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MONDIAL SUPERSPORT
Paris, le 6 janvier 2011

Foret et Marino chez Ten Kate Honda en 2011

Foret et Marino chez Ten Kate Honda en 2011

La grille du Mondial Supersport tarde à se remplir. On sait néanmoins que deux pilotes français prendront part au championnat, et dans une équipe de pointe qui plus est : Foret et Marino rouleront chez Ten Kate en 2011 ! MNC a déjà interrogé le rookie...

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Interview de Florian Marino

Le Mondial Supersport est dominé depuis bientôt une décennie par une seule et même équipe : Ten Kate Honda. Depuis son premier sacre en 2002 avec un certain Fabien Foret, l'équipe de Ronald n'a laissé échapper qu'une seule fois le titre, en 2009, face à l'incroyable rookie Cal Crutchlow et sa Yamaha R6.

De nouveau couronné l'an dernier en compagnie de Sofuoglu, le team batave n'avait pas encore dévoilé à Noël ses plans pour la saison 2011... Une information - semi-officielle - nous était toutefois parvenue via le site personnel d'un grand espoir de la vitesse française : Florian Marino roulera l'an prochain sur la CBR600RR de Kenan ! "Objectif avoué: une année pour apprendre, une année pour gagner", lâchait alors le pilote sur sa page d'accueil.

En terminant deuxième du championnat européen 2010 de Superstock 600 avec Ten Kate, le pilote cannois s'est assuré une place de choix au sein du championnat - mondial cette fois - de Supersport. Or avec les départs des épouvantails Sofuoglu (pour le Moto2 avec Alain Bronec), de Laverty (pour le SBK avec Yamaha) et de Lascorz (pour le SBK avec Kawasaki), la catégorie se retrouve quelque peu orpheline.

Bien sûr, il faudra compter sur le team Parkalgar Honda et ses quatre (!) pilotes dont Sam Lowes, fraîchement titré en championnat britannique Supersport, et le très expérimenté James Ellison. Les Kawasaki officielles de Parkes et Salom demeureront certainement aux avant-postes, tout comme Chaz Davies et sa Daytona 675.

Mais nous - les Français - attendront beaucoup de Florian Marino ! Notre jeune compatriote - "très jeune", puisqu'il fêtera ses 18 ans le 3 juin 2011 - roule en effet sur les prestigieuses traces de Fabien Foret - avec qui il partagera finalement son box - et de Sébastien Charpentier, titré deux fois avec Ten Kate en 2005 et 2006.

Florian Marino, en pleine préparation pour ses prochains essais à Aragon les 20 et 21 janvier, a accepté de répondre aux questions de Moto-Net.Com. Interview.

Moto-Net.Com : Salut Florian, peux-tu nous résumer brièvement ta carrière ?

Florian Marino : Pour faire bref, je suis un pur produit de plusieurs filières en France (Conti Cup, Open 50, Junior Cup, Challenge de l'avenir, Trophée Pirelli 600), et je n'ai jamais mis les pieds en Espagne (mises à part quelques piges en 125 en 2008 avec le CIP) qui se veut la terre de tous les champions qui roulent sur deux roues... A ce qu'on dit !

Pour faire long, j'ai commencé par le moto cross à 8 ans car c'était plus facile de trouver des terrains pas trop loin du domicile. Mais le cross n'était pas la discipline que mon père préférait... On s'en contentait bien jusqu'au jour où il a ouvert une revue, Mobshop, et a vu une promotion vantant une magnifique Conti, combinaison, casques, bottes... Tout un package pour une coupe de marque à un prix abordable ! C'est là, à 11 ans, qu'a commencé pour moi le plaisir de frotter les sliders sur la piste. Ces deux années de championnat en 50 cc ont tracé ma voie et ne m'ont pas fait regretter le moto cross en compétition (j'en fais toujours régulièrement pour le plaisir).
A l'aube de mes 14 ans, n'ayant pas d'autre choix question revenus, j'ai participé à la Junior Cup sur une 125 CBR, suite à une non homologation de la 125 Conti que nous venions d'acheter pour courir en Espagne... D'ailleurs on l'a toujours, elle sert de HLM pour les araignées...
Sans un sou donc, c'est le concessionnaire cannois Team FB qui m'a prêté la CBR. Les premiers tours de roues ont été très difficiles... Je ne savais pas si le moteur avait un problème : ça n'avançait pas ! Plus problématique, je m'entraînais tout seul sur un circuit de karting sans pouvoir m'étalonner avec un autre concurrent car il m'était interdit de rouler avec une 125 avant mes 14 ans sur un vrai circuit (bien que ma 125 avançait trois fois moins vite que mon 50 Open, soit dit en passant !)...

Finalement, la Junior Cup a été une superbe expérience, de superbes bastons et là aussi j'ai éprouvé beaucoup de plaisir, sur piste comme en dehors : on aurait dit une colonie de vacances ! Ensuite, Jacques Bolle m'a proposé de faire le Challenge de l'Avenir avec Alain Bronec. De très bons souvenirs aussi, mais il me manquait beaucoup d'entraînement pour bien faire cette saison 2008. Je pense que le tournant de ma carrière s'est effectué cette année-là, avec la Red Bull Rookies Cup. Après avoir brillamment passé les tests de sélection, j'ai réalisé une saison modeste en résultats mais j'ai constamment progressé. Cela n'a pas échappé à Peter Clifford et au staff de la Red Bull, qui m'ont proposé de rester en 2009 au sein de leur championnat international. C'est à eux que je dois la place que j'occupe aujourd'hui : j'ai effectué une superbe saison, même si j'ai loupé quatre podiums dans le dernier tour. Mais j'ai remporté l'épreuve de Brno !
En 2009 toujours, le concessionnaire Team FB (merci encore à eux !) m'a prêté une 600 CBR pour le Trophée Pirelli. Je me demandais si c'était pas un peu gros... eh ben c'est pareil ! Ca a un peu plus de chevaux, ça se tord plus facilement, ça va un peu plus vite, mais le résultat est le même : on prend toujours autant de plaisir à bastonner ! Une victoire au Vigeant en 600 sous les yeux de Charpentier et il me mettait en relation avec un manager italien qui m'a fait courir (moyennant finances...) les trois dernières manches du Championnat d'Europe 600 STK. Avec ma victoire à Magny-Cours devant 80 000 spectateurs, dont deux cousins nommés Ten Kate, je remportais le jackpot !

MNC : Et ta saison 2010 en Superstock, comment s'est-elle déroulée ?

F. M. : La saison européenne s'est à la fois bien et mal passée. Bien parce que j'étais dans le meilleur team, et mal parce que mon manager italien (dont je suis séparé depuis) a laissé une ardoise de 150 000 euros au Ten Kate Racing Product et que des tensions se sont établies entre lui et Ferry Schoemakers, le responsable du Junior Team... L'essentiel, c'est que j'ai terminé deuxième au championnat ! Je dois reconnaître que j'avais un très bon adversaire en la personne de Jeremy Guarnoni : il était hyper affûté et je pense qu'il est devenu encore plus fort en cours de saison. C'est un pilote correct que j'ai beaucoup apprécié.

MNC : Es-tu prêt pour les essais à Aragon dans deux semaines ? Ce sera ton premier roulage sur la CBR officielle !

F. M. : Oui bien sûr, je suis prêt. J'ai vraiment hâte de pouvoir rouler car ça fait maintenant trois mois que je ne suis plus monté sur une moto de course. En plus, ce sera effectivement mon premier roulage sur la CBR officielle.

MNC : Comment prépare-t-on sa première saison de Mondial Supersport ?

F. M. : Je l'ai préparée en faisant beaucoup de sport et du moto cross. Je me suis acheté une 250 CRF début décembre, mais Ten Kate m'a conseillé de la revendre car si j'arrivais avec un poignet cassé je serais immédiatement remplacé ! Je me suis aussi préparé mentalement à l'éventualité que ce ne soit pas facile au début, et qu'il me faudrait peut être un peu de temps avant de pouvoir exploiter la moto a 100% et pouvoir donner tout ce que j'ai sur la piste.

MNC : Quels sont tes objectifs et ceux de Ten Kate pour 2011 ?

F. M. : Apprendre la première année - sans me gêner si j'ai une opportunité - et viser le titre en 2012. Aucune pression pour cette année, ça viendra en 2012 où l'objectif sera de gagner. C'est un très bel objectif et je suis super motivé à l'idée de travailler dans cette direction avec un team comme celui-là.

MNC : Connais-tu déjà Fabien Foret ? Sur quels points souhaiterais-tu qu'il t'aide ?

F. M. : Non, je ne le connais pas du tout ! Est-ce qu'il sera ouvert ou pas ? Je pense que chacun va faire son job... On verra bien !

MNC : En admettant que tout se passe bien en SSP, préfèrerais-tu intégrer par la suite le SBK ou le Moto2 ?

F. M. : J'ai une option sur une troisième année chez Ten Kate, donc je ne sais pas. De toute manière, je n'en suis pas là, je n'y ai pas vraiment pensé.

MNC : Tu as été l'un des premiers à rouler sur la Mistrale de Tech3. Les pneus sont différents, mais peux-tu établir un comparatif entre la Moto2 et la CBR de Supersport ?

F. M. : Difficile à dire, car je n'ai pas essayé les motos dans les même conditions... Pour moi, la Supersport m'a paru plus difficile à piloter car elle sort beaucoup plus de chevaux et qu'il faut intégrer le fonctionnement du contrôle de traction. Je n'arrivais pas bien à exploiter toute les capacités de la moto, notamment la puissance moteur. La Moto2 m'a semblé plus facile au niveau de la prise en mains. Mais bon, comme je dis, il est difficile d'établir un comparatif sans avoir eu beaucoup de roulage sur les deux motos.

MNC : A part la moto, as-tu d'autres passions ?

F. M. : Le sport en général ! Le vélo de course, le VTT, la natation en particulier. Et le jet ski, j'ai eu mon permis côtier cet été !

MNC : Et les études dans tout ça ?

F. M. : En France, il n'y a pas de sport étude pour la moto de vitesse alors que ça existe pour le cross et le trial. Ca a été assez dur de quitter la scolarité juste avant mes 16 ans, mais il a fallu faire un choix. Au lycée privé où j'étais à Cannes, ils m'ont convoqué avec mon père et ils nous ont dit que l'on ne pouvait pas faire deux choses correctement. C'était l'une ou l'autre... J'avais trop de journées d'absence, mon père m'a laissé choisir. Je regrette d'avoir été obligé de faire un choix, car le lycée était quand même un bon moyen de couper la pression. Les amis que j'avais n'étaient pas spécialement branchés moto, leurs centres d'intérêts différents étaient un équilibre dans ma vie d'ado. Mais qu'on ne me parle pas d'études par correspondance ! Comment trouver une motivation sur son bureau en travaillant seul ? J'arriverais à me concentrer une heure et après je lâcherais ! Ceci dit, je parle et maîtrise l'anglais, c'est le coté positif de fréquenter des pilotes et teams étrangers !

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