au Portugal, ça ne s'est pas trop mal passé sur le sec ici non plus mais nous n'étions pas aussi forts que sur le mouillé. Notre objectif est de faire un autre pas en avant et de gagner encore quelques dixièmes".

L'analyse Moto-Net.Com : "Un an, put..n, un an !" Voila en substance ce qui a dû traverser l'esprit de Valentino Rossi lorsqu'il est monté sur le podium pour la première fois depuis le Grand Prix de France 2011 !

Une longue année de disette à laquelle le maestro italien a mis fin de fort belle manière : en se battant comme un beau diable pour arracher la seconde place du podium à Casey Stoner. Et pour Rossi, ses fans et son équipe, cette victoire sur l'Australien en vaut mille : jusqu'ici, jamais le n°46 n'était parvenu à battre Stoner avec la Ducati, alors que celui-ci l'a vaincu à de nombreuses reprises lorsqu'il courait chez les Rouges...

Lui aussi surpris et contrarié par le retrait de l'Australien, "Vale" a intelligemment saisi une opportunité qui ne représentera peut-être pas de sitôt : sur le sec lors des deuxièmes essais libres, Rossi accusait 1'372 sec de retard sur le chrono de Stoner. En clair : il y a encore du boulot, ce qui ne manque pas de rappeler Rossi.

Sur le mouillé en revanche, les défauts de sa GP12 se montrent moins pénalisants : l'agressivité du V4, par exemple, est canalisée par le choix d'une cartographie d'injection spéciale "pluie" qui sacrifie un peu de puissance en faveur d'une meilleure disponibilité.

De la même façon, le sous-virage chronique de la Ducati a moins d'incidence : sous la pluie, les pilotes freinent moins fort (les disques carbone sont d'ailleurs remplacés par des éléments en acier) et décomposent chaque phase de pilotage avec plus de souplesse.

Les transferts de masses sont donc moins prononcés et les contraintes subies par le train avant moins élevées : deux facteurs qui s'ajoutent au talent, à l'expérience et à la motivation de Rossi pour expliquer qu'il ait signé le meilleur chrono en course en 1'44.614 !

Chaudement ovationné le public français, le Docteur a aussi reçu les congratulations de ses pairs : beau joueur, Stoner lui a serré la main dans le tour d'honneur tandis que Yamaha, son ex-employeur, l'a carrément félicité pour son retour sur un podium via son compte Twitter !

A croire qu'il suffit que le natif de Tavullia renoue avec les avant-postes pour que la planète MotoGP vibre de nouveau ! Il est vrai qu'après trois courses peu disputées, comment ne pas apprécier les superbes passes d'armes offertes par Rossi et les pilotes Tech3, puis sa bagarre à couteaux tirés avec Stoner ?

Casey Stoner, Honda-Repsol (2ème en qualifs et 3ème en course) : "Je suis assez content de finir sur le podium aujourd'hui. En début de course, Cal, Valentino et Dovi étaient derrière et ils me mettaient beaucoup de pression. Nous avons quand même réussi à creuser l'écart quand j'essayais de rattraper Jorge. Une fois qu'il a arrêté de pleuvoir et que la piste était un peu moins mouillée, la température des pneus est devenue trop élevée, j'ai commencé à patiner et je ne pouvais pas faire grand chose contre ça".

"Je pensais que les trois allaient me rattraper et me doubler, mais j'ai réussi à rester troisième. J'ai apprécié ma bataille avec Valentino en fin de course, ça s'est fait à la régulière, nous nous sommes passés plusieurs fois mais au final je savais que Valentino avait un meilleur rythme et je ne pouvais pas le suivre une fois qu'il était passé devant. Nous avons fait de notre mieux et nous repartons avec un podium, ce qui reste un bon résultat".

L'analyse Moto-Net.Com : Suite à son annonce "choc" lors de la conférence de presse jeudi après-midi (lire MNC du 17 mai 2012 : Stoner se retire des Grands Prix et MNC du 18 mai 2012 : les raisons du retrait de Stoner et les réactions du paddock), l'Australien était au centre de toutes les attentions : le champion du monde en titre allait-t-il conserver suffisamment de motivation pour emmener sa RC213V aux avant-postes sur le circuit du Mans ?

"Quand je suis monté sur la moto ce matin, j'avais l'impression de m'être libéré d'un poids après l'annonce d'hier", avouait Stoner vendredi. "Durant les deux dernières courses j'avais beaucoup de choses en tête, et ce week-end je me sens mieux maintenant que c'est sorti. Nous allons pouvoir nous concentrer sur le reste de la saison et essayer de nous faire plaisir", ambitionne le pilote de 26 ans qui était accompagné de sa femme Adriana et de sa fille Alessandra pour la première fois de la saison.

En proie à de récurrents problèmes de vibrations sur sa Honda - un phénomène qui affecte plus sensiblement son coéquipier -, Stoner a pourtant dominé toutes les séances d'essais libres avant de se faire souffler la pole par Pedrosa lors de qualifications disputées dans des conditions climatiques aléatoires (lire MNC du 19 mai 2012). A ce moment, tous ses rivaux ont compris que le n°1 comptait vendre chèrement sa peau pour sa dernière saison en MotoGP !

Et pourtant le lendemain, Casey Stoner ne semblait pas très affecté par sa "défaite" face à Rossi et la prise de commandement de Lorenzo au provisoire avec 90 points contre 82.

Certes, le championnat est encore long et il ne fait aucun doute que le double champion du monde a les moyens de continuer à mener la vie dure à ses rivaux pour le titre : cette troisième place au Mans porte tout de même à 19 son nombre de podiums consécutifs ! Mais maintenant que son retrait est officialisé, n'aurait-il pas déjà commencé à se détacher du MotoGP ?

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (1er en qualifs et 4ème en course) : “Je manquais de motricité en sortie de virage, surtout en première et seconde vitesses. Nous avions fait quelques modifications durant le warm up mais elles ne nous ont pas aidés, ça a été le contraire".

"En course, j'ai vite réalisé que ce n'était pas mon jour. Je n'ai pas voulu prendre de risques et je me suis dit que je devais simplement finir aussi bien que possible. J'ai eu de la chance de terminer quatrième après les chutes des Yamaha Tech3. Ce sont des choses qui arrivent quand il pleut et ce n'était tout simplement pas notre jour. Cette course est terminée et maintenant nous devons penser à Catalunya".

L'analyse Moto-Net.Com : Pour la quatrième fois en MotoGP, Dani Pedrosa partait en pole position du Grand Prix de France. Et pour la septième fois depuis l'arrivée du pilote espagnol en MotoGP en 2006, la victoire s'est encore refusée à lui sur le circuit sarthois...

En proie lui aussi au manque de motricité dont s'est plaint Stoner, "Pedro" a dû laisser filer ses concurrents sans espoir de pouvoir revenir : le n°26 s'est fourvoyé dans ses ultimes réglages et n'a pas pu tenir la cadence qui était la sienne durant les essais.

Conscient que les chutes des pilotes Yamaha Tech3 lui permettent de sauver de gros points, Dani Pedrosa se tourne déjà vers le prochain rendez-vous prévu dans 15 jours, chez lui, en Catalogne. Il espère bien y retrouver le chemin de la première marche du podium, sur laquelle il n'est pas monté depuis le Grand Prix du Japon 2011. Soit déjà six courses sans victoire...

Stefan Bradl, Honda-LCR (13ème en qualifs et 5ème en course) : "C’est bien évidemment une sensation incroyable ! Je suis d'autant plus heureux et comblé quand je vois la réaction de toute l'équipe qui est ravie de ce résultat. Je pense très sincèrement que personne n'aurait espéré une performance comme celle-là pour ma quatrième course seulement en catégorie reine".

"Le week-end avait débuté assez difficilement, avec une mise au point relativement délicate à établir sur le sec et cette vilaine chute survenue hier en qualifications. Les éléments ont finalement joué en notre faveur avec cette pluie et je savais pertinemment qu'il nous serait possible de faire quelque chose dans ces conditions".

"Dès le tour de formation, mes sensations étaient plus que correctes au guidon. Ensuite j'ai pris un superbe départ qui m'a permis de pointer en 7ème position au premier intermédiaire. J'ai ensuite roulé toute la majeure partie du Grand Prix derrière Dani Pedrosa qui m'a impressionné par la précision de son style de pilotage".

"J'ai ainsi emmagasiné une foule d'informations en le suivant ainsi. La piste s'est enfin mise à sécher en fin d'épreuve et il m’a fallu à ce moment-là me réadapter à la situation avec un Nicky Hayden qui se faisait de plus en plus pressant".

L'analyse Moto-Net.Com : Comment ne pas être admiratif devant l'incroyable début de saison du champion du monde Moto2 en titre ? Huitième au Qatar, septième à Jerez, neuvième à Estoril et cinquième au Mans, l'Allemand est constamment dans le sillage des leaders pour sa toute première saison en MotoGP.

Pour le team LCR, il s'agit d'une véritable renaissance après la saison noire vécue avec Toni Elias : grâce à ce superbe résultat et à sa régularité, Bradl pointe au septième rang au provisoire, à seulement sept points de Valentino Rossi (35 points contre 42) et à égalité avec la Honda semi-officielle d'Alvaro Bautista !

Certes, le fils de l'ancien pilote Helmut Bradl a lui aussi profité des chutes qui ont écrémé la tête de course, mais encore fallait-il tenir sur ses roues pour en profiter. Surtout lorsqu'on réalise sa première course sur le mouillé avec une MotoGP de plus de 250 ch : beau mental pour un rookie !

Nicky Hayden, Ducati (11ème en qualifs et 6ème en course) : "Il y avait sûrement quelque chose d'anormal du côté intérieur de la piste juste après le départ, parce que tous ceux qui sont passés par là ont failli chuté, moi y compris. J'étais très bien parti mais une fois la deuxième passée, le pneu s'est mis à glisser dans tous les sens".

"Je me suis retrouvé coincé au milieu du peloton et je n'ai rien pu voir durant les premiers tours. Une fois passé devant quelques pilotes, mon rythme n'était pas mauvais. Je revenais un peu sur Bradl et Pedrosa mais arrivé à deux secondes d'eux j'ai de nouveau failli chuter et j'ai perdu du terrain. J'étais dans la roue de Bradl à la fin mais je n'ai rien pu faire".

"C'est frustrant parce que nous avions vraiment une bonne moto pour la pluie. Je sais que nous avions le potentiel pour faire mieux que sixièmes, mais le départ nous a coûté cher. Félicitations au team pour le podium. Ils le méritaient".

L'analyse Moto-Net.Com : Transparent durant les essais, Nicky Hayden n'a pas retrouvé le sourire en course. Comme Ben Spies, l'Américain a même failli s'en coller une dès l'extinction des feux, tant la piste mancelle se montrait glissante sur la partie droite de la ligne de départ !

Rattrapant de justesse sa moto (à l'inverse de Randy de Puniet, hélas...), le n°69 a perdu trop de terrain dans l'opération pour espérer briller. Le Kid du Kentucky peut légitimement nourrir des regrets dans la mesure où son coéquipier monte sur la seconde marche du podium en signant le meilleur résultat d'une Ducati depuis la deuxième place de Stoner au GP de Valence 2010 !

Néanmoins, Nicky ne s'en tire pas si mal : auteur du sixième chrono en course en 1'45.607 (soit 0,993 sec de plus que celui de Rossi), il n'aurait probablement pas pu aller battre Crutchlow et Dovizioso à la régulière. Comme Pedrosa et Bradl, l'Américain gagne "gratuitement" deux places au classement pour avoir su rester sur ses roues dans ces conditions dantesques.

Ben Spies, Yamaha Factory (6ème en qualifs et 16ème en course) : "La course a été dure ! J'ai pris un départ correct mais je me suis vite fait une grosse frayeur en passant sur une bande blanche. J'avais beaucoup d'eau dans le casque et je ne pouvais pas bien voir durant les cinq premiers tours".

"J'attendais que ça s'arrange mais je ne voyais vraiment rien donc j'ai décidé de rentrer au stand. Je savais que la course était terminée et je suis simplement reparti pour essayer de collecter des informations et travailler sur la moto sous la pluie".

L'analyse Moto-Net.Com : La descente aux enfers continue pour Ben Spies, incapable d'expliquer les raisons de ses contreperformances répétées au guidon de la seconde M1 officielle...

S'avouant en manque de confiance avec le train avant de sa Yamaha, le Texan pourrait aussi s'être mis trop de pression pour sa troisième saison en MotoGP : après ses débuts météoriques (6ème en 2010, 5ème en 2011), on attendait beaucoup du coéquipier de Lorenzo. Peut-être trop...

Randy de Puniet (CRT), ART-Aspar (12ème en qualifs et abandon en course) : "La course a été un cauchemar pour moi puisque j'avais un mauvais feeling sous la pluie dès ce matin lors du warm up. On avait fait pas mal de modifications sur la moto pour la course, mais je n'ai pas vraiment pu les essayer sur le tour de formation".

"Je suis donc parti un peu dans l'inconnu et je ne suis pas allé bien loin puisque j'ai fait un high side dans la ligne droite des stands. Je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé. Soit le "Launch Control" (assistance au départ, NDLR) n'était pas activé, mais je suis sûr de l'avoir activé. Peut-être que la piste était très grasse. On a vu Julian Simon pousser sa moto à la fin de la course Moto2 et il a peut-être déversé de l'eau ou de l'huile sur la piste. C'est dommage".

"Je suis reparti avec l'autre moto. J'avais un mauvais feeling. J'ai essayé d'aller au bout de la course mais je suis retombé dans le virage du raccordement à trois tours de la fin. De toute façon, j'étais hors des points. C'est donc un week-end à oublier".

L'analyse Moto-Net.Com : Difficile de trouver un point positif au week-end de notre unique représentant en catégorie reine... Violement désarçonné par son Aprilia Racing Technology (ART) sur la grille de départ, Randy de Puniet s'est offert une cabriole qui a plongé le public français dans la stupéfaction et l'amertume.

Victime d'un high side en pleine ligne droite, Randy a payé au prix fort le manque d'adhérence offert par le côté droit de la piste : déjà en manque de feeling sur le mouillé et contraint de piloter blessé suite à sa chute durant les qualifs à Estoril, le n°14 a de nouveau joué de malchance...

Précisons aussi que contrairement aux motos de Spies et Hayden - qui ont eux aussi failli chuter au départ -, celle de Randy dispose d'une assistance au départ et d'un anti-patinage moins sophistiqués. Le Français pâtit ici encore du conséquent écart de performances séparant les CRT (Claiming Rule Team) des prototypes qu'il avait l'habitude de piloter depuis 2006.

Malgré la pluie qui nivelle les différences entre les motos, le première CRT (l'ART d'Ellison) termine ainsi à 1min26.663 du vainqueur, tandis que presque 20 km/h séparent la plus rapide des MotoGP "proto" de la plus véloce des CRT : 295,7 km/h pour la M1 de Crutchlow contre 278,2 km/h pour la Honda-Suter de Pirro.

Conscient de cette énorme différence de niveau, Randy a d'ailleurs rapidement renoncé à taquiner des prototypes pour sa course nationale : "sur un circuit d'accélérations comme Le Mans, la différence entre les CRT et les prototypes est trop importante", soupirait-il, un brin désabusé, vendredi soir.

Ces propos viennent corroborer ceux de Stoner, qui a profité de l'annonce de son retrait pour exprimer le fond de sa pensée sur la cohabitation "MotoGP prototypes / Claiming Rules Team".

"Il faut plus de motos de grande qualité en piste pour que des pilotes comme Randy (de Puniet, NDRL) puissent courir au niveau où ils méritent d’être et pas si loin derrière", a tonné l'Australien pour qui le MotoGP doit rester une catégorie opposant des prototypes. "Ils courent au-delà de la douzième position (la grille compte 12 MotoGP prototypes, NDLR) et n’ont aucune chance de se rapprocher des motos d’usine. Cette année, ce championnat est coupé en deux", a regretté le pilote Repsol en formulant à voix haute ce que beaucoup pensent tout bas.

Le Grand Prix de Catalogne, cinquième épreuve du calendrier MotoGP 2012, est à suivre sur Moto-Net.Com du 1er au 3 juin : restez connectés !

Résultats du Grand Prix de France MotoGP 2012

  1. Jorge LORENZO Yamaha 49'39.743
  2. Valentino ROSSI Ducati +9.905
  3. Casey STONER Honda +11.298
  4. Dani PEDROSA Honda +29.361
  5. Stefan BRADL Honda +32.477
  6. Nicky HAYDEN Ducati +32.842
  7. Andrea DOVIZIOSO Yamaha +59.759
  8. Cal CRUTCHLOW Yamaha +1'05.152
  9. Hector BARBERA Ducati +1'07.846
  10. Alvaro BAUTISTA Honda +1'13.193
  11. James ELLISON ART +1'26.663
  12. Mattia PASINI ART +1'27.633
  13. Aleix ESPARGARO ART 1 Tour
  14. Michele PIRRO FTR 1 Tour
  15. Yonny HERNANDEZ BQR 1 Tour
  16. Ben SPIES Yamaha 1 Tour
  17. Chris VERMEULEN Suter 2 Tours
  18. Ivan SILVA BQR 2 Tours

Non classés :

  • Danilo PETRUCCI Ioda 4 Tours
  • Randy DE PUNIET ART 6 Tours
  • Karel ABRAHAM Ducati 17 Tours

Classement provisoire du championnat du monde MotoGP 2012

  1. Jorge LORENZO Yamaha 90
  2. Casey STONER Honda 82
  3. Dani PEDROSA Honda 65
  4. Cal CRUTCHLOW Yamaha 45
  5. Andrea DOVIZIOSO Yamaha 44
  6. Valentino ROSSI Ducati 42
  7. Stefan BRADL Honda 35
  8. Alvaro BAUTISTA Honda 35
  9. Nicky HAYDEN Ducati 33
  10. Hector BARBERA Ducati 26
  11. Ben SPIES Yamaha 18
  12. Aleix ESPARGARO ART 12
  13. Mattia PASINI ART 6
  14. Randy DE PUNIET ART 6
  15. James ELLISON ART 5
  16. Colin EDWARDS Suter 4
  17. Danilo PETRUCCI Ioda 4
  18. Michele PIRRO FTR 4
  19. Yonny HERNANDEZ BQR 3
  20. Ivan SILVA BQR 1

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