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DUEL
Paris, le 3 février 2009

Face à face Suzuki Gladius - Yamaha XJ6 : la bataille des sens !

Face à face Suzuki Gladius - Yamaha XJ6 : la bataille des sens !

A peine dévoilé, le v-twin de la Suzuki Gladius s'oppose au quatre-cylindres en ligne de la nouvelle Yamaha XJ6 ! Une véritable guerre des chapelles, entre sensations et efficacité, dans une catégorie qui cartonne en Europe... Essai face à face !

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Contact : trop facile la ville !

Après quelques manoeuvres à l'arrêt qui ont tôt fait de mettre en évidence la conséquente prise de poids de la Gladius (+8 kg par rapport à l'ancienne SV, principalement dus au cadre acier et probablement au pot qui permet de répondre aux normes antipollution), les deux machines sont prêtes à se fondre dans un Paris plus que jamais embouteillé en cette veille de grève générale...

Bataille des sens : le dernier bicylindre Suzuki affronte la récente XJ6 !

Autant dire que la tâche s'annonce ardue pour nos compagnes, d'autant que la météo glaciale et la chaussée glissante seront autant d'indicateurs pertinents quand à leurs capacités en zone urbaine ! Première bonne surprise : la hauteur de selle (785 mm sur les deux) permet à un pilote d'1m75 de poser sereinement les pieds au sol !

Mention spéciale pour la Gladius et sa selle plus étroite, qui permet de bien faire corps avec la moto : un atout directement imputable à la moindre largeur de son réservoir (14,5 l contre 17,3 l sur la Yamaha) et à son architecture moteur bicylindre en V. Peu rembourrée - la rançon d'une hauteur raisonnable -, la selle de la XJ6 est tout de même plus confortable que celle de la Gladius, qui a en plus tendance à faire glisser le bas du corps vers le réservoir...

Bataille des sens : le dernier bicylindre Suzuki affronte la récente XJ6 !

La position des bras et des jambes diffère elle aussi : si la Yamaha incline le buste vers l'avant, la Suz' replie davantage les jambes. L'un dans l'autre, les deux motos se révèlent assez confortables, peu exigeantes, et la largeur contenue de leur guidon permet de rapidement trouver ses marques.

Incroyablement bien équilibrée, la SVF fait instantanément oublier son léger embonpoint, d'autant que les données constructeurs placent les machines à quasi égalité une fois les pleins faits (202 kg pour la Suz' et 205 kg pour la Yam'). Saines et vives, les deux sauterelles virevoltent entre les voitures avec facilité et font sauter les bouchons des Champs-Élysées en totale décontraction !

Bataille des sens : le dernier bicylindre Suzuki affronte la récente XJ6 !

Assurément urbaine, la Yamaha fait profiter de la douceur de son 4-pattes et accepte de reprendre à 1 000 tours sans broncher, voire de démarrer en seconde au feu rouge. Avec 78 ch à 10 000 tr/mn et un honnête couple de 6,1 kg/m à 8 500 tr/mn, la XJ6 n'a rien d'un foudre de guerre en dessous de 4 000 tr/mn et convient parfaitement aux déambulations citadines : braquant dans un mouchoir de poche et freinant suffisamment lorsqu'on sollicite avec fermeté le levier droit, la Yam' déroule sans surprise et se fait oublier afin de mieux se concentrer sur la camionnette qui s'infiltre en force ou le caisseux qui change de file sans prévenir...

Juste devant, la Gladius profite de son couple supérieur à bas régimes pour réaliser le hole shot à chaque feu : son embrayage revu est d'une onctuosité appréciable et le point d'accroche est beaucoup plus proche et direct que sur la Yamaha. En outre, la SVF profite d'une boîte de vitesse aussi silencieuse qu'efficace : monter et descendre sans compter les rapports est un jeu rendu d'autant plus enfantin que Suzuki a eu l'excellente idée de doter sa planche de bord d'un indicateur de rapport engagé !

Bataille des sens : le dernier bicylindre Suzuki affronte la récente XJ6 !

Complet sur les deux machines, le tableau de bord se révèle plus lisible sur la Suzuki. Ce dernier souffre juste de l'absence d'une jauge à essence : seul un témoin lumineux de réserve vous rappellera à l'ordre.

Bien campée sur ses pneus étroits (160 mm à l'arrière sur les deux, ce qui est appréciable financièrement lors des changement de montes !), la Suz' colle la banane à la moindre accélération. Chaque déplacement devient un moment ludique, rythmé au son velouté de son moteur que les injecteurs dix trous des dernières GSX-R 600 et 750 dopent généreusement et dont les deux bougies iridium par cylindre - une association jamais vue encore chez Suzuki - assurent l'explosion.

Les pipes d'admission adoptent des formes et des longueurs différentes de celles qui équipent les dernières SV. Le radiateur est également plus étroit et mieux positionné, son ventilateur plus grand et les cylindres en aluminium utilisent le système de surfaçage SCEM (Suzuki Composite Electrochemical Material).

Bataille des sens : le dernier bicylindre Suzuki affronte la récente XJ6 !

Enfin, les soupapes font désormais appel à un seul ressort pour réduire l'inertie et les pertes mécaniques, tandis que les arbres à cames sont plus agressifs et l'inertie du vilebrequin améliorée de 5% comparée à la SV 650.

Toutes ces modifications ont pour but avoué d'accroître le couple et les sensations. Et chez Suzuki France, on est formel : "la chasse à la puissance n'a absolument pas été une priorité ! La Gladius a été conçue pour renouer avec le côté fun et "caractériel" de la première SV à carburateurs", nous assure Pierre-Laurent Feriti. Ainsi, si la Gladius affiche deux chevaux de moins (72 ch) que la dernière SV, ils sont effectivement disponibles 600 tours plus tôt (8 400 tr/mn), tout comme le couple (reconduit à 6,4 m.kg) mais qui délivre ses bienfaits quelques 800 tours plus tôt (6 400 tr/mn) !

Bataille des sens : le dernier bicylindre Suzuki affronte la récente XJ6 !

D'emblée, à l'instar de Yamaha qui a parfaitement su retravailler son moteur issu de la R6 pour le rendre souple et plus coupleux, le travail des motoristes Suzuki saute aux yeux : la Gladius est à la fois pleine à bas régimes, vigoureuse sur les relances et dispose d'une allonge conséquente pour un twin (10 500 tr/min) !

Le sympathique roadster reprend sans trop renâcler en dessous de 2 000 tr/mn jusqu'en 4ème et les deux machines acceptent de rouler à 50 en ville sur ce même rapport, toutes deux calées à 3 000 tr/mn.

Plus présent, le frein moteur de la Suzuki surprendra le non initié en ville, où les lâchers brutaux de l'accélérateur sont légions : un point où le quatre-cylindres impose sa plus grande douceur, appréciable dans les bouchons quotidiens. Le buste plus incliné sur l'avant sur la Yam' permet de maîtriser au micron près le gymkhana urbain et autorise plus naturellement des braquages serrés pour s'insérer aux feux.

Bataille des sens : le dernier bicylindre Suzuki affronte la récente XJ6 !

Dans ces conditions, la Gladius pâtit alors de la largeur supérieure de ses rétros, qui accrochent volontiers ceux des camionnettes et autres utilitaires... Elle devrait en revanche accepter plus volontiers le duo et son espace sous la selle est plus adapté (lire la partie "vie pratique"). Quant à la boîte de vitesse, elle est sans conteste bien plus douce que sur la Yamaha.

Pourtant, la XJ6 domine clairement son sujet en agglomération où sa douceur et son onctuosité font merveille pour l'utilisateur du quotidien. En outre, pour 400 € supplémentaires, la Yam' propose un salutaire ABS, alors que Suzuki n'a pas prévu cette option dans l'immédiat. Un soupçon plus rugueuse, la Gladius se tire néanmoins de la tâche avec honneur et rares sont les twins à être aussi agréables en ville !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • 315 km
  • Ville, autoroutes, nationales et routes de campagne
  • Suzuki Gladius : neuve (< 500 km au compteur)
  • Yamaha XJ6 : 1200 km au compteur
  • Conso moyenne Suzuki Gladius : 5,6 l/100 km
  • Conso moyenne Yamaha XJ6 : 5,5 l/100 km
  • Pneus Suzuki Gladius : Dunlop Qualifier
  • Pneus Yamaha XJ6 : Bridgestone BT021R
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS SUZUKI GLADIUS

  • Design et coloris
  • Moteur vivant et souple
  • Partie cycle rigide et précise
  • Sobriété de chameau !

POINTS FORTS YAMAHA XJ6

  • Lignes tendues et finition
  • Moteur souple et plein d'allonge
  • Train avant au feeling exceptionnel
  • Sobriété de chameau !

POINTS FAIBLES SUZUKI GLADIUS

  • Traitements de surface et finition perfectibles
  • Selle inconfortable
  • Train avant léger
  • Prix plus élevé

POINTS FAIBLES YAMAHA XJ6

  • Look plus conventionnel
  • Moteur manquant de vie à mi-régimes
  • Manque d'espace sous la selle
  • Boîte de vitesses rêche