Les trois quarts des Français sont toujours opposés à la limitation de vitesse à 80 km/h

Selon un sondage réalisé par BVA pour la presse régionale, les trois quarts des Français (74%) se disent défavorables à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h. Et les deux tiers d'entre eux (66%) ne croient pas un mot de la promesse d'Emmanuel Macron selon laquelle la mesure sera retirée dans deux ans si elle n'a pas d'impact sur la sécurité routière ! Décryptage.

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Les trois quarts des Français (74%) sont opposés à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h, dont près d’un sur deux (47%) tout à fait opposés, révèle un sondage BVA presse régionale (*) publié ce matin. Près de 8 Français sur 10 (79%) estiment que cette mesure sera inefficace pour réduire le nombre de morts sur les routes.

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Cette baisse de la vitesse est encore plus massivement rejetée dans les zones rurales (86%) et les petites villes (79%), où les conducteurs sont les plus directement impactés. Chez les motards et autres "conducteurs de deux-roues", le rejet de la limitation est encore plus marqué avec 63 % de "tout à fait opposés".

Les manifestations organisées pour protester contre les 80 km/h - que l'on doit principalement à la Fédération française des motards en colère, soutenue par l'association 40 millions d'automobilistes - sont approuvées par les deux tiers des Français (66%) et par 85% des conducteurs de deux-roues. Dommage que les automobilistes ne se soient pas davantage fait entendre sur le terrain lors des grandes mobilisations des 14 et 15 avril et du 5 mai...

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MNC du 16 avril 2018 : Plus de 30 000 motards et automobilistes ont défilé ce week-end contre les 80 km/h

Après les conducteurs de deux-roues (85%), les principaux soutiens de ces actions de mobilisation se retrouvent chez les sympathisants du Front national (82%), les conducteurs utilisant leur véhicule à titre professionnel (72%), ceux qui roulent tous les jours (71%) et la tranche d'âge 35-64 ans (71%).

Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...

Quant aux engagements d’Emmanuel Macron concernant cette mesure - portée à bout de bras par son premier ministre Edouard Philippe -, ils sont jugés très peu crédibles par la population...

"On va faire une expérimentation à taille réelle et si ça ne marche pas, on ne continuera pas", avait promis le président dans son intervention sur TF1 aux côtés de Jean-Pierre Pernaut. Sauf que les Français ne sont pas dupes : moins d’un sur deux (43%) estime qu’il s’agit d’une bonne manière de procéder et seul un tiers (34%) juge la démarche crédible... Sa promesse de reverser intégralement l’argent des contraventions aux "hôpitaux qui soignent les blessés de la route" a encore moins de crédit : seul un Français sur trois (30%) estime qu'il tiendra parole !

Les autres propositions du gouvernement pour faire baisser la mortalité routière sont en revanche davantage soutenues par les Français : plus de 8 sur 10 (82%) sont favorables à la généralisation de la vente d’éthylotests dans les débits de boissons alcoolisées et le placement en fourrière pendant sept jours des véhicules d’auteurs d’infractions graves.

Plus de 6 Français sur 10 approuvent également la suspension du permis de conduire pour les conducteurs commettant une infraction avec un téléphone en main (62%) et la vidéo-verbalisation des infractions pour le non-respect de la priorité aux piétons (60%).

Les élus contre les 80 km/h

(*) Enquête réalisée par Internet auprès d’un échantillon de Français interrogés du 19 au 23 avril 2018. La représentativité de l’échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et CSP du chef de famille. Echantillon de 1200 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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Pour en savoir plus...:

Résultats complets du sondage BVA Presse régionale

Dossier spécial Baisse de la vitesse à 80 km/h

Dossier spécial Radars automatiques

Dossier spécial Nouvelles mesures de sécurité routière

Dossier spécial Sécurité routière

Dossier spécial Lobbying

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Commentaires

Lire les 8 commentaires lecteur sur cet article

Collec, le 11 mai 2018 à 15h41

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On s'en fout, on n'est pas en démocratie sous Macron-Philippe. Il y aurait 95% de français contre, que l'"intime conviction" de nos gouvernants l'emporterait encore ! Pensez, "ils" en sont encore à nous parler du théorème de Nilsson, qui a été élaboré pour suivre les conséquences du passage de la conduite à gauche à la conduite à droite en Suède : quel rapport avec nous ? "Ils" en sont encore à parler de 2% des véhicules en circulation, alors que d'après les chiffres officiels, les 2RM en circulation seraient plus proches des 10% ! C'est plus facile d'imposer un débat chiffré que de parler des causes réelles des accidents ! Pourtant, la vitesse excessive est et a toujours été très différente d'un excès de vitesse. Un abruti dangereux reste un abruti dangereux quelle que soit la limitation de vitesse. Un alcoolique au volant reste un alcoolique au volant quelle que soit la vitesse. Une route mal entretenue reste une route mal entretenue quelle que soit la vitesse. Un rail de sécurité non doublé reste une guillotine à motard quelle que soit la vitesse. Un conducteur scotché à son téléphone ne regarde pas la route quelle que soit la vitesse. Un conducteur scotché à son ordinateur de bord tactile ne regarde pas la route quelle que soit la vitesse. N'hésitez pas à compléter la liste, elle n'est malheureusement pas exhaustive, et c'est ce qu'on aimerait voir traité par le biais de l'éducation et des budgets par l'Etat. Mais pour ça, il faut des moyens humains et financiers (en plus d'une volonté politique !), et ce n'est pas autofinancé comme un radar, privé ou non d'ailleurs...