Face à face Suzuki Gladius - Yamaha XJ6 : la bataille des sens !

Avec leurs tarifs contenus, les deux roadsters japonais sont contraints de réaliser des économies çà et là : la Gladius avoue ainsi une finition perfectible, comme les colliers Rizlan qui maintiennent le câblage à la colonne de direction et les traitements de surface fragiles qui recouvrent platines et silencieux.

Pimpante, la Suzuki n'est pourtant pas avare de détails soignés, comme le phare avant, les carters moteurs et ses cache réservoir - au toucher certes très plastique - qui s'étendent sous la selle. Pratique, la Gladius acceptera plus volontiers le duo grâce à une selle passager bien dessinée, des poignées bien positionnées et généreuses et des repose-pied qui contraignent moins les genoux que sur la Yamaha.

Sur la XJ6, on apprécie la finition honnête pour le genre - et le prix - ainsi qu'un design bien dans l'air du temps. Le duo reste envisageable, mais avec un moindre confort en raison d'une poignée passager peu pratique avec des gants d'hiver. Surtout, la Yamaha marque le pas lorsqu'on soulève la selle : la Gladius propose de l'espace et deux sangles amovibles là où le coffre de la XJ6 peine à contenir un tout petit U !

Les tableaux de bord sont complets et lisibles sur les deux machines. Celui de la Gladius s'illustre même par sa plus grande lisibilité et son indicateur de rapport engagé. Pas de jauge à essence comme sur la XJ6, mais un voyant de réserve à deux positions, parfaitement lisible, et un trip de réserve automatique.

Plus petit de presque trois litres (14,5 l contre 17,3), le réservoir de la Gladius lui confère une autonomie d'environ 260 km au vu du satisfaisant 5,6 l/100 km que nous avons relevé en moyenne. Plus raisonnable encore - malgré de fréquents régimes moteurs plus élevés que la Gladius -, la Yamaha n'a engloutie que 5,5 l/100 lors de notre essai comparatif, ce qui porte son autonomie à presque 315 km. Chapeau les ingénieurs Yamaha !

Les deux motos sont munies de leviers de freins réglables qui pincent - sans mordant excessif mais avec suffisamment de puissance - des disques de 290 mm sur la Yam' et de 298 mm sur la Suz'.

Gladius et XJ6 possèdent toutes deux des warnings, mais seule la Yamaha propose une clé codée et un guidon réglable en deux positions.

Au final, la Suzuki prend néanmoins l'avantage sur les aspects pratiques, surtout de par son espace sous la selle. Mais elle gagnerait à progresser en finition et à proposer un ABS, ainsi que - pourquoi pas - une béquille centrale : deux options disponibles sur une Yamaha qui revendique en sus un prix inférieur de 150 €. Côté tarif, la Yamaha enfonce le clou avec une fréquence de vidange et de jeu aux soupapes plus espacée (respectivement 10 000 km contre 6 000 km sur la Gladius et 40 000 km contre 24 000 km).

Pour ce premier combat, la Gladius sort donc vainqueur face à une XJ6 qui ne démérite pas et talonne de très près la nouveauté Suzuki : le design plus aguicheur et le choix de coloris plus vaste de la remplaçante de feu la SV 650 plaide en sa faveur ! Tout comme le caractère de son moteur, qui se paie le luxe d'être rond, rageur et performant et dénué de toute vibration !

Agréable dans tous les domaines, la XJ6 souffre simplement d'un léger manque de "gnak" à mi-régimes qui lui permettrait de soutenir la comparaison avec la pétillante SVF Gladius. Plus chic et d'une efficacité certaine mais trop discrète, la XJ6 plaira malgré tout certainement à un plus grand nombre et possède des arguments économiques pertinents dans un contexte économique tendu. Comme souvent, les goûts et les habitudes de chacun feront la réelle différence !