L'exception culturelle française ?

Conçue pour représenter une déclinaison plus routière de la Black Magic, la Classic n'en reste pas moins une Voxan pure souche, à savoir un objet au tempérament entier que l'on se complaît à regarder et à utiliser...

En pinaillant, on peut cependant lui reprocher l'absence de warnings et un intervalle de révisions assez court (5 000 km). Une valeur que l'usine d'Issoire assure "être en mesure de relever dans un futur proche, afin de s'aligner sur la concurrence".

Diablement efficace et grisante sur les petites routes grâce à son poids contenu (185 kg à sec), la Voxan est une piètre citadine avec son rayon de braquage trop important, son embrayage dur au point d'accroche éloigné, son freinage brutal et difficilement dosable à basse vitesse et son accueil passager qui fera la joie d'un avocat spécialiste du divorce ! Julie, notre malheureuse passagère, "ne se rappelle pas avoir connu une moto aussi inconfortable, malgré de nombreux kilomètres parcourus derrière une sportive".

Selle passager trop étroite et trop dure, fourmillements dans les pieds, gêne avec les bottes du pilote, réservoir trop éloigné et trop fin pour pouvoir s'y appuyer au freinage : la Voxan cumule les mauvais points en duo. Elle incommode pilote et passager en ville par la chaleur dégagée par son bouilleur, déclenchant ainsi fréquemment le ventilateur... en plein hiver !

Une Black Classic plus ludique que pratique

Le bilan de cet essai 100% "made in France" est donc un mélange de joie et de déception : à 16 000 € (prix public conseillé), la Voxan Black Classic est chère, beaucoup trop chère si l'on se place du strict point de vue de la raison. Pétrie de bonne volonté, la française accuse le coup face à une concurrence qui évolue tous les ans tout en maintenant des tarifs plus acceptables, une finition à la hauteur et aussi (surtout ?) un réseau plus développé inspirant davantage confiance...

Ceci dit, comparer Voxan à d'autres constructeurs, qu'ils soient européens ou japonais, reste un exercice difficile au vu du faible volume vendu depuis la création de la marque en 1995. "Une piètre excuse" selon les plus critiques, mais qui explique néanmoins pourquoi notre seul représentant tricolore a du mal à amortir ses outils et donc à contenir ses coûts de production.

En outre, la marque réalise actuellement de gros efforts pour réaménager son réseau et le nouveau responsable commercial, Samuel Basily, vient de faire le tour de l'Hexagone pour rencontrer les concessionnaires et redynamiser ses partenaires.

Enfin le président du directoire Éric Terrasse, interrogé par Moto-Net.Com, nous a confirmé l'arrivée "imminente" du nouveau modèle annoncé en automne dernier (lire Moto-Net.Com du 18 septembre 2008)...

Une moto inédite qui subirait actuellement son premier cycle d'homologation et qui se voudrait "de plus large diffusion que le reste de la gamme", assure le dirigeant, précisant que "l'ergonomie sera aussi plus soignée" et que "la moto sera réglable en deux hauteurs différentes par le biais d'une seule pièce".

"Le design sera lui aussi rafraîchi, car on nous reproche un style trop rétro", poursuit Éric Terrasse qui ne veut cependant pas en révéler davantage tant que la moto ne sera pas commercialisable. En insistant légèrement, Moto-Net.Com a néanmoins constaté que le président accueillait l'idée d'un nouveau Roadster avec un large sourire, allant même jusqu'à rappeler "qu'en 2009, Voxan fêtera les dix ans du Roadster" et que l'usine "ne possède plus de Roadster en stock"...