Dans un nouveau film de propagande destiné à mieux faire passer la pilule des 80 km/h sur les routes, la Sécurité routière s'est plongée dans les archives de l'INA pour tenter de tourner en ridicule les polémiques nées après la plupart des grandes mesures prises depuis 1973. Amusant... mais guère convaincant !
Les communicants officiels du ministère de l'intérieur - dont dépend la Sécurité routière depuis Nicolas Sarkozy - s'amusent bien en tentant de montrer que malgré "45 ans de polémique", le nombre de morts sur les routes baisse depuis 1973...
Après avoir financé cet hiver une "coûteuse campagne de presse officielle prétendant montrer aux Français pourquoi il est nécessaire de baisser la vitesse maximale autorisée sur certaines routes" (dénoncée en ces termes par le Sénat !), le gouvernement lance aujourd'hui un nouveau clip officiel dont l'objectif est le même... et qui aurait aussi pu s'intituler "Continuez à gueuler contre le 80, on s'en fout on a raison !", ou un peu plus trash "Bande de crétins, regardez comme vous êtes ridicules avec vos combats d'arrière-garde"...
Certes, le gouvernement continue à faire semblant d'oublier qu'entre les années 70 et aujourd'hui, le parc roulant français a triplé (un peu moins de 13 millions de véhicules roulaient en 1973 contre près de 40 millions en 2017), qu'en 40 ans les infrastructures se sont nettement améliorées - avant de se dégrader à vitesse grand V ces dernières années - et que les constructeurs ont réalisé des progrès technologiques considérables en matière de sécurité passive.
La sécurité routière a donc énormément progressé en 45 ans, sans que ce soit nécessairement lié aux diverses restrictions gouvernementales... Mais qu'importent les faits, pourvu qu'on ait le beau rôle, celui du "sauveur de vies" selon l'expression consacrée !
Car en effet, comment expliquer aux têtes pensantes du ministère de l'intérieur - du gouvernement, de l'Etat et même du pays - que loin d'être "ridicule", ce jeune motard interrogé en 1999, lors de l'instauration du "délit de grande vitesse", a parfaitement raison lorsqu'il explique qu'il est nettement moins risqué de rouler à 180 en pleine possession de ses moyens lorsque les circonstances le permettent qu'à 60 en pensant à autre chose ? Comment leur faire comprendre que la vitesse excessive n'a rien à voir avec l'excès de vitesse ? Foi de MNC, qui a plusieurs fois tenté l'exercice en près de 20 ans d'activité, d'interviews, de rencontres informelles ou officielles : peine perdue !
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