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COMPARO
Paris, le 17 avril 2014

S1000R, Monster 1200, Superduke R et Z1000 : les Quatre Fantastiques !

S1000R, Monster 1200, Superduke R et Z1000 : les Quatre Fantastiques !

En 2014, la BMW S1000R, la Ducati Monster 1200 et la KTM 1290 Superduke R attaquent simultanément l'hégémonique et nouvelle Z1000 de Kawasaki ! Laquelle de ces quatre fantastiques motos sortira victorieuse de ce combat ? Moto-Net.Com compte les points...

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L'avis des rouleurs Moto-Net.Com

Trop timides, les rouleurs de MNC étaient toujours restés muets dans nos précédents essais de trois ou quatre motos. A l'occasion de ce comparatif "gros roadsters" 2014, la rédaction leur fait l'immense honneur de leur donner prêter la parole... Mais pas trop longtemps !

Marcos, qui roule loin et longtemps en V-Strom 650

Quand les essayeurs Moto-Net.Com m'ont demandé de les accompagner pour avoir mon avis de motard "mono-expérimenté" (Suzuki V-Strom 650) sur ce comparatif, j'ai d'abord été surpris. Et quand j'ai reçu le SMS avec le nom des motos qu'on allait tester, j'étais carrément impressionné... Heureusement, le commentaire du journaliste se voulait rassurant : "T'inquiète, elles sont bridées... à 100 chevaux".

J'arrive 20 minutes en avance au lieu de rendez-vous, tout en cuir pour faire bonne impression et prêt à appliquer mes "énormes" connaissances au service de l'équipe de MNC...

BMW S1000R

J'étais tout excité et même stressé à l'idée de monter sur une BMW S1000R flambant neuve, moi qui ait toujours roulé sur un trail...

Ma première impression en enfourchant la S1000R est qu'elle est très légère... Elle n'en a pas l'air, mais c'est un poids plume ! Au démarrage du moteur, le son prend tout l'espace : fort, puissant mais sans être dérangeant, en tout cas au début. Je ne peux pas résister et un large sourire se dessine sous mon casque... Et c'est parti pour un tour !

J'ai trouvé la S1000R rassurante. Ses commandes sont précises, faciles à trouver et sensibles au toucher. Le frein avant, précis et mordant, met tout de suite à l'aise : on se sent en sécurité très vite et cette impression durera pendant tout le trajet. Le frein arrière est parfait et les virages sont un pur régal : la moto penche naturellement et avec précision. Remonter les files n'est pas difficile, mais si c'est pour la conduire dans les bouchons, autant prendre le métro !

Quant à la puissance... Ça décoiffe ! Si vous ne voulez pas être expédié au moment de l'accélération il faut veiller à sa position. Les heures passées sur le plateau me reviennent : la BMW S1000R se conduit avec le regard et les jambes. En revanche, je ne l'ai pas trouvée pratique à cause d'un rayon de braquage peu satisfaisant et d'une position de conduite un peu exigeante.

Je pense que c'est la moto idéale pour jouer dans les virages, mais une heure plus tard il devient urgent de se reposer. La position de conduite n'est pas naturelle (pour un habitué de la position trail) et elle n'offre pas de protections sur les jambes ni devant. C'est un roadster, elle n'est pas construite pour être pratique et pour des trajets plus longs, je n'imagine pas ma chérie faire Paris - Deauville avec pour aller manger des fruits des mer... Sauf si je veux la dégoûter de la moto !

Pour moi, la BMW S1000R - j'ai l'impression d'être un pilote pro quand j'écris ce nom ! - est un très beau jouet pour rouler avec les copains, peut-être pour aller au boulot, mais en sachant qu'il faut se reposer toutes les heures.

KTM Super Duke 1190

Quand Moto-Net.Com me propose de goûter aussi aux plaisirs de la KTM 1290 Superduke R, je pense tout de suite à la moto du Dark Dog Moto Tour et je rêve de faire face à Julien Toniutti en championnat de France des rallyes routiers...

La KTM est confortable, divertissante et puissante en même temps. En fait, c'est une moto comme je les aime : elle fera tout ce que vous lui demanderez.

"Allez chérie, on part en Normandie pour la journée" et hop, c'est dans la poche ! La protection est toujours très juste et vous rappele que vous êtes à moto. La balade est assurée mais si je dépose ma chérie pour aller faire un burn avec mon ami Julien, c'est possible aussi.

Les commandes sont à mon goût un peu trop sur l'avant et les finitions pas top, mais il y a pas mal de choses réglables, comme souvent chez Katoche.

Les virages s'enchaînent naturellement, la KTM est légère et précise et les freins sont présents sans être brusques. Pour moi la 1290 Superduke R est presque la moto à tout faire... et c'est en tout cas mon coup de coeur !

Kawasaki Z1000

Alors là, la Kawasaki Z1000 (le Z de Zorro ?), avec sa gueule de Terminator, elle m'a impressionné ! Il y aura certainement des gens qui la trouvent belle et les autres moche. Mais on ne peut pas le nier : elle a de la personnalité.

Elle est puissante et précise. A son guidon, les virages, c'est encore un régal. Dès qu'on l'enfourche, la sonorité change et devient grave. Elle est omniprésente, mais moins élégante que celle de la BMW, presque grossière.

Les commandes répondent tout de suite et à mon grand étonnement je prends très vite mes repères, même si j'ai trouvé la selle guère confortable. Là aussi, il faut bien serrer les jambes et conduire avec le regard.

L'accélération est puissante (mais semble moins sauvages que sur la BM) et je pense que je pourrais la conduire tous les jours... jusqu'au moment où il faut faire le premier demi tour ! Comme sur la BMW, le rayon de braquage est très limité mais bon, c'est certainement une question d'habitude.

Ducati Monster 1200

Autant être franc, la Ducati Monter 1200, avec son bicylindre bruyant et plein de vibrations, ne m'a pas plu : je suis resté 20 minutes dessus et je l'ai passée à mon voisin ! Je ne me sentais tout simplement pas à l'aise.

C'est une moto trop exigeante pour moi. Il faut être bien dans les tours, sinon elle se plaindra ! J'ai pourtant un grand respect pour la marque et les fans de Ducati, mais je ne suis pas prêt de pousser la porte d'un magasin.

Thomas, qui roule tous les jours en Hornet 600

Kawasaki Z1000

Je le reconnais, les moteurs de la Duke et de la S1000R sont explosifs. Mais j'ai préféré la douceur, la finition et la sonorité rauque du Z1000.

Pour autant, je ne suis pas sûr qu'on puisse enchaîner les bornes à cause de sa selle en bois et de ses repose-pieds finalement un peu haut perchés.

Néanmoins, j'ai trouvé cette moto très homogène, avec un couple amplement suffisant et un freinage rassurant. Très stable et vive sur l'angle, elle est très plaisante en ville malgré son côté pousse au crime et son rayon de braquage insatisfaisant. Mention spéciale pour sa ligne originale, finalement très réussie.

BMW S1000R

La S1000R a beau proposer un peu mieux partout, je ne me suis pas senti aussi à l'aise (sélecteur, pédale de frein beaucoup trop petits et sur l'intérieur). J'ai toutefois apprécié son équipement (régulateur de vitesse et shifter en option, dommage) et son moteur (de 999 cc seulement ?).

C'est une moto qui pourrait me faire de l'oeil si je ne la trouvais pas aussi moche au niveau de la tête de fourche et si une selle plus épaisse et plus grande était proposée au passager. Elle est parfaitement née et met en confiance, malgré son moteur d'au moins 15000 ch...

KTM Super Duke 1190

La Duke est un monstre (gabarit, moteur) très sain. Reste qu'un twin de cette cylindrée en ville pourrait me lasser et que son niveau de finition n'est pas top pour ce prix. A son guidon, on a la banane dès que les virages arrivent. J'ai eu un très bon ressenti des freins. Seul le bridage est peut-être un peu castrateur mais c'est une super moto pour les amoureux du bi qui recherchent une position moins typée roadster.

Ducati Monster 1200

Le Monster m'a donné quelques sueurs froides à cause de son manque de stabilité en virages et par son manque de feeling au niveau du freinage. Mais c'est une moto magnifique, plutôt confortable, avec un moteur joueur et une finition remarquable.

Alex, qui roule tous les jours avec un ZX-6R 636... et sur les motos testées par la rédaction

KTM Super Duke 1190

180 ch. Le chiffre gronde comme un coup de tonnerre, résonne comme un juron dans une église... et flanque même un peu la trouille ! C'est autant de chevaux que la nouvelle Honda CBR1000RR ! Évidemment, certains se poseront la question de savoir si c'est vraiment raisonnable... Pas la peine de se mentir : non, assurément, ça ne l'est pas ! Mais bon sang, qu'est-ce que c'est bon !

Et puis finalement, grâce à une partie cycle exceptionnelle, une cohésion d'amortissement finement calibrée (mention spéciale pour l'arrière, juste un régal) et de salvatrices aides électroniques, la "bête" apparaît certes féroce, mais aussi et - surtout - disciplinable. C'est mon coup de coeur, même si elle réclame de garder la tête froide et que sa finition est à mes yeux indigne de son prix élitiste.

BMW S1000R

Juste derrière, la S1000R remplit parfaitement le contrat. Son moteur est une montagne de muscles, sa sonorité est pour moi l'une des plus belles (on croirait un vieux 4-pattes de grosse cylindrée) et sa partie cycle est au niveau. Le seul bémol provient de l'obsession de BM pour la sécurité : à trop vouloir garantir une stabilité optimum à son maxi-roadster, la marque à l'hélice a trop sacrifié l'agilité à mon goût. Son amortisseur de direction trop serré la rend pénible à bouger à faible vitesse, tandis que sa géométrie n'en fait pas une reine de l'improvisation dans les petites courbes.

Reste qu'elle est aussi redoutablement équilibrée et très permissive : malgré ses perfs d'un autre monde, elle est toujours rivée au sol. Entre son électronique de pointe et ses suspensions pilotées optionnelles, la S1000R réalise le tour de force d'effacer les virages à Mach 12 en arsouille sans se montrer (trop) inconfortable au quotidien. En plus, elle n'est même pas chère et franchement bien équipée de série !

Kawasaki Z1000

La Z1000 m'a fait aussi beaucoup d'effet, d'autant qu'on se fait finalement assez vite à son look pour le moins osé : au début sceptique, voire moqueur, j'ai fini par lui trouver une certaine grâce... à défaut de charme ! N'empêche qu'à son guidon, on attire tous les regards : jusqu'à celui d'un douanier qui m'a arrêté à une barrière de péage, juste pour la contempler et me demander si elle marchait bien ! Oui, monsieur : pour marcher, le 4-pattes Kawa marche très fort !

J'ai adoré sa disponibilité, sa façon furieuse de prendre des tours et sa musicalité. Les moteurs à sensations, chez Kawasaki, y a pas à dire, ils savent faire ! Dommage qu'un poil d'inertie - due au poids et au moteur - pousse l'ensemble en sortie de courbe à l'attaque et que les suspensions soient un poil fermes. Sans parler de sa selle, plus dure et inhospitalière qu'une pierre tombale... Enfin, l'absence d'un contrôle de traction est à mes yeux une lacune incompréhensible, surtout pour une marque comme Kawa qui en fait l'apologie depuis plusieurs années : la ZX-10R est la première sportive japonaise à avoir adopté l'anti-patinage, tandis que la ZX-6R 636 est tout simplement la seule Supersport nippone à le proposer à l'heure actuelle.

Avec autant de puissance et de couple, un contrôle de traction est pourtant loin d'être un gadget inutile : sur une route un peu "fraîche", tard le soir, l'arrière m'a gratifié d'une dérobade dont je me serais bien passé !

Ducati Monster 1200

Enfin, le "cas" Ducati Monster 1200. C'est à mon gout la plus belle, la plus classieuse et le nombre incalculable de belles pièces qu'elle emporte provoque immanquablement une double fracture des rétines.

J'ai apprécié les efforts déployés par Ducati pour la rendre plus fréquentable, comme sa hauteur de selle réglable, son rayon de braquage correct pour la catégorie et son moteur moins rugueux que sur les tout premiers Mostro. Le son est aussi l'un de ses points forts, tout comme son amortisseur arrière vraiment efficace. Son électronique bien calibrée sublime ses qualités, tandis que son moteur pousse franchement fort de 4000 à 9000 tr/mn, malgré le bridage à 100 ch.

Les sensations sont au rendez-vous, même si elle ne tracte plus aussi tôt que l'ancien Monster 1100. La courbe de puissance est incontestablement décalée vers le haut. Une caractéristique qui s'ajoute aussi à sa conséquente prise de poids par rapport au M1100 (de 169 kg à 182 à sec), qui se montrait plus agile et plus intuitif. En revanche j'ai nettement moins aimé la sensibilité de sa direction, sa position usante au long cours et son freinage délicat à doser. Mais quelle superbe moto !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Equipement :
    • Ducati, Kawasaki et KTM d'origine
    • BMW : packs Sport et Dynamic, alarme
  • Pneumatiques :
    • BMW : Pirelli Diablo Rosso Corsa
    • Ducati : Pirelli Diablo Rosso 2
    • Kawasaki : Dunlop Sportsmart D214
    • KTM : Continental Sport Attack 2
  • Kilométrage au départ :
    • BMW : 1 350 km
    • Ducati : 2 240 km
    • Kawasaki : 2 180 km
    • KTM : 7 100 km
  • Parcours : 300 km
  • Routes : petites routes, autoroutes, ville
  • Consommations moyennes sur l'essai
    • BMW : 6,6 l/100km
    • Ducati : 6,1 l/100km
    • Kawasaki : 6,3 l/100km
    • KTM : 5,8 l/100km
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS BMW S1000R

  • Tempérament moteur de feu
  • Partie-cycle de Superbike
  • Equipement pléthorique

POINTS FAIBLES BMW S1000R

  • Agilité en retrait
  • Rayon de braquage maxi
  • Niveau sonore en ville

POINTS FORTS DUCATI MONSTER 1200

  • Moto bellissima
  • Testastretta 11° souple et puissant
  • Safety pack ABS DTC de série

POINTS FAIBLES DUCATI MONSTER 1200

  • Frein(s) décevant(s)
  • Raffut des pots incessant
  • Inadaptée aux grands

POINTS FORTS KAWASAKI Z1000 2014

  • Facile et très efficace
  • Grand méchant look
  • Tarif de base mini

POINTS FAIBLES KAWASAKI Z1000 2014

  • Confort trop limité (selle et suspensions)
  • Pas de contrôle de traction
  • ABS en sus, coloris biton aussi

POINTS FORTS KTM 1290 SUPERDUKE R

  • Force de frappe du LC8
  • Poids et agilité surprenants
  • Ergonomie au top pour tous

POINTS FAIBLES KTM 1290 SUPERDUKE R

  • Bicylindre moins agréable en ville
  • Bridage particulièrement frustrant
  • Tarif le plus élevé