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WSBK TURQUIE (11 SUR 14)
Paris, le 16 septembre 2013

Déclarations et analyse du Superbike à Istanbul

Déclarations et analyse du Superbike à Istanbul

La onzième épreuve du World SBK 2013 s'est disputée hier à Istanbul, en Turquie. Pour compléter nos comptes rendus en direct, voici les déclarations des pilotes Superbike ainsi que l'analyse Moto-Net.Com des deux courses turques.

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Analyse du Mondial Superbike à Istanbul

Hier s'est déroulée la toute première épreuve de World Superbike en Turquie. Cette grande première, attendue en priorité par le triple champion du monde de Supersport Kenan Sofuoglu et ses milliers de fans, l'était également par l'ensemble du paddock.

L'Intercity Istanbul Park compte en effet parmi les plus beaux tracés du monde : son créateur, Herman Tilke - à qui l'on doit également les circuits de Sepang, Shanghai, Yas Marina, Moscou, Austin, Buddh, etc. ! - n'a pas hésité à reproduire trois enchaînements cultes dans le sport mécanique.

 Cluzel et Sykes - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Ainsi, les deux premiers virages en dévers miment les "Esses de Senna" à Sao Paulo, le virage n°9 se confond avec la "Spoon Curve" du circuit de Suzuka et le virage n°11 est tout simplement surnommé "Faux Rouge"... Les fans de Spa apprécieront !

Il tardait donc aux "Superbikers" et "Supersporters" de chevaucher leurs motos sur cet admirable circuit et d'y graver leur nom, en réalisant les meilleurs chronos de leur catégorie : bravo à Sykes et à Sofuoglu pour leurs poles de samedi, Tom signant également le tour le plus rapide en course le lendemain en SBK et Sam Lowes en SSP.

Turkish delight

D'autres pilotes ont également laissé leur empreinte sur le sol turc... mais s'en serait volontiers passé ! C'est le cas notamment de Leon Camier qui, déjà blessé au Nürburgring, a de nouveau tâté du bitume. En direct de son lit d'hôpital, le pilote de la Suzuki n°2 témoignait samedi soir...

"Je savais que le grip était mauvais et je roulais en conséquence. Arrivé au premier virage à gauche au sommet de la colline, l'arrière est parti d'un seul coup, gaz coupés : je ne m'attendais vraiment pas à ce que ça se produise !"

Leon Camier - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Le bilan est lourd pour le champion d'Angleterre (2009) : "sept fractures au pied (droit, NDLR) et des fils, des tiges et des vis un peu partout", résume Leon pour qui la saison "horribilis" se poursuit inexorablement. "Kamir" espère désormais revenir pour la grande finale à Jerez, dans un mois...

Mais "l'invraisemblable malchance de Leon continue", déplorait son team manager Paul Denning hier soir : "malgré une opération réussie, il a dû retourner à l'hôpital aujourd'hui car il souffrait d'une sévère déshydratation et de quelques effets secondaires désagréables. Aux dernières nouvelles, il se repose et on s'occupe bien de lui". Courage Leon !

 Carlos Checa - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Carlos Checa n'a pas été beaucoup plus heureux cette année en général, et ce week-end en particulier. Seul pilote officiel Ducati - statut que n'a pas son coéquipier Ayrton Badovini -, le champion du monde 2011 a lutté, en vain, toute cette saison pour faire de la 1199 Panigale la nouvelle machine à gagner en WSBK, comme l'étaient les 916 ou 1098.

À l'instar de Camier, l'Espagnol s'est fait surprendre dès vendredi matin sur une piste turque qu'il connaissait pourtant pour y a voir roulé en MotoGP... Victime d'un vilain highside dans le deuxième virage, le célèbre n°7 a immédiatement déclaré forfait.

"J'ai très mal dans la poitrine, aux côtés droit et gauche. Je me suis aussi abîmé le poignet, mais comme j'ai déjà une vis dessus, résultant d'une blessure qui remonte à 1996, on ne sait pas encore si j'ai de nouveau une fracture", déclarait Checa vendredi soir.

Leon Camier - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Comble de malchance pour la firme de Bologne, Ayrton Badovini était incertain pour les courses ce même vendredi soir, suite à une chute - de l'avant, lui - dans le 12ème virage. Préférant éviter de rouler sur le mouillé samedi et limiter l'inflammation de sa cheville gauche froissée, le n°86 a courageusement pris le départ de la première course.

Relégué en 16ème et dernière position sur la grille, le jeune italien occupait une solitaire 13ème place lorsque sa moitié l'a lâchement trahi... "Il a occupé cette position pendant les huit premiers tours", souligne son équipe, "mais il a été contraint de rentrer au garage en raison d'un problème technique et n'a pas pu rejoindre la course".

Casse et panne... de moral

Ereinté - et démotivé, on le serait à moins ?! - par cette sortie inutile, Badovini a choisi de ne pas retenter l'expérience lors de la seconde manche. Max Neukirchner ayant lui aussi jeté l'éponge dès vendredi (fracture des 4ème et 5ème métacarpes !), aucune Ducati n'a donc rallié la ligne d'arrivée dimanche.

Les scores des pilotes de Panigale ne varient donc pas : toujours 107 points pour Ayrton Badovini, 84 pour le "privé" Max Neukirchner et 80 seulement pour Carlos Checa. Les trois hommes demeurent respectivement 12ème, 13ème et 14ème du classement provisoire.

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Au classement des constructeurs, si l'on exclut Yamaha dont les R1 n'ont fait qu'une furtive apparition au Nürburgring, Ducati fait office de lanterne rouge et pourrait bien totaliser trois fois moins de points que son grand rival et compatriote Aprilia à la fin de la saison.

 Niccolo Canepa - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Heureusement pour les hauts responsables de Ducati (et d'Audi, à qui appartient la marque de Bologne !), une lueur d'espoir est récemment apparue : dans les années à venir, les machines de World Superbike seront de plus en plus "stock"...

Or, dans sa configuration Superstock 1000, la Panigale R se montre plus compétitive face aux 4-cylindres. Les deux pilotes du Barni Racing Team, Niccolo Canepa et Eddi La Marra - victime d'un grave accident fin août lors d'essais privés à Misano - figurent dans le Top 5 et se battent régulièrement pour le podium et la victoire.

Absents de marque

Outre Camier, Checa, Badovini et Neukirchner, deux autres titulaires du championnat 2013 manquaient à l'appel - et aux fans - dimanche : Jonathan Rea et Loris Baz, toujours respectivement 6ème et 7ème du classement provisoire des pilotes WSBK 2013.

 Castletown - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

L'absence de Rea était prévue : Johnny s'étant blessé lors de la première manche le 1er septembre au Nürburgring, l'équipe Honda Pata avait confié sa Fireblade à un Michel Fabrizio écarté du team Aprilia Red Devils Roma, et lui même remplacé par Toni Elias !

Écarté des circuits pour plusieurs semaines encore, le n°65 postait hier un encourageant message sur Twitter : "il y a 15 jours, je me cassais le fémur dans un accident en Allemagne. Aujourd'hui, je monte les escaliers sans assistance ! Victoire".

La veille, alors que ses petits camarades profitaient d'une première séance d'essais libres de 90 minutes afin de prendre leurs repères sur leur nouvelle aire de jeu, Jonathan se promenait sur "son" Ile de Man à vélo, "songeant à 2014"...

Concentré à 100% sur 2013, Loris Baz comptait bien participer à cette première épreuve turque, mais notre "Bazooka" national n'a pas dégainé ce week-end : tombé sur le dos lors du warm-up allemand, le n°76 du team Kawasaki n'a pas reçu le feu vert du corps médical.

 Loris Baz - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

"Malheureusement je ne roulerais pas ici à Istanbul", signalait vendredi 13 (!) notre "Géant Vert"... "Personne n'arrive a être sûr de la date de ma fracture et ça serait trop risqué de rouler si la fracture date bien du Nürburgring".

Hier soir, Loris relativisait : "j'ai déjà loupé deux week-ends et quatre courses, mais j'ai encore la 6ème place du championnat. Espérons que je puisse la garder !" Du côté des spectateurs, on espère surtout que Baz sera de retour le plus tôt possible pour pimenter les dernières courses !

Et il en va de même pour Rea, Camier, Checa ou Badovini, dont l'absence s'est légèrement faite ressentir hier pendant les courses. Alors que le tracé se prêtait à d'intenses bagarres et à de nombreux dépassements, les deux manches ont été relativement sages, car dominées par les quatre pilotes encore en lice pour le titre 2013...

Sous pression, Tom Sykes, Sylvain Guintoli, Marco Melandri et Eugene Laverty - dans cet ordre au classement général à leur arrivée en Turquie - ont cravaché leurs montures et se sont vite isolés tous les quatre aux avant-postes, limitant ainsi les passes d'armes avec leurs "challengers"...

Double carré d'As

Pilote le plus rapide vendredi, Sylvain Guintoli signait un chrono quasiment aussi bon que celui du poleman Sykes et s'installait sur la première ligne de la grille, ce qui n'était plus arrivé depuis l'épreuve de Donington Park en mai.

 Sylvain Guintoli - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

En course malheureusement, "Guinters" n'a pas réussi à transformer ses essais. Manquant d'un soupçon de vitesse - surtout au moment de déboîter Sykes à la toute fin de la première manche ! - et d'endurance - son épaule n'est pas encore tout à fait remise -, le n°50 a dû se contenter d'une quatrième et d'une troisième place hier.

"Une nouvelle étape de franchie à Istanbul dans la récupération de mon épaule, première ligne en SP et premier podium depuis Imola", signalait tout de même Sylvain, une fois passée la déception de voir son grand rival Sykes monter les deux fois sur le podium et son coéquipier signer le doublé...

À l'issue de cette onzième manche, le Français compte 8 points de retard sur le Ninja anglais. Et il est désormais inutile de compter sur un "petit bonus" : l'affaire de Monza a été officiellement et définitivement classée !

 Melandri 2ème, Laverty 1er, Sykes et Guintoli - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Pour rappel, Sylvain et son équipe Aprilia avait interjeté un recours auprès de la Cour disciplinaire internationale (CDI) de la Fédération internationale de motocyclisme (FIM) suite à la décision prise par les commissaires FIM d'annuler la sanction infligée à Tom lors de la deuxième course de Monza le 12 mai.

Circulez, y a (plus) rien à voir !

"La CDI a tenu une audience au siège de la FIM à Mies (Suisse) le 16 juillet 2013, au cours de laquelle les parties et leurs représentants ont été dûment entendus", signale la fédération. "La CDI, en la personne du juge unique M. Jan Stovicek (République tchèque), a rejeté le recours".

En effet, "la CDI a estimé que M. Tom Sykes n'avait pas enfreint le règlement du championnat du monde FIM Superbike lors de sa sortie de piste à la hauteur de la chicane "la Roggia", dès lors qu'il avait bien emprunté le tracé indiqué et était bien revenu sur la piste à l'endroit prévu à cet effet".

 Guintoli, Sykes et Giugliano- WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

L'incident italien est donc clos : Tom Sykes est bel et bien crédité des 16 points de la troisième place de Monza et Sylvain Guintoli des 13 points de la quatrième. Leurs scores respectifs après Istanbul sont de 323 points contre 315, 13 podiums contre 11 et six victoires contre une...

Marco Melandri était lui aussi déçu de son week-end turc : vainqueur des épreuves de MotoGP disputées en 2005 et 2006 sur le circuit d'Istanbul, le Hérisson de Ravenne avait l'intention d'y écraser la concurrence, à commencer par Tom Sykes qui n'y avait jamais posé une roue.

 Melandri, Giugliano, Davies, Cluzel, Elias et Haslam - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Outre Sylvain Guintoli, Eugene Laverty, Chaz Davies et Jules Cluzel avaient tous trois déjà rendu visite au circuit turc, respectivement une, deux et trois fois au cours de leurs "années 250" en Grand Prix. Mais Marco, fort de ses trois participations en catégorie reine, devait dominer les débats !

Trop nerveuse et délicate à équilibrer d'après lui, la S1000RR a toutefois empêché Melandri de briller. Or les analyses et les peines du n°33 sont partagées par son coéquipier n°19, Mister Davies ! Même le commentaire d'Andrea Dosoli tend à disculper l'Italien.

Le directeur technique de l'équipe BMW Italia avoue en effet que, "au final, nous devons reconnaître que nos concurrents ont fait un meilleur boulot que nous aujourd'hui". Or le travail qui attend les équipes de Marco et de Chaz à Laguna Seca promet d'être aussi ardu : la piste américaine est au moins aussi exigeante que la turque, et la connaissance seule du tracé de leurs deux pilotes ne suffira pas à combler l'écart...

Eugene Laverty, en revanche, débarquera en Californie en totale confiance. Auteur d'un magistral doublé en Turquie, le pilote irlandais figure aujourd'hui à la troisième place du classement général et se relance dans la course au titre 2013 !

La course au titre 2013 est relancée

Dimanche matin, le n°58 du team officiel Aprilia déclarait solennellement sur Twitter : "C'est maintenant ou jamais". Quelques heures plus tard, après avoir laissé éclater sa joie suite à ses deux victoires, "Youdjine" ironisait sur sa situation...

 Guintoli et Laverty - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

"Sentiment étrange tout de même, gagner les deux courses et chercher un nouveau job pour 2014. Quelqu'un a besoin d'un employé rapide pour 2014 ?", lançait Laverty dont le CV s'est enrichi cette saison de 13 podiums, six victoires et une - première - pole position.

Après avoir congratulé Eugene pour son premier doublé de l'année, Giorgio Barbier, directeur du pôle compétition moto de Pirelli, a tenu à saluer la performance d'une nouvelle recrue... "Félicitations aussi à Toni Elias pour ses débuts en Superbike. Sans connaître la moto ni les pneus, il s'est révélé être un pilote redoutable".

Loin d'être déboussolé par cette nouvelle catégorie, sa nouvelle moto, ses nouveaux pneus, ses nouveaux camarades et le nouveau format de qualification spécifique au World Superbike, l'ancienne star espagnole - champion du monde de Moto2, por favore ! - figurait constamment dans le Top 5 pendant les essais.

 Elias, Davies, Cluzel et Giugliano- WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Voir ce pilote au style inimitable se battre pour le Top 5 en course également était à la fois plaisant et divertissant ! Son final en première manche face à l'autre pilote Aprilia privé Davide Giugliano était même "stupéfiant", le n°24 manquant de peu de faucher le n°34 à quelques mètres de la ligne d'arrivée...

La carcasse plus souple des Pirelli permettra-t-elle à Elias de retrouver son meilleur niveau ? Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de chance que les autres -, se souviennent en effet qu'à l'époque où Bridgestone confectionnait des pneus sur mesure aux pilotes de MotoGP, Toni arrivait à tenir la dragée haute aux Valentino, Marco, Sete ou Max !

Sofuoglu et Lowes - WSBK Turquie (11 sur 14) : Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Istanbul

Enfin, Moto-Net.Com rejoint l'avis du responsable de la compétition Pirelli : "la plus belle émotion est venue, dimanche, de Kenan Sofuoglu et du public turc qui a soutenu son idole, l'accompagnant dans sa victoire. Il faut reconnaître aussi le fair-play de Sam Lowes, à qui il manque un point pour être sacré champion du monde Supersport".

La clameur émanant des tribunes à chaque passage de la Kawasaki n°54 avait presque quelque chose d'irréel, et n'était pas sans rappeler l'ambiance surchauffée des stades de foot en Turquie. Les images des deux cadors de la catégorie WSSP s'embrassant dans le parc fermé ne pouvaient ensuite mieux représenter l'esprit "motard"... On en redemande !

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